La Vengeance d'une Mariée Trahie
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Chapitre 2

Dans ma vie antérieure, mon intervention avait fait de moi une héroïne locale pendant un court moment.

J'avais couru après Chloé jusqu'à la gare routière.

Je l'avais suppliée, en larmes, de rester.

Mes parents étaient arrivés, alertés par mes cris.

Nous l'avions convaincue de reporter son voyage.

Quelques jours plus tard, elle était partie quand même, en cachette.

Quand elle était revenue deux ans plus tard, en prétendant avoir été enlevée, tout le monde m'avait félicitée.

« Tu avais un pressentiment, Manon. Tu es une si bonne sœur. »

« Tu as essayé de la protéger. Tu as un cœur en or. »

Mes parents me regardaient avec une fierté mêlée de pitié.

Pitié pour moi, la sœur simple et ordinaire, à côté de Chloé, la survivante, l'artiste torturée.

La vie de Chloé, après son retour, avait été une succession de succès.

Elle avait écrit un livre sur sa prétendue captivité, qui était devenu un best-seller.

Elle avait commencé à peindre, des œuvres sombres et angoissées qui se vendaient à des prix exorbitants.

Elle était devenue une célébrité, invitée sur tous les plateaux de télévision pour raconter son histoire poignante.

Nos parents la couvaient, lui pardonnaient tout.

Ses caprices, sa méchanceté, sa paresse.

« Il faut la comprendre, Manon. Elle a tellement souffert. »

Pendant ce temps, ma propre vie s'effondrait, pièce par pièce.

Mes études de commerce, que j'avais brillamment commencées, ont commencé à décliner.

J'échouais à des examens que j'aurais dû réussir les doigts dans le nez.

Je perdais des documents importants la veille des rendus.

Je sais maintenant que c'était elle.

Elle entrait dans ma chambre la nuit, effaçait des fichiers sur mon ordinateur, cachait mes notes.

Après l'université, j'ai trouvé un bon poste dans une entreprise prometteuse.

Quelques mois plus tard, j'ai été accusée d'avoir divulgué des informations confidentielles à un concurrent.

J'ai été renvoyée sur-le-champ.

Mon nom était sali.

C'était elle, encore.

Elle avait utilisé mon ordinateur pour envoyer les e-mails.

Puis il y a eu Lucas.

Je l'ai rencontré lors d'une fête.

Il était beau, charmant.

Il semblait être le seul qui me voyait vraiment, moi, et pas seulement "la sœur de Chloé".

Notre relation a été un baume sur mes blessures.

Mais Chloé était toujours là, en arrière-plan.

Elle était sa "meilleure amie", sa "confidente".

Elle le conseillait, l'influençait.

Elle a orchestré toute notre relation, comme un marionnettiste.

Elle me l'a servi sur un plateau, juste pour pouvoir me l'arracher de la façon la plus cruelle possible.

Chaque fois que j'échouais, Chloé était là pour me "consoler".

Ses paroles étaient pleines de pitié, mais ses yeux brillaient d'une joie mauvaise.

« Oh, ma pauvre Manon. Tu n'as vraiment pas de chance. »

« Peut-être que tu n'es tout simplement pas faite pour le monde des affaires. Tu es trop gentille. »

« Ne t'en fais pas, tu as encore Lucas. Au moins, tu as réussi en amour. »

Elle me rabaissait constamment, tout en se faisant passer pour une sainte.

Mes parents buvaient ses paroles.

Ils me poussaient à être plus "compréhensive", plus "indulgente" envers ma sœur "traumatisée".

Ils me disaient que j'avais de la chance d'avoir une vie si simple et si calme, comparée à elle.

Une vie simple et calme.

J'étais au chômage, endettée, et ma confiance en moi était en miettes.

Le coup de grâce a été ma difficulté à avoir un enfant.

Après notre mariage, Lucas et moi avons essayé pendant des années.

Rien.

Les médecins ne trouvaient aucune raison physique.

C'était le stress, la pression.

Un jour, alors que je pleurais après un énième test de grossesse négatif, Chloé m'a prise dans ses bras.

Elle m'a murmuré à l'oreille, d'une voix faussement douce :

« C'est peut-être un signe, Manon. Peut-être que tu n'es pas faite pour être mère. Après tout, regarde ta vie. Tout ce que tu touches se transforme en échec. Ce serait peut-être une malédiction pour cet enfant. »

Ces mots m'ont brisée.

J'ai sombré dans une profonde dépression.

La veille de mon second mariage, après que Lucas m'ait quittée pour elle, elle est venue me voir.

J'étais une loque humaine.

Elle se tenait devant moi, triomphante, un sourire cruel sur les lèvres.

C'est là qu'elle m'a tout avoué.

« C'était moi, Manon. Depuis le début. »

Elle a ri.

« Tes examens ratés ? C'était moi. Ton renvoi ? C'était moi. Même tes problèmes de fertilité... Je mettais des choses dans ton thé, tous les jours. Des petites herbes qui dérèglent tout. Rien de permanent, juste assez pour te faire sentir encore plus misérable. »

J'étais sans voix, horrifiée.

« Pourquoi ? » j'ai réussi à articuler.

« Pourquoi ? Parce que je te déteste ! Je déteste ta vie parfaite, tes notes parfaites, l'attention que nos parents te portaient quand on était petites. J'ai dû inventer un drame pour qu'ils me regardent enfin ! Et même après ça, tu étais là, la gentille Manon, la sœur parfaite. J'ai dû te détruire pour pouvoir enfin respirer. »

Elle a regardé ses ongles manucurés.

« Lucas n'a été qu'un outil. Le plus facile à manipuler. Maintenant, tout ce qui était à toi est à moi. Ta maison, ton futur mari... et bientôt, l'entreprise de papa. »

C'est à ce moment-là que je me suis enfuie.

Et que la voiture m'a percutée.

Maintenant, je comprenais tout.

La jalousie maladive de Chloé.

Son besoin pathologique d'être le centre de l'attention.

Sa haine pour cette famille qu'elle trouvait trop normale, trop ennuyeuse.

Elle ne voulait pas être ma sœur.

Elle voulait être moi.

Puis me détruire.

Cette fois, le jeu avait changé.

Je connaissais ses cartes.

Et j'allais jouer les miennes.

            
            

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