La Seconde Chance Retrouvée
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Chapitre 3

La soirée s'est poursuivie dans une tension palpable. Marc n'a pas quitté des yeux Thomas et moi, son regard était un mélange de fureur et d'incompréhension. Pour se venger, il a passé le reste du temps à flirter de manière ostentatoire avec Isabelle, qui, flattée et confuse, se laissait faire. Ça me faisait mal pour elle, mais je savais que je ne pouvais pas la forcer à voir la vérité. Elle devait l'apprendre par elle-même.

Marc, dans sa rage, est devenu imprudent. Il a commencé à me lancer des piques à travers la pièce, des accusations voilées sur mon comportement "hystérique". Il a même essayé de me ridiculiser devant mon père, en disant que j'étais "probablement fatiguée" et que je "ne savais pas ce que je disais".

"Camille sait toujours très bien ce qu'elle dit," a répondu mon père d'un ton sec qui a surpris Marc. "Peut-être devrais-tu l'écouter plus attentivement."

Plus tard, alors que je discutais avec un vieil ami de la famille près de l'escalier, Marc s'est approché, visiblement ivre.

"Alors, tu as fini ton petit numéro ?" a-t-il sifflé à mon oreille. "Tu crois vraiment que ce minable peut t'offrir ce que je t'offre ?"

"Tu ne m'offres rien, Marc. Tu ne fais que prendre," ai-je répondu sans le regarder.

Sa fureur a atteint son paroxysme. Il a attrapé mon bras, sa poigne était douloureuse.

"Tu vas arrêter ce cirque immédiatement et venir t'excuser."

"Lâche-moi," ai-je dit d'une voix glaciale.

Au même moment, Isabelle, qui descendait l'escalier, a trébuché. Dans un mouvement brusque pour l'éviter, Marc m'a poussée violemment. Ou peut-être que ce n'était pas un accident. Dans ma vie passée, il n'avait jamais été physiquement violent, mais sa colère ce soir était différente, plus primaire.

J'ai perdu l'équilibre et ma tête a heurté violemment le coin d'une console en marbre. La douleur a explosé dans mon crâne, et j'ai senti un liquide chaud couler sur ma tempe. Le monde s'est mis à tourner.

"Camille !"

La voix de Thomas a retenti, pleine de panique. Avant que je ne m'effondre, il était là, me rattrapant. Il a vu le sang et son visage est devenu livide.

"Mon Dieu... Appelez une ambulance !"

Il m'a soulevée dans ses bras avec une facilité surprenante et m'a allongée sur un canapé, loin de la foule qui commençait à s'attrouper. Il a pris un mouchoir propre et a délicatement tamponné la plaie sur mon front. Ses gestes étaient précis, tendres.

"Ça va aller, Camille. Reste avec moi," murmurait-il, son regard fixé sur le mien.

Je sentais la conscience m'échapper. La dernière chose que j'ai vue, c'est le visage de Marc, figé, non pas par l'inquiétude, mais par la contrariété de voir sa soirée gâchée.

Quand j'ai repris mes esprits, j'étais dans une chambre d'hôpital silencieuse. La première chose que j'ai sentie, c'est une main chaude qui tenait la mienne. J'ai tourné la tête. Thomas était assis sur une chaise à côté de mon lit, sa tête reposant sur le matelas, endormi. Il avait l'air épuisé. Il était resté.

Un sentiment de chaleur a envahi ma poitrine, si intense que ça en était presque douloureux. Personne n'avait jamais veillé sur moi comme ça.

Je bougeai légèrement, et il se réveilla en sursaut.

"Camille ! Tu es réveillée. Comment te sens-tu ?"

"Ma tête me fait mal," ai-je murmuré. "Qu'est-il arrivé ?"

"Tu as une légère commotion et quelques points de suture. Rien de grave, heureusement. Le médecin dit que tu dois te reposer." Il a fait une pause, son expression s'est durcie. "Marc... il a dit que tu avais glissé."

J'ai eu un rire sans joie. "Bien sûr qu'il a dit ça."

La porte s'est ouverte à ce moment-là, et Marc est entré, un bouquet de fleurs à la main et un air contrit sur le visage.

"Ma chérie, je suis tellement désolé. J'étais tellement inquiet. C'est de ma faute, j'aurais dû faire plus attention."

Son jeu d'acteur était presque parfait. Mais je voyais clair en lui.

"Sors," ai-je dit d'une voix faible mais ferme.

Il s'est arrêté, surpris. "Quoi ?"

"J'ai dit, sors d'ici. Je ne veux pas te voir."

Son visage s'est crispé. Il a jeté un regard haineux à Thomas, comme si c'était de sa faute.

"Camille, ne sois pas ridicule. C'est ce type qui te monte la tête contre moi. Tu es ma fiancée !"

Il s'est avancé et a essayé de prendre ma main. J'ai reculé, mais il a insisté et a attrapé mon bras, celui où l'infirmière avait posé la perfusion. La douleur a été vive et j'ai grimaçé.

"Tu me fais mal !"

Soudain, Thomas était debout, barrant le chemin à Marc.

"Elle a dit de sortir. Vous êtes sourd ?"

Marc l'a repoussé. "Mêle-toi de tes affaires !"

Il s'est de nouveau penché vers moi, son visage déformé par la colère. "Tu vas arrêter ça tout de suite, Camille. Tu m'appartiens."

Cette phrase, 'tu m'appartiens', a été la goutte d'eau. Le stress, la douleur physique, le poids de mes souvenirs... tout a convergé. Ma vision s'est brouillée, un sifflement aigu a retenti dans mes oreilles, et le monde est devenu noir. J'avais perdu connaissance une seconde fois, à cause de lui.

            
            

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