Renaissance D'une Avocate, Adieu L'Amour Naïf
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Chapitre 1

Une douleur aiguë, comme un coup de poignard, m'a traversé le bas-ventre, me coupant le souffle.

J'étais dans notre appartement, celui que je partageais avec Marc Fournier, mon fiancé. Nous venions de finir de dîner, un de ces repas tendus où le silence pèse plus lourd que les mots.

Je me suis pliée en deux, une sueur froide perlant sur mon front. La douleur était si intense que ma vue s'est brouillée.

« J'ai mal... » ai-je réussi à articuler, en m'agrippant au bord de la table.

Marc a levé les yeux de son téléphone, l'air agacé.

« Qu'est-ce que tu as encore, Jeanne ? Arrête ton cinéma. »

Sa voix était froide, dénuée de toute inquiétude. Pour lui, ce n'était qu'une autre de mes tentatives pour attirer l'attention.

« Non, Marc, c'est sérieux... Appelle une ambulance, s'il te plaît. »

La douleur revenait par vagues, de plus en plus fortes. Je sentais que quelque chose n'allait vraiment pas.

Il s'est levé, non pas pour m'aider, mais pour me regarder de haut.

« Une ambulance ? Tu te rends compte du ridicule ? J'ai une réunion capitale demain matin, je ne peux pas passer ma nuit aux urgences pour un mal de ventre. Prends un Doliprane et va te coucher. »

Sa cruauté m'a frappée plus fort que la douleur physique. J'étais là, pliée en deux, et tout ce qui l'intéressait, c'était sa réunion. Mes doigts tremblants cherchaient mon propre téléphone dans ma poche.

Il a vu mon geste et son visage s'est durci.

« Qu'est-ce que tu fais ? »

« J'appelle le SAMU. »

Il a fait un pas vers moi et m'a arraché le téléphone des mains.

« Je t'ai dit non. Tu ne vas pas me faire honte. Pense à l'image de la famille. »

Il m'a attrapé le bras, sa poigne était forte. Il essayait de me forcer à me relever, de me traîner vers la chambre.

« Lâche-moi ! »

Une montée d'adrénaline, nourrie par la douleur et la rage, m'a donné une force inattendue. Je l'ai repoussé violemment. Il a reculé, surpris par ma résistance.

Son téléphone, qu'il tenait dans l'autre main, lui a échappé et est tombé sur le carrelage avec un bruit sec.

C'est ce bruit qui a tout déclenché.

« Mon téléphone ! Regarde ce que tu as fait, espèce de folle ! »

Il ne se souciait pas de moi, seulement de son stupide objet.

À cet instant, quelque chose s'est brisé en moi. Pas seulement dans mon corps, mais dans mon cœur et dans mon esprit. La naïveté, l'amour que je croyais lui porter, tout s'est évaporé.

Je l'ai regardé droit dans les yeux, la douleur me tordant les entrailles, mais ma voix était claire et ferme.

« C'est fini, Marc. »

Il a ri, un rire méprisant.

« Fini ? Tu me quittes ? Toi ? Ne sois pas stupide, Jeanne. Tu n'es rien sans moi, sans ma famille. »

J'ai ignoré ses paroles. J'ai rampé jusqu'à mon sac à main, posé près de la porte, et j'en ai sorti mon téléphone professionnel. Mes doigts étaient maladroits, mais j'ai réussi à composer le 15.

Pendant que je donnais mon adresse à l'opérateur d'une voix faible, Marc fulminait. Il tournait en rond dans le salon, me traitant de tous les noms, menaçant de ruiner ma carrière, ma vie.

Je ne l'écoutais plus. Je me concentrais sur ma respiration, sur la promesse de l'arrivée des secours.

J'étais seule, mais pour la première fois depuis longtemps, j'étais libre.

            
            

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