Son Ex, Sa Trahison, Sa Revanche
img img Son Ex, Sa Trahison, Sa Revanche img Chapitre 1
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Chapitre 1

Le téléphone d'Élise Dubois vibra sur la table en verre de son bureau. Elle leva les yeux de ses croquis, un léger froncement de sourcils marquant son visage habituellement serein. C'était une notification d'un blog de mode influent, un live était en cours. Par curiosité, elle cliqua.

L'écran s'illumina, révélant une salle de réception bondée, un événement de lancement pour une nouvelle marque de "fast fashion". Au centre de l'attention, une jeune femme se pavanait. Élise la reconnut immédiatement. Chloé Martin, une stagiaire qu'elle avait personnellement encadrée il y a quelques mois.

Et ce que Chloé portait... Le souffle d'Élise se coupa.

C'était "L'Étoile du Soir", l'une de ses créations les plus emblématiques, une robe qui avait fait la couverture de Vogue, une pièce maîtresse qui symbolisait des années de son travail. Mais la robe sur Chloé était une copie vulgaire, le tissu semblait bon marché, la coupe était approximative. C'était un sacrilège.

Puis Chloé prit un micro, son visage rayonnant d'une confiance arrogante.

« Certains disent que mon style s'inspire des "vieilles gloires". Je dis que je les améliore. La mode doit être accessible, pas enfermée dans des musées ou réservée à une élite. C'est le futur ! »

Un journaliste lui lança : « Mademoiselle Martin, cette robe ressemble beaucoup à "L'Étoile du Soir" d'Élise Dubois. Est-ce un hommage ? »

Chloé éclata d'un rire strident qui traversa le haut-parleur du téléphone et résonna froidement dans le silence du bureau d'Élise.

« Un hommage ? Non. Disons que c'est une mise à jour. La version d'Élise était... rigide. J'y ai apporté de la jeunesse, de la vie ! Et surtout, un prix que tout le monde peut s'offrir. »

Pour prouver son propos, elle attrapa une coupe de champagne sur un plateau qui passait et en renversa délibérément une partie sur le bas de la robe.

« Vous voyez ? Ce n'est qu'un bout de tissu. Pas besoin d'en faire tout un plat. »

La nausée submergea Élise. Ce n'était pas seulement une contrefaçon, c'était une profanation. Chaque fil de cette robe représentait une partie de son âme, et cette fille la souillait en direct devant des milliers de spectateurs.

La colère, froide et pure, remplaça le choc. Elle savait qui était derrière tout ça. Il ne pouvait y avoir qu'une seule personne.

Elle ferma la vidéo, ses doigts tremblant légèrement. Elle composa un numéro, celui de Marc Lefevre. Son associé. Son amant depuis dix ans. L'homme avec qui elle avait bâti cet empire.

La sonnerie sembla durer une éternité. Enfin, il décrocha.

« Élise ? Je suis un peu occupé là. »

Sa voix était distante, presque agacée.

« Marc, qu'est-ce que Chloé Martin est en train de faire ? » sa propre voix était dangereusement calme.

Un court silence. Puis il soupira, un son qu'Élise connaissait trop bien. C'était le soupir qu'il utilisait quand il la trouvait "dramatique".

« Oh, ça. Écoute, ne t'emballe pas. C'est juste une gamine ambitieuse. Elle a du potentiel. Je lui donne sa chance. »

« Sa chance ? Avec mes créations ? Marc, elle est en train de détruire l'image de notre maison en direct sur internet. »

« Tu exagères. C'est de la bonne publicité. Les gens parlent de nous. Et entre nous, tes créations commençaient à prendre la poussière. Un peu de modernité ne fait pas de mal. »

Chaque mot était un coup de poignard. "Tes créations". Pas "nos créations". Il la mettait déjà à distance. L'homme qui lui jurait un amour éternel hier encore parlait d'elle comme d'une relique du passé. La trahison était si immense, si totale, qu'elle en était presque absurde. Amoureuse et professionnelle, tout s'effondrait en une seule conversation téléphonique.

« Tu as fait ça avec elle, n'est-ce pas ? » demanda Élise, sa voix un murmure glacé. « Tu lui as donné mes patrons. »

« Élise, sois raisonnable... »

« Tu couches avec elle. »

Ce n'était pas une question. C'était une affirmation. Le silence à l'autre bout du fil fut sa réponse. Un silence lourd, coupable.

« On en reparlera plus tard, d'accord ? Je dois y aller. »

Et il raccrocha.

Élise fixa son téléphone, l'écran noir reflétant son visage pâle et ses yeux brûlants. La douleur était là, vive, mais la rage était plus forte. Ils pensaient l'avoir abattue. Ils pensaient pouvoir la piétiner et s'en tirer.

Ils ne la connaissaient pas. Pas vraiment.

Elle ne perdit pas une seconde de plus. Elle appuya sur le numéro de son chef de la sécurité, un ancien militaire qui lui était d'une loyauté sans faille.

« Jean-Pierre. Je veux que vous alliez à l'hôtel Régina, salon Empire. Immédiatement. Il y a une jeune femme nommée Chloé Martin. Elle porte une de mes robes. Je veux que vous la lui retiriez. En public. Et je veux que vous récupériez la robe. Peu importe l'état. Compris ? »

« Très bien, Madame Dubois. »

Puis, elle appela son avocat.

« Antoine, c'est Élise. J'ai un problème. Un gros problème. »

La machine était en marche. La guerre était déclarée.

            
            

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