Le Prix de Leur Infidélité
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Chapitre 2

Le soir même, à la maison, l'ambiance était lourde. J'avais passé l'après-midi à digérer la nouvelle. La déception était immense. J'avais tant investi, non seulement en temps et en énergie, mais aussi émotionnellement. Mes parents les avaient accueillies comme leurs propres filles, et il y avait même eu des discussions, des allusions à un futur où je pourrais choisir l'une d'entre elles comme fiancée, pour solidifier nos liens familiaux. Une idée qui me semblait lointaine, mais qui montrait à quel point elles faisaient partie de nos vies.

Et maintenant, cette trahison. Ce choix insensé qui anéantissait des années d'efforts.

Elles sont entrées dans ma chambre sans frapper.

« Alexandre, il faut qu'on parle », a commencé Manon.

Je suis resté assis à mon bureau, sans me retourner.

« Il n'y a rien à dire. Vous avez fait votre choix. »

« On voulait juste être sûres que tu n'irais pas le dire à tes parents », a continué Chloé. « Ils ne comprendraient pas. »

« Et vous pensez que moi, je comprends ? » ai-je rétorqué, la voix pleine d'amertume.

« On sait que c'est difficile à accepter pour toi », a dit Manon, adoptant un ton faussement compatissant. « Mais c'est notre bonheur qui est en jeu. Romain est tout pour nous. »

J'ai ri, un rire sec et sans joie.

« Votre bonheur. Et mon aide, les professeurs, l'argent de mes parents, tout ça, ça ne comptait pas pour votre bonheur ? »

Le ton a changé instantanément.

« Ne nous fais pas de chantage, Alexandre », a sifflé Chloé. « On a besoin de redoubler pour être avec lui. Si tu essaies de nous en empêcher, si tu parles à tes parents... »

Elle s'est approchée, et j'ai vu quelque chose de dur dans ses yeux.

« ...je me jetterai par la fenêtre », a-t-elle murmuré.

Manon a hoché la tête, solennelle.

« Et moi aussi. On le fera. Ne nous pousse pas à bout. »

C'était du pur chantage émotionnel, violent et manipulateur. J'étais sidéré. Celles que j'avais protégées et soutenues me menaçaient de la pire des manières. La peur irrationnelle que j'avais ressentie plus tôt à cause des messages s'est mêlée à une colère froide. Je ne pouvais pas prendre le risque, même si je savais que c'était probablement du bluff.

« D'accord », ai-je cédé, me sentant vidé. « Je ne dirai rien. »

Elles ont poussé un soupir de soulagement, leur mission accomplie. Elles sont sorties de ma chambre aussi vite qu'elles y étaient entrées. Je suis resté seul, le cœur lourd.

Plus tard dans la soirée, alors que je passais devant leur chambre, la porte était entrouverte. Je les ai entendues chuchoter avec excitation.

« Ça a marché ! » disait Chloé. « Il est terrifié. Il ne dira rien. »

« Parfait », répondit Manon. « Maintenant, on va pouvoir continuer à profiter de tout. Il faudra juste lui faire croire qu'on a besoin des professeurs particuliers pour notre année de redoublement. Avec l'aide des Dubois, on pourra s'assurer que Romain réussisse aussi. On lui partagera tout. »

Le sang m'est monté à la tête. Elles ne voulaient pas seulement rester pour Romain, elles comptaient continuer à exploiter les ressources de ma famille pour l'aider, lui. L'ingratitude était totale.

À cet instant précis, toute l'affection que j'avais pour elles s'est évaporée, remplacée par une détermination glaciale.

Elles voulaient jouer ? Très bien. Mais la partie venait de changer de règles.

            
            

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