Destins Croisés, Âmes Brûlées
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Chapitre 3

Le lendemain matin, au petit-déjeuner, notre mère nous a servi son sermon habituel. Madame Dubois était obsédée par les apparences et le statut social.

« Mes chéries, vous devez vous souvenir de la chose la plus importante pour une femme : sa réputation. Particulièrement sa pureté. C'est la dot la plus précieuse que vous puissiez offrir à un mari. Un bon mariage, voilà ce qui assure l'avenir d'une femme et de sa famille. »

Elle nous répétait ça depuis notre plus tendre enfance. Pour elle, l'amour était une notion secondaire, un luxe. Le mariage était une transaction commerciale.

« Regardez Manon, » a-t-elle continué en posant un regard admiratif sur ma sœur. « Elle est si belle. Elle peut prétendre aux meilleurs partis. Mais la beauté ne suffit pas. Il faut que tout soit parfait. Compris ? »

Manon hochait la tête, l'air angélique, tout en me lançant un petit regard complice. Un regard qui disait : "Si seulement elle savait". Dans ma vie précédente, ce regard m'aurait mise mal à l'aise. Aujourd'hui, il me donnait une idée.

Plus tard dans la journée, je suis allée trouver Manon dans sa chambre. Elle était en train d'essayer une nouvelle robe très courte.

« Avec tout ce que maman raconte sur la virginité, » ai-je commencé d'un ton neutre, « tu n'as pas peur que ça se sache un jour ? Pour toi et Julien ? »

Elle a ri.

« Ne t'inquiète pas pour moi, petite sœur. J'ai mes techniques. Et puis, au pire, il existe des solutions. »

« Des solutions ? »

« Oui. Une petite intervention chirurgicale. Une hyménoplastie. C'est rapide, presque indolore. Ça répare tout, comme si de rien n'était. Beaucoup de filles le font. »

Elle a dit ça avec un naturel déconcertant. Pour elle, mentir et tricher était une seconde nature. Elle était prête à tromper son futur mari sur un aspect qu'elle savait essentiel pour lui, juste pour pouvoir continuer à s'amuser.

En tant qu'étudiante en biologie, je savais que ce genre d'intervention n'était pas anodin. Et surtout, je savais que ses mœurs légères l'exposaient à d'autres problèmes, bien plus graves. Des infections, des maladies que la chirurgie ne pouvait pas effacer.

Une idée diabolique a germé dans mon esprit. Une idée parfaite.

« C'est incroyable, » ai-je dit avec un air faussement admiratif. « Mais... et si tu as des petites irritations, des choses comme ça ? Ça peut arriver, non ? Ça ne doit pas être très... agréable pour Julien. Et ça pourrait laisser des traces, même après l'opération. »

J'ai vu une lueur d'inquiétude dans ses yeux. J'avais touché un point sensible : son plaisir et son apparence.

« J'ai lu un article dans un magazine médical, » ai-je continué, en inventant complètement. « Il parlait d'une nouvelle crème à base de plantes. Elle est censée "renforcer" et "protéger" la flore intime. Elle prévient les petits désagréments et aide même à la cicatrisation. Ça pourrait être utile pour toi, non ? Pour que tout soit parfait, comme dit maman. »

Son intérêt était piqué. La vanité était son plus grand défaut.

« Vraiment ? Où on peut trouver ça ? »

« Je ne sais pas, c'est un produit assez nouveau. Mais je peux chercher. Je peux peut-être même essayer de la préparer moi-même. J'ai accès au laboratoire de la fac, avec mes connaissances en biologie, je pourrais trouver une formule. Une formule naturelle, juste pour toi. »

Son visage s'est illuminé.

« Tu ferais ça pour moi, Camille ? C'est génial ! »

Elle pensait que je voulais l'aider, la protéger. La pauvre idiote. Elle ne se doutait pas que je venais de poser la première pierre de sa destruction. Je n'allais pas lui préparer une crème protectrice. J'allais lui concocter un poison lent, une préparation qui aggraverait les infections au lieu de les guérir, qui causerait des irritations chroniques et des odeurs nauséabondes. Un problème qu'aucune chirurgie ne pourrait masquer.

            
            

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