Renaissance D'une Avocate, Adieu L'Amour Naïf
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Chapitre 3

La réponse à mon commentaire a été explosive. En quelques heures, le post de Marc a été inondé de messages de soutien à mon égard. Des inconnus, principalement des femmes, ont partagé leurs propres histoires de relations toxiques.

Son message de « victime » s'est retourné contre lui de façon spectaculaire. Son mur est devenu un tribunal public, et il était l'accusé. La satisfaction que j'ai ressentie était immense.

Deux jours plus tard, alors que je somnolais, une infirmière est entrée.

« Madame Dubois, vous avez de la visite. Une Madame Fournier. »

J'ai froncé les sourcils. J'avais pourtant été claire.

« Je ne veux voir personne de cette famille. S'il vous plaît, dites-lui que je me repose. »

L'infirmière a hoché la tête et est sortie. Mais quelques instants plus tard, la porte s'est rouverte avec force.

Madame Fournier, la mère de Marc, est entrée comme une tornade, un sourire mielleux plaqué sur son visage lifté. Elle tenait un thermos à la main.

« Jeanne, ma chérie ! J'ai appris ce qui s'est passé. Je suis tellement désolée pour toi. »

Elle s'est approchée du lit, son parfum entêtant envahissant la petite chambre.

« Madame Fournier, je vous ai fait dire que je ne voulais pas de visite. Je suis fatiguée. »

Ma voix était polie mais glaciale.

Elle a ignoré ma remarque.

« Ne sois pas comme ça. Je sais que tu es en colère contre Marc. C'est un idiot, mais il a un bon fond. Il est juste... influençable. Je t'ai apporté quelque chose pour te requinquer. »

Elle a commencé à dévisser le thermos. Une odeur étrange, un mélange d'herbes et de quelque chose de terreux, s'est répandue dans la pièce. C'était écœurant.

« C'est une soupe spéciale. Une recette de ma grand-mère. C'est fait avec du placenta de cerf et des herbes rares. Ça va purifier ton corps et assurer une bonne fertilité pour l'avenir. Pour porter l'héritier des Fournier. »

J'ai eu un haut-le-cœur. Placenta de cerf ? Héritier ? Était-elle folle ?

« Non merci, c'est très gentil, mais les médecins m'ont donné un régime strict. »

« Les médecins ! » a-t-elle ricané. « Que savent-ils ? Ça, c'est la vraie médecine. Allez, ouvre la bouche. »

Elle a rempli le couvercle du thermos de ce liquide brunâtre et l'a approché de mon visage. L'odeur m'a retourné l'estomac. J'ai tourné la tête brusquement pour l'éviter.

Mon geste a été trop vif. Ma main a heurté la sienne.

Le couvercle a basculé.

Le liquide chaud et odorant s'est renversé en plein sur son chemisier en soie blanche et son pantalon de créateur.

Un silence de mort s'est installé. Elle a baissé les yeux vers la tache brune et gluante qui s'étalait sur sa poitrine.

Puis son visage s'est tordu de fureur. Le masque de la belle-mère attentionnée est tombé.

« Ingrate ! » a-t-elle hurlé. « Tu as gaspillé ce précieux breuvage ! Sais-tu combien ça coûte ? Sais-tu ce que tu as fait ? Tu as offensé les esprits ! C'est pour ça que ton corps est faible ! Tu es une femme impure ! »

Je la regardais, abasourdie par ce déferlement de folie. Les esprits ? Une femme impure ? On était au 21ème siècle, à Paris, pas dans un village médiéval.

« Vous êtes complètement folle, » ai-je lâché, incapable de me retenir.

« C'est toi la folle ! Toi et ton arrogance ! Tu as brisé les fiançailles, tu as humilié mon fils en public ! Tu pensais t'en tirer comme ça ? La bague de fiançailles, elle est où ? Elle appartient à notre famille depuis des générations ! Tu dois nous la rendre ! »

Alors c'était ça. La bague. Et l'humiliation publique. La soupe au placenta n'était qu'un prétexte.

« La bague est en sécurité, » ai-je répondu froidement. « Et selon la loi, un cadeau de fiançailles n'a pas à être restitué en cas de rupture non-fautive de ma part. Et vu les circonstances, je crois que le juge sera de mon côté. »

Ma répartie de juriste l'a déstabilisée un instant. Mais sa colère a vite repris le dessus.

« La loi ? Je me fiche de la loi ! C'est une question d'honneur ! »

Elle s'est approchée de moi, le doigt pointé.

« Tu vas nous le payer, Jeanne Dubois. Tu ne sais pas à qui tu as affaire. »

J'en avais assez. J'ai attrapé le bouton d'appel de l'infirmière et j'ai appuyé dessus frénétiquement.

« Sécurité ! J'ai besoin de la sécurité dans la chambre 302 ! Maintenant ! »

            
            

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