Chapitre 7 La sauver à nouveau

Le point de vue de Jennifer :

J'ai réussi ! Mes genoux allaient lâcher à n'importe quel moment, mais face au regard d'approbation du Prince Anthony, j'ai senti que tout valait la peine.

Je l'ai sincèrement remercié encore et encore de m'avoir aidée.

Je pouvais à présent suivre l'entraînement d'élite. J'avais enfin fait le premier pas sur le chemin de la vengeance.

Après la fin des épreuves, je suis restée un moment sur le terrain de compétition, observant en silence le Prince Anthony. Debout au loin, il m'a vaguement regardée avant de s'en aller.

J'étais confuse. Ne savait-il pas pour notre lien de compagnon ?

Après la cérémonie, la foule s'est dispersée. J'ai quitté le terrain de compétition, couverte de blessures. Les loups-garous récupéraient très vite, donc je ne me souciais pas du tout de ces blessures. De plus, je ne craignais pas la douleur. La seule chose qui m'effrayait, c'était de ne pas être capable de venger mon père.

Sur le chemin du retour, j'ai entendu une voix derrière moi.

« Salope, tu crois être supérieure juste parce que tu as été sélectionnée ? Je vais m'assure de t'empêcher d'assister à l'entraînement ! » C'était Barbara.

Quand je me suis retournée pour lui faire face, j'ai vu qu'elle était accompagnée de quatre autres louves. Ils s'agissaient de ses sous-fifres, elles lui obéissaient au doigt et à l'œil. Apparemment, elles m'attendaient ici toutes les cinq.

Barbara m'a montré du doigt et a ordonné : « N'ayez aucune pitié. Battez cette salope à mort ! »

À peine avait-elle terminé sa phrase que les quatre louves se sont jetées sur moi en même temps.

Avec ma jambe blessée, je n'ai pas pu les esquiver à temps.

Putain ! Barbara n'en avait-elle pas marre de s'en prendre à moi de la sorte ?

Les louves m'ont griffé la peau et m'ont frappé partout. Elles avaient l'air féroce.

Du sang a commencé à couler des entailles sur mon visage, et j'ai ressenti une douleur brûlante.

Barbara ne s'est pas jointe à elles. Elle se tenait à l'écart et se délectait de la situation misérable dans laquelle je me trouvais.

« Battez-la ! Battez cette salope à mort. Comment ose-t-elle voler la vedette ? Elle le mérite », a-t-elle grogné.

J'ai refusé d'abandonner. Je ne pouvais tout simplement pas les laisser me malmener comme ça. La douleur me donnait des sueurs froides, mais je l'ai endurée, me battant de toutes mes forces. Cependant, je devais me rendre à l'évidence ; j'étais en infériorité numérique. De plus, j'avais épuisé presque toutes mes forces pendant les épreuves. Petit à petit, elles ont pris le dessus sur moi.

L'une d'elles m'a donné un coup de pied dans l'abdomen, me faisant reculer.

Pendant tout ce temps, Barbara riait aux éclats en regardant le spectacle. Mais tout à coup, son rire s'est arrêté. À travers ma vision floue, je l'ai vue s'enfuir.

Qu'y avait-il ? Pourquoi s'enfuyait-elle tout d'un coup ?

Un grand homme est apparu dans mon champ de vision. Les quatre louves qui me battaient se sont soudainement figées, et leurs visages devenus blêmes.

« Votre... Altesse », a crié l'une d'elles.

« Dégagez ! », a dit froidement le Prince Anthony.

Les quatre louves n'ont pas eu besoin de se le faire dire deux fois ; elles ont aussitôt détalé.

À ce moment-là, j'avais la tête lourde et je m'accrochais aux derniers lambeaux de conscience.

Levant les yeux vers le Prince Anthony, debout dans une aura noble, j'ai eu l'impression de trouver une lueur d'espoir.

« Lève-toi. » Le Prince a tendu la main vers moi.

Avec mes dernières forces, j'ai levé mon poignet et lentement approché sa main du bout des doigts.

À cet instant, il était comme un ange envoyé du ciel pour me sauver.

Le point de vue d'Anthony :

Jennifer n'avait pas l'air bien. Après les épreuves, j'avais voulu la raccompagner en personne, mais je savais que cela aurait attiré trop d'attention. Alors après l'avoir examinée, j'ai quitté le lieu de la compétition.

Mais en rentrant vers ma résidence, j'étais toujours inquiet pour elle, alors j'ai congédié mes serviteurs et je suis retourné la trouver seul.

Mon intuition s'était avérée juste. Quand j'ai trouvé Jennifer, elle se faisait frapper à coups de pied par un groupe de louves. Malgré ses efforts de se défendre, je pouvais voir qu'elle était vidée de toutes ses forces.

Ces louves se sont enfuies en me voyant. Jennifer est tombée et ses paupières n'arrêtaient pas de battre, comme si elle allait s'évanouir. J'ai tendu la main pour la relever.

