Chapitre 3

« Kyle ! Excuse-toi immédiatement auprès d'Alan ! » a crié Juliette.

Je l'ai regardée, l'épuisement l'emportant sur la colère.

« Je suis fatigué, Juliette. Laisse-moi tranquille. »

Alan, toujours au sol, me fixait avec une haine pure dans les yeux. Je pouvais presque entendre ses pensées : "Tout ce qui est à toi sera à moi. Ta famille, ta fiancée, ta vie."

Il a alors remarqué le chien en peluche que je tenais dans mes mains, un cadeau de ma mère biologique quand j'étais enfant, le seul lien que j'avais avec mon passé.

« Oh, ce chien est mignon. Donne-le-moi, Kyle. Ça me réconfortera. »

« Non. »

Ma réponse a été instantanée, ferme. C'était la seule chose qu'ils ne pouvaient pas me prendre.

Juliette s'est approchée de moi, le visage dur.

« Kyle, ne sois pas égoïste. Tu dois tout à cette famille. Ce n'est qu'un jouet. Donne-le à Alan. »

Elle me l'a arraché des mains et l'a tendu à Alan.

Alan l'a pris avec un sourire triomphant. Puis, sous mes yeux, il a délibérément arraché une oreille du chien en peluche. Il a immédiatement grimaçé de douleur, jetant le jouet au loin.

« Aïe ! Mon rein... Ça fait si mal... Kyle, tu as jeté le chien sur moi ! »

Juliette a couru vers lui, paniquée. Elle s'est retournée vers moi, ses yeux lançant des éclairs.

« Kyle ! Comment oses-tu ? Tu vois ce que tu as fait ? Si l'état d'Alan s'aggrave, je te jure que je te ferai payer ! »

La douleur dans ma poitrine est revenue, plus forte cette fois. "Points de vie : 40%."

Je me suis effondré, la main sur mon cœur. Je me suis souvenu d'un temps où Juliette, après une simple égratignure, aurait paniqué et appelé une ambulance pour moi. Cette époque était révolue.

Je me suis relevé, chancelant, et j'ai quitté la pièce. J'avais besoin d'air. J'ai marché jusqu'au jardin, seul, sous la pluie fine. Quand je suis revenu, trempé, Juliette m'attendait à la porte.

« Où étais-tu ? J'espère que tu n'as pas essayé de t'enfuir pour ne pas donner ton rein. »

Sa suspicion était comme un poignard.