L'Humiliation et la Vengeance
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Chapitre 3

Mon grand-père s'est redressé. Il a ajusté sa veste, et bien qu'il soit encore soutenu par mon père, il avait retrouvé toute son autorité. Il a fait un signe de tête à l'orchestre, qui a commencé à remballer ses instruments dans un silence de mort.

Il s'est adressé à Chloé, sa voix glaciale et mesurée, bien plus effrayante que ses cris de fureur.

« Mademoiselle Martin. J'accepte la rupture de vos fiançailles avec mon petit-fils. La famille Dubois ne s'abaissera jamais à forcer une femme sans honneur à entrer dans notre lignée. »

Il a marqué une pause, laissant le poids de ses mots s'installer.

« Cependant, l'affront que vous nous avez fait ce soir, dans notre maison, le jour de l'anniversaire de ma femme, ne restera pas sans réponse. Vous entendrez parler de nous. »

Chloé a eu un petit rire arrogant.

« Vous ne me faites pas peur, Monsieur Dubois. Vous oubliez qui je suis. Je suis une Martin. Notre nom pèse autant, sinon plus, que le vôtre. »

« Nous verrons », a simplement répondu mon grand-père.

Puis, il s'est tourné vers moi.

« Louis, raccompagne ces... personnes... à la porte. »

Le mot "personnes" était chargé de tout le mépris du monde.

Chloé et Marc ont descendu les marches de l'estrade, la tête haute, traversant la foule qui s'écartait sur leur passage comme si elle craignait d'être contaminée. Ils sont passés devant moi sans un regard. Je les ai suivis jusqu'à la grande porte d'entrée.

Dehors, la nuit était fraîche. Ils se sont dirigés vers la voiture de Chloé, et c'est Marc qui a pris le volant. Avant de monter, Chloé s'est retournée une dernière fois vers moi.

« Adieu, Louis. J'espère que tu trouveras quelqu'un qui apprécie ta cage dorée. »

Puis elle est montée dans la voiture, qui a démarré en trombe, laissant derrière elle une odeur de pneus brûlés et le silence pesant de la honte.

Je suis retourné dans le salon. L'ambiance était funèbre. Les invités parlaient à voix basse, me jetant des regards pleins de pitié.

Mon grand-père s'est planté au milieu de la pièce.

« Je tiens à m'excuser auprès de nos amis pour cette scène déplorable », a-t-il annoncé d'une voix forte. « La célébration est terminée. »

Puis, son regard s'est durci.

« Cependant, je sais que certains d'entre vous ne sont ici que grâce à l'influence de la famille Martin. Votre présence n'est plus souhaitée. Veuillez quitter ma maison immédiatement. »

Un silence choqué a accueilli sa déclaration. C'était une déclaration de guerre ouverte. Plusieurs familles, dont les visages sont devenus pâles, ont commencé à se diriger discrètement vers la sortie, évitant de croiser le regard de mon grand-père.

Quand il ne resta plus que notre famille et nos alliés les plus proches, mon grand-père a soupiré.

« Ils pensent que nous ne sommes que des horlogers », a-t-il murmuré, plus pour lui-même que pour les autres. « Ils ont oublié ce que signifie le nom Dubois. »

Il s'est tourné vers moi.

« Ne t'inquiète pas, Louis. Un horloger ne contrôle pas seulement le temps. Il sait aussi quand il est temps de l'arrêter pour certains. La famille Martin vient de commettre l'erreur de sa vie. Ils ne savent pas que notre famille ne fabrique pas seulement des montres depuis trois cents ans. Nous sommes aussi les gardiens du temps lui-même. Et leur temps est compté. »

Cette phrase, énigmatique et menaçante, a fait frissonner tout le monde. Je ne comprenais pas tout à fait ce qu'il voulait dire, mais je savais une chose : la vengeance de la famille Dubois serait terrible.

            
            

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