Soudain, une main a agrippé mon bras avec une force brutale. Je me suis retournée. C'était Jean-Luc. Son visage était déformé par la rage. Mon calme l'avait rendu fou.
« Où crois-tu aller comme ça ? » a-t-il sifflé, son emprise se resserrant.
« Je m'en vais. Je vous ai dit que c'était terminé. Lâchez-moi. »
« Terminé ? C'est moi qui décide quand c'est terminé ! Tu crois que tu peux me quitter comme ça, devant tout le monde, après tout ce que j'ai fait pour toi ? Tu n'es rien sans moi, Élise ! »
Tout ce qu'il avait fait pour moi ? Mon esprit a brièvement rejoué la scène de ma mort. Le son des coups de feu, sa voix accusatrice. Une lueur dangereuse a dû passer dans mes yeux, car il a légèrement reculé.
Mais je n'ai rien dit. Le silence était une arme bien plus puissante. Le laisser s'agiter seul dans sa cage dorée était bien plus satisfaisant.
Il a vu mon silence comme une provocation.
« C'est ça, ne dis rien ! Fais ta martyre ! Mais sache-le bien, je vais épouser Camille. Et tu assisteras à notre bonheur ! »
Il pensait me blesser, me poignarder avec ces mots. Mais il ne faisait que renforcer ma résolution. Mon cœur était une forteresse de glace. L'amour que j'avais eu pour lui était mort, transformé en un mépris tranquille.
Alors qu'il continuait à me retenir, j'ai sorti mon téléphone de mon sac. Lentement, délibérément, sous son regard furieux, j'ai composé le numéro de Marc Dubois.
La voix de Marc a répondu presque immédiatement, comme s'il attendait mon appel.
« Élise ? Tout va bien ? »
« Oui, Marc. Tout va parfaitement bien, » ai-je répondu d'une voix douce, en regardant Jean-Luc droit dans les yeux. « Je voulais juste confirmer pour demain matin. Dix heures, à votre bureau ? Pour finaliser les détails... de notre engagement. »
Le mot "engagement" a été prononcé avec une clarté parfaite.
Le visage de Jean-Luc est passé de la fureur à l'incrédulité la plus totale. Sa main a lâché mon bras comme si je l'avais brûlé.
« Quoi ? » a-t-il balbutié.
De l'autre côté de la ligne, il y a eu un court silence, puis la voix chaleureuse de Marc.
« Dix heures me convient parfaitement. Je t'attendrai, Élise. »
J'ai raccroché et j'ai rangé mon téléphone. J'ai adressé à Jean-Luc un dernier sourire, un vrai cette fois, plein d'une ironie mordante.
« Comme vous pouvez le constater, Jean-Luc, je ne suis pas si désespérée que ça. Contrairement à vous, j'ai des options. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai un avenir à préparer. »
Je me suis retournée et j'ai quitté la galerie, laissant derrière moi un Jean-Luc Moreau figé, humilié publiquement, et une foule qui, pour la première fois, ne savait plus quoi penser. Je ne m'étais pas seulement libérée de lui, je venais de déclarer la guerre. Et cette fois, je comptais bien la gagner.