Ma compagne semblait avoir de gros problèmes.

Tenant ma main, Jennifer s'est levée de manière instable. J'ai hésité un moment avant de la prendre dans mes bras. Après tout, ce n'était pas la première fois que je la tenais dans mes bras ; je m'y habituais progressivement.

« Votre Altesse, je... Je peux marcher toute seule », a-t-elle faiblement protesté.

Mais j'ai ignoré ses paroles et l'ai portée jusqu'à sa résidence. Après l'avoir déposée sur le lit, je suis resté à son chevet, ignorant quoi faire. Je n'avais jamais pris soin de quelqu'un d'autre auparavant.

Étais-je censé lui apporter un verre d'eau ? J'ai regardé autour de moi et constaté que sa chambre semblait avoir été violemment fouillée. Des objets cassés étaient éparpillés sur le sol. Je n'ai même pas pu trouver un verre encore intact.

La vie de Jennifer ici semblait encore plus misérable que je ne l'avais imaginé. Pas étonnant qu'elle était si désespérée de devenir plus forte.

« Anthony, s'il te plaît accepte notre compagne ! », a insisté Zane dans mon esprit.

« Non. Je ne peux pas encore l'accepter. Je veux juste qu'elle rende visite à ma mère avec moi. »

« Je ne veux pas exposer tes sentiments ainsi, mais il est évident que tu aimes Jennifer ! Tu es juste trop gêné pour l'accepter. »

« Tais-toi. » J'ai bloqué Zane de mon esprit.

Je n'aimais pas la sensation d'être percé à jour.

« Votre Altesse, merci pour votre aide ces jours-ci », a murmuré Jennifer en s'efforçant de se redresser.

J'ai levé la main, lui faisant signe de rester allongée. On était seuls, c'était donc l'occasion parfaite pour moi de lui parler de notre lien de compagnon.

« Je pense que tu sais déjà que nous sommes compagnons », ai-je commencé.

Jennifer a hoché la tête sans rien dire.

J'ai levé un sourcil vers elle. « Tu n'es pas du tout excitée par cette nouvelle ? »

« Votre Altesse, je vous suis déjà très reconnaissante de m'avoir donné l'opportunité de participer aux épreuves. Je ne suis qu'une humble esclave ; je ne pense pas que vous acceptiez quelqu'un comme moi comme compagne. J'ai déjà été rejetée une fois, et je suis prête à être rejetée une seconde fois. »

« Tu as été rejetée ? »

Jennifer n'a pas parlé, mais s'est mordu la lèvre inférieure et a hoché la tête.

« Je ne vais pas te rejeter. Ma mère est gravement malade. Son dernier et unique souhait est que je trouve ma compagne. Si cela ne te dérange pas, je veux que tu coopères avec moi. Nous pouvons maintenir notre lien d'accouplement afin d'accomplir son souhait. » Je n'ai pas osé regarder Jennifer en disant cela. Pour une raison inconnue, j'avais peur qu'elle refuse un tel plan. Après tout, au fond de moi, je savais que Zane avait raison. Ce n'était pas juste pour elle.

« Ça ne me dérange pas », a dit Jennifer sans hésiter. « Vous m'avez aidée tant de fois. Je suis prête à vous rendre la pareille. »

C'est seulement après avoir entendu sa réponse que j'ai poussé un soupir de soulagement. Mais entendre qu'elle acceptait mon plan uniquement par gratitude m'a un peu déçu.

« Je ne veux pas rendre notre lien de compagnon public pour le moment. Je veux seulement que ma mère le sache. J'espère que tu pourras garder le secret. De plus, ne t'attends pas à recevoir un traitement de faveur en tant que ma compagne », ai-je dit fermement.

« D'accord », a accepté Jennifer sans hésiter. On aurait dit qu'elle ne s'attendait vraiment pas à recevoir quelque chose de moi. Chaque fois que je voyais cette fille, elle me faisait encore plus bonne impression.

« As-tu un souhait ? Je vais te l'accorder tant que c'est dans mes cordes. »

« Votre Altesse, je veux juste devenir plus forte le plus vite possible. Plus je serai forte, mieux ce sera. »

J'ai hoché la tête en signe d'approbation. Puisque c'était sa demande, je pouvais lui accorder un traitement spécial pendant l'entraînement, mais elle devait tenir bon jusque-là.

« Nous irons sur le terrain d'entraînement royal après trois jours. Tu dois en profiter pour récupérer », lui ai-je dit.

Nous aurions pu partir tout de suite, mais vu son état de santé, j'ai décidé d'attendre quelques jours de plus. Jennifer ne pouvait pas commencer à s'entraîner dans l'état où elle se trouvait.

Elle m'a remercié une fois de plus. La pièce était imprégnée de l'odeur attirante de notre lien de compagnon, ce qui me donnait envie de me rapprocher d'elle. Craignant de ne pas pouvoir y résister, j'ai rapidement quitté sa résidence.