L'Impératrice Retrouvée: Vengeance et Amour
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Chapitre 4

La tranquillité du jardin fut brisée par la rage d'Antoine. Il ignora complètement Raphaël, ses yeux injectés de sang fixés uniquement sur moi.

"Je t'ai cherchée partout ! Comment oses-tu t'enfuir au milieu de la cérémonie ? Et pour venir voir... lui ?"

Il cracha le dernier mot avec un dégoût palpable, comme si la simple présence de son frère était une insulte.

"Tu as saboté la Pierre d'Aura, n'est-ce pas ? C'est un de tes petits jeux pour me faire peur, pour me rendre jaloux ? C'est terminé, Léa. Rentre avec moi maintenant."

Il s'avança pour me saisir le bras, mais Raphaël s'interposa, calme mais ferme.

"Laisse-la tranquille, Antoine."

Antoine s'arrêta, surpris. Il n'avait pas l'habitude que son frère cadet lui tienne tête. Il laissa échapper un rire sec.

"Toi ? Tu vas me donner des ordres ? Ne me fais pas rire. Reste avec tes pauvres et tes orphelins et laisse les affaires sérieuses aux adultes."

Soudain, Camille apparut derrière Antoine, le visage baigné de larmes. Elle se jeta à mes pieds, s'accrochant à ma robe.

"Mademoiselle Dubois, je vous en supplie ! Pardonnez à Antoine ! C'est ma faute, entièrement ma faute ! J'ai insisté pour qu'il vous suive, j'étais si inquiète ! Ne lui en voulez pas ! Si vous devez punir quelqu'un, punissez-moi !"

C'était la même scène, la même manipulation. Mais cette fois, je n'étais plus dupe. Je la regardai avec un dégoût glacé.

"Lâchez-moi, Mademoiselle Moreau." Ma voix était froide, sans émotion.

Camille parut surprise par ma réaction. Elle s'attendait à de la pitié, ou de la colère. Pas à cette indifférence totale. Ses yeux s'embuèrent encore plus, et son jeu d'actrice monta d'un cran.

"Je ne peux pas... je ne peux pas me relever... J'ai... j'ai si mal..."

Profitant de la confusion, elle sortit discrètement une petite épingle de sa manche. D'un geste rapide, elle se piqua la paume de la main, puis la pressa contre sa poitrine, laissant une petite tache de sang s'étaler sur sa robe blanche.

"Ah !" cria-t-elle en s'effondrant, comme si elle avait reçu un coup terrible.

Antoine se retourna immédiatement. Voyant Camille à terre et la tache de sang, il entra dans une fureur noire. Il ne chercha pas à comprendre. Il ne vit que ce qu'il voulait voir : sa victime préférée blessée, et moi, debout, comme la coupable idéale.

"Léa ! Qu'est-ce que tu lui as fait ?!"

Il se jeta sur moi. Tout se passa très vite. Raphaël tenta de le retenir, mais Antoine, dans sa rage, était plus fort. Il le repoussa violemment.

Sa main s'abattit sur ma joue.

La gifle fut si violente que ma tête heurta le mur de pierre derrière moi. Une douleur fulgurante explosa dans mon crâne, et je vis des étoiles. Le monde vacilla.

Le goût du sang emplit ma bouche.

Je n'ai pas crié. Je n'ai pas pleuré. Je suis restée là, la joue en feu, le regard vide, fixant Antoine. Je me souvenais de la douleur de mes mains brisées, de mon visage lacéré. Cette gifle n'était rien en comparaison. Ce n'était qu'un rappel. Un rappel de l'homme qu'il était vraiment.

"Tu es un monstre," murmura Raphaël, horrifié, en se relevant pour m'aider.

Antoine ne l'entendit pas. Il était penché sur Camille, la prenant dans ses bras comme un trésor fragile.

"Ça va aller, mon amour, je suis là. Je vais te sortir de là. Cette folle ne te touchera plus."

Il me lança un dernier regard plein de haine.

"C'est terminé, Léa. Tu as dépassé les bornes. Tu vas regretter ça. Je m'en assurerai personnellement."

Puis, il tourna les talons, emportant Camille qui cachait un sourire triomphant dans son épaule.

Je suis restée seule sur le balcon avec Raphaël. Il me tendit un mouchoir pour essuyer le sang sur ma lèvre.

"Léa... je suis tellement désolé."

Je pris le mouchoir, mes doigts tremblant légèrement. Mais à l'intérieur, une force nouvelle naissait de la douleur et de l'humiliation. La dernière trace d'affection pour l'Antoine de mon passé venait de mourir.

"Ne sois pas désolé, Raphaël," dis-je d'une voix rauque mais ferme. "Il vient de me rendre le plus grand des services."

Je levai les yeux vers lui, et pour la première fois, il vit la flamme de la détermination brûler dans mon regard.

"Maintenant, la vraie partie commence."

Il avait voulu me briser. Il n'avait réussi qu'à réveiller la combattante en moi. Il allait payer. Pour chaque larme, chaque goutte de sang, chaque seconde de souffrance qu'il m'avait infligée, dans cette vie et dans l'autre.

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