-Merci Victor, c'est sympa de me raccompagner...
-De rien c'est normal. C'est complètement dingue ce qu'il s'est passé !
-Oui... J'aurai dû rester au lit ce matin...
-Je suis complètement d'accord avec toi.
Louisa et Victor marchent doucement dans le quartier encore bouclé par les forces de l'ordre et rejoignent la bouche de métro dans la rue adjacente. Depuis l'incident, Louisa n'a même pas regardé son téléphone portable ou penser à donner quelques nouvelles à ses proches. En le déverrouillant, elle aperçoit une dizaine d'appels en absence de sa mère et plusieurs messages de ses amis de la fac.
-Merde ! Faut que j'appelle ma mère attend, scande Louisa en marquant l'arrêt devant la bouche de métro.
En se retournant pour se mettre à l'écart, elle aperçoit complètement par hasard un homme qui la fixe. Dés l'instant où Louisa pose son regard sur lui, ce-dernier saisit son téléphone et feinte de l'ignorer. Un peu intriguée, elle continue de l'observer, téléphone à l'oreille.
-Allô ma chérie !! Tu vas bien ?! Qu'est ce qu'il s'est passé ?
-Oui maman, ça va... Ne t'inquiète pas, je rentre à la maison.
Harcelée par une multitude de questions, Louisa, absente, fixe toujours cet étrange individu qui semble l'observer du coin de l'œil. De côté, il mime de téléphoner et Louisa sait pertinemment que même de profil, il peut l'observer. L'homme imposant avec une coupe de cheveux quasi militaire est habillé d'un costard totalement noir et porte à son poignet une large montre en argent massif.
-Louisa ! Tu m'entends ?
-Oui oui pardon maman, je rentre à la maison avec Victor là ! Je te raconte tout quand j'arrive.
Elle raccroche et pénètre dans la bouche de métro. Juste avant d'entrer, Louisa se retourne une dernière fois pour vérifier si son imagination lui jouait des tours.
Son estomac ne fait qu'un tour.
Comme elle s'en doutait, l'homme ne téléphone plus et se rapproche rapidement des escaliers. Un stress intense s'empare alors de la jeune femme. Louisa accélère le pas et se met à courir en saisissant la main de Victor.
-Pourquoi tu cours ?! demande t-il nerveusement.
Louisa ne répond pas, trop obnubilée à l'idée de fuir. Elle bouscule les passants, zigzag parmi la foule compacte et sort rapidement sa carte de métro pour ouvrir les portiques. Tout en maintenant le rythme, elle rejoint en courant l'intérieur du métro, suivit de près par Victor.
Juste après son entrée, les portes du train se referment.
Lorsqu'il démarre, Louisa aperçoit l'individu qui semble déconcerté. L'homme fixe Louisa de manière glacial, son regard lui fait froid dans le dos. Ses pensées sont confuses. Louisa ne veux surtout pas devenir folle ou paranoïaque à cause de l'attaque de tout à l'heure. Instinctivement, comme guidée par une force invisible, elle glisse la main dans la poche de son pantalon et attrape la petite clé de monsieur Ricci.