Noces Funèbres, Vengeance Sublime
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Chapitre 4

Le chaos. La déclaration de Camille a eu l'effet d'une bombe. Les murmures se sont transformés en exclamations choquées. Les téléphones portables se sont levés pour filmer la scène. Le commissaire-priseur, complètement dépassé, a tenté de rétablir le calme, sans succès.

Mon esprit tournait à plein régime. Camille vivante ? Un fils ? C'était impossible. Un coup monté. Elle voulait l'héritage. C'était évident. La femme que j'avais rencontrée, la "cousine", faisait partie du complot.

Avant que je puisse répondre, la porte s'est de nouveau ouverte avec fracas.

C'était Madame Dubois, ma future-belle-mère, suivie de son mari, Monsieur Dubois. Ils venaient de rentrer de Dubaï. Leurs visages étaient des masques de fureur.

« Margot ! » a hurlé Madame Dubois, sa voix perçante faisant taire tout le monde. « Qu'est-ce que ça veut dire ? Une vente aux enchères ? Mon fils n'est même pas encore froid et tu vends ses souvenirs comme une vulgaire marchande de tapis ! »

Elle s'est avancée vers moi, le doigt pointé. Monsieur Dubois la suivait, le visage fermé, l'air aussi dangereux qu'un serpent à sonnettes.

« Nous n'avons même pas été prévenus de l'incinération ! Tu n'as aucun respect ! Aucune décence ! » a continué Madame Dubois.

« J'ai respecté ses dernières volontés, » ai-je répondu froidement. « Il voulait que ce soit simple et rapide. »

C'était un mensonge, bien sûr, mais un mensonge plausible.

C'est alors que le regard de Madame Dubois est tombé sur Camille et l'enfant. Son expression a changé, passant de la fureur à la confusion.

« Et vous ? Qu'est-ce que vous faites ici ? » a-t-elle demandé à Camille.

Camille a redressé le menton. « Je suis venue présenter son fils à sa famille. »

Madame Dubois a éclaté d'un rire méprisant. « Son fils ? Antoine n'avait pas de fils. C'est une blague ? Vous êtes qui, d'abord ? Encore une profiteuse qui cherche à gratter un peu d'argent ? »

« Je suis Camille Lefèvre. »

Le nom a flotté dans l'air. Madame Dubois a blêmi. Elle savait. Bien sûr qu'elle savait pour la maîtresse.

Elle a dévisagé l'enfant, Victor, qui s'était mis à pleurer, effrayé par les cris. Et là, quelque chose a basculé dans les yeux de la vieille femme. Elle a vu les cheveux blonds, les yeux bleus. Elle a vu la ressemblance, ou plutôt, elle a voulu la voir.

« Mon petit-fils... » a-t-elle murmuré, sa colère se transformant en une sorte d'avidité possessive. Elle a tendu les mains vers l'enfant. « Viens voir grand-mère. »

Camille a laissé faire. Madame Dubois a pris Victor dans ses bras, le couvrant de baisers.

« C'est bien le fils de mon fils ! Regarde, Charles ! » a-t-elle dit à son mari. « Il a les mêmes yeux ! C'est un Dubois ! »

Monsieur Dubois est resté impassible, me fixant. Il était plus difficile à duper. Il savait que quelque chose clochait.

Je me suis tournée vers Camille.

« C'est une mise en scène pathétique. Antoine ne pouvait pas avoir d'enfants. »

Le silence est retombé, lourd de sens.

Madame Dubois s'est retournée vers moi, le visage de nouveau déformé par la haine.

« Comment oses-tu ? Tu es juste jalouse ! Tu n'as pas pu lui donner un héritier, alors tu refuses de croire qu'une autre a pu le faire ! »

« Ce n'est pas une question de jalousie, c'est un fait médical. »

Camille m'a défiée du regard.

« Un fait médical ? Vraiment ? C'est étrange, parce que j'ai quelque chose qui prouve le contraire. »

Elle a sorti une enveloppe de son sac.

« Un test de paternité. Fait il y a six mois. Certifié par un laboratoire. Il prouve noir sur blanc qu'Antoine est le père de Victor. »

Elle a brandi l'enveloppe comme un trophée. Madame Dubois jubilait.

« Tu entends ça, la profiteuse ? Une preuve ! Maintenant, l'héritage revient à son fils légitime ! Tu n'auras rien ! Rien ! »

La situation était parfaitement orchestrée. Trop parfaitement.

                         

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