Noces Funèbres, Vengeance Sublime
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Chapitre 1

Le téléphone a sonné à trois heures du matin, sonnant strident dans le silence de mon appartement. C'était un numéro inconnu. J' ai décroché, la voix encore pâteuse de sommeil.

« Madame Margot ? »

« C'est moi. »

« Gendarmerie maritime de Saint-Tropez. Je suis désolé de vous informer que votre fiancé, Monsieur Antoine Dubois, est décédé. »

Un silence. L'officier attendait probablement des sanglots, un cri, une question paniquée. Il n'a rien eu de tout ça.

Dans ma tête, ce n'était pas le choc ou la tristesse. C' était un déclic, net et précis, comme un interrupteur qu'on bascule.

« Comment ? » ai-je demandé d'une voix parfaitement stable.

« Il était sur son yacht, le Sirène. Une tempête s'est levée. Il a tenté de secourir une femme tombée à l'eau. Ils se sont noyés tous les deux. Nous avons retrouvé les corps. »

Une femme. Bien sûr. Camille. Sa maîtresse. Je savais pour elle depuis des mois. Antoine n'était pas un héros, il était juste un idiot qui avait paniqué.

« Je comprends. Que dois-je faire ? »

« Vous devrez venir identifier le corps au port demain matin. Toutes nos condoléances, madame. »

Il a raccroché.

Je suis restée assise dans le noir pendant une minute, le téléphone encore à la main. Puis je me suis levée, je suis allée au réfrigérateur et j'ai sorti une bouteille de champagne, la plus chère, celle qu'Antoine gardait pour notre mariage.

Le bouchon a sauté avec un bruit joyeux. J'ai rempli une flûte jusqu'au bord et j'ai bu une longue gorgée.

Fini. Enfin.

Le lendemain matin, j'ai conduit jusqu'à la morgue du port. L'air sentait le sel et le poisson. Le corps d'Antoine était étendu sous un drap blanc. Quand l'employé l'a soulevé, j'ai regardé son visage bleui et gonflé sans la moindre émotion.

« C'est bien lui ? »

« Oui, c'est Antoine Dubois. »

À côté de lui, sous un autre drap, il y avait Camille. Je n'ai même pas demandé à la voir. Elle n'était rien pour moi.

J'ai signé les papiers rapidement. L'employé m'a demandé ce que je voulais faire du corps.

« Incinération. Le plus simple possible. Pas de cérémonie. »

« Et pour... l'autre personne ? »

« Elle a une famille ? Contactez-la. Sinon, faites ce que la loi prévoit. Ce n'est pas mon problème. »

Je suis sortie de la morgue et j'ai respiré l'air frais. Le soleil brillait. C'était une belle journée pour être veuve.

J'ai appelé mon avocat avant même de démarrer la voiture.

« Maître Bernard, c'est Margot. Antoine est mort. »

« Oh mon Dieu, Margot ! Je suis tellement désolé... »

« Ne le soyez pas. J'ai besoin que vous lanciez la procédure de succession immédiatement. Je suis l'héritière principale, n'est-ce pas ? Les deux tiers, comme stipulé dans son testament ? »

Il y a eu un silence surpris à l'autre bout du fil.

« Oui, c'est exact. Margot, vous êtes sûre que ça va ? »

« Je vais très bien. Je veux juste que tout soit réglé vite. Très vite. »

En rentrant, je suis passée devant le restaurant d'Antoine, L'Étoile d'Or. Trois étoiles au Michelin. Le joyau de sa couronne. Bientôt, ce serait le mien.

Je suis entrée dans son bureau, un sanctuaire de son ego rempli de photos de lui avec des célébrités, de récompenses et de bouteilles de vin valant une fortune. J'ai ouvert son ordinateur. Je connaissais tous ses mots de passe.

Antoine était un homme charismatique, un génie en cuisine, mais il était aussi lâche, égoïste et profondément cruel. Il pensait que tout lui était dû. Il m'avait promis le monde, mais il m'avait surtout utilisée.

Il y a cinq ans, il avait renversé une femme en voiture après une soirée trop arrosée. Son père, un homme d'affaires puissant et corrompu, avait tout étouffé. L'affaire n'était jamais sortie. La femme était morte. C'était ma mère.

Je l'avais approché, séduit, et j'avais attendu. J'avais attendu le bon moment pour tout lui prendre, pour le détruire. Je ne pensais pas qu'il me faciliterait la tâche à ce point en mourant si stupidement.

Le plan n'était pas terminé, mais il venait de prendre un raccourci spectaculaire.

J'ai levé ma coupe de champagne vide.

« À ta santé, Antoine. Et à ma nouvelle vie. »

            
            

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