Un Amour Perdu, Une Dignité Retrouvée
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Chapitre 3

La menace d'appeler la police a fait son effet. Le visage de Marc s'est crispé. Il a tenté de se reprendre, de paraître maître de la situation.

« N'importe quoi. Tu n'oserais pas. Tu vas juste te ridiculiser davantage. »

Il a fait un pas vers moi, tendant la main pour attraper mon bras, probablement pour m'empêcher de sortir mon téléphone.

« Ne me touche pas », ai-je dit d'une voix basse et menaçante.

Il a hésité une seconde, puis a continué son geste. Je n'ai pas attendu. J'ai attrapé son poignet et l'ai tordu. Il a poussé un cri de douleur étouffé, son assurance s'effondrant.

« Lâche-moi, espèce de fou ! » a-t-il sifflé entre ses dents.

J'ai relâché sa main avec un geste de dégoût, le repoussant en arrière.

« La prochaine fois que tu essaies de me toucher, je ne serai pas aussi doux. »

Il s'est massé le poignet, me fusillant du regard. La peur commençait à se mêler à sa colère. Ce n'était pas le déroulement qu'il avait prévu.

« Pense à Chloé ! » a-t-il craché, jouant sa carte maîtresse. « Quand elle va arriver et te voir dans cet état, qu'est-ce que tu crois qu'elle va penser ? Elle va être dégoûtée ! »

J'ai ri. Un rire sec et sans joie.

« Oh, je suis impatient de voir la réaction de Chloé. Vraiment. J'ai hâte de lui demander en face de tout le monde qui est son véritable fiancé. »

Mon assurance le déstabilisait. Il s'attendait à ce que je me recroqueville à la simple mention du nom de Chloé, comme je l'avais toujours fait.

La gérante, voyant que la situation lui échappait complètement, a décidé de reprendre les choses en main. Son visage était rouge de colère. Sa réputation, et celle de sa boutique, était en jeu.

« C'en est assez ! » a-t-elle crié, sa voix stridente. « Sécurité ! J'ai demandé la sécurité ! Sortez-moi cet individu ! »

Deux gardes de sécurité en uniforme, qui avaient observé la scène de loin, se sont approchés avec hésitation. Ils semblaient plus habitués à gérer des touristes égarés que des confrontations de ce genre.

Marc a saisi l'opportunité. Il a lissé son costume froissé et a adopté un air de magnanimité offensée.

« Non, laissez », a-t-il dit aux gardes, d'un ton faussement magnanime. « Ce n'est pas la peine de le brusquer. C'est mon cousin. Il est... un peu perdu en ce moment. Alexandre, s'il te plaît, pars tranquillement. Ne rends pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà. »

Il jouait le rôle du grand frère patient face à un cadet capricieux et instable. C'était un spectacle écœurant de manipulation. Les employés de la boutique le regardaient avec une admiration nouvelle, convaincus de sa noblesse d'âme.

Mais je n'allais nulle part.

Au lieu de me lever, je me suis enfoncé plus confortablement dans le fauteuil en velours où je m'étais assis. Lentement, délibérément, j'ai sorti mon téléphone de ma poche. Tous les regards étaient fixés sur moi. Ils s'attendaient à ce que j'appelle la police.

J'ai ignoré leurs regards tendus. J'ai ouvert ma galerie de photos et j'ai trouvé ce que je cherchais. J'ai augmenté la luminosité de l'écran au maximum et j'ai posé le téléphone sur la table basse devant moi.

Sur l'écran, une photo claire et nette. Moi et Chloé, souriants, lors de notre fête de fiançailles officielle il y a quelques mois. Sa tête était posée sur mon épaule, sa main tenant la mienne, la bague de fiançailles que je lui avais offerte brillant à son doigt. En arrière-plan, on pouvait voir nos deux familles trinquant à notre bonheur.

J'ai levé les yeux et j'ai balayé la pièce du regard.

« Je m'appelle Alexandre Dubois. Fils unique d'Henri Dubois, fondateur de la Joaillerie Dubois. Et cette femme, Chloé Leclerc, est ma fiancée. Maintenant, est-ce que quelqu'un a encore envie de me demander de partir ? »

            
            

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