Le Miroir du Temps : Notre Seconde Chance
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Chapitre 2

Ma nouvelle vie a commencé.

Je n'étais plus Juliette Fowler, ni même Madame Larson. J'étais la servante d'Élise.

« Tu ne vaux même pas le prix d'une tasse de thé que j'achète, » m'a-t-il dit un jour, alors que je lui servais son petit-déjeuner.

Je n'ai rien répondu. Je me suis contentée de baisser la tête. Mon silence semblait l'irriter encore plus.

Après ce rejet public aux Tuileries, je me suis effondrée en rentrant à l'hôtel particulier. Une violente quinte de toux m'a laissée sans souffle, et j'ai craché du sang sur le sol en marbre blanc immaculé.

Le docteur Martin, un vieil ami de la famille, est venu en urgence. Il m'a examinée avec un visage grave.

« Juliette, ta maladie s'aggrave. Le stress... ça te tue. »

J'ai secoué la tête, une étrange détermination m'envahissant.

« Laissez-moi mourir plus vite, docteur. S'il vous plaît. »

Il m'a regardée, choqué.

« Qu'est-ce que tu racontes ? »

« Si je meurs, Kyle n'aura plus de raison de s'en prendre à ma famille. Mon père, ma sœur... ils seront enfin en sécurité. Ma mort est la seule solution. »

Ma logique était tordue, née du désespoir, mais c'était la seule chose à laquelle je pouvais me raccrocher.

Un soir, l'odeur de mes décoctions médicinales a atteint les narines de Kyle. Il est entré dans la cuisine où je préparais mon remède.

« Qu'est-ce que c'est que cette puanteur ? » a-t-il demandé, le visage crispé par le dégoût. « Élise ne supporte pas cette odeur. Tu ne prépareras plus tes potions de sorcière ici. »

Je l'ai regardé, impuissante.

« Mais, Kyle, c'est pour ma toux... »

« Je m'en fiche. Trouve un autre endroit. »

J'ai obéi, comme toujours. J'ai commencé à préparer mes remèdes dans une petite cabane au fond du jardin, même en plein hiver.

Quelques jours plus tard, je suis allée rendre visite à Cécilia. Je l'ai trouvée dans le salon, le visage pâle. Antoine était là. Il m'a à peine jeté un regard.

« Juliette, » a murmuré Cécilia en me prenant à part. « Antoine a été violent hier soir. Il a dit que tout était de ma faute, de la faute de notre famille. »

Elle a soulevé sa manche, révélant une nouvelle ecchymose, plus sombre que les autres.

« Il a dit que si je perdais le bébé, ce serait un souci de moins. »

L'horreur m'a glacé le sang. Elle était enceinte. Comment un homme pouvait-il dire une chose pareille à sa femme enceinte ?

La résignation dans les yeux de ma sœur était insupportable.

« Grand-père s'inquiète tellement pour nous, » a-t-elle ajouté, changeant de sujet. « Si tu ne supportes plus ta situation, reviens à la maison. On s'en sortira. »

Ses mots étaient tendres, mais ils ne faisaient que renforcer ma culpabilité. C'était à cause de moi qu'ils souffraient tous.

Le lendemain, j'ai pris une décision encore plus désespérée. J'ai rédigé une lettre de divorce. Je suis retournée aux Tuileries, où je savais que je le trouverais.

Je me suis approchée de lui et d'Élise, qui riaient ensemble.

Je me suis à nouveau agenouillée.

« Kyle. »

Il s'est tourné vers moi, l'air agacé.

« Qu'est-ce que tu veux encore ? »

J'ai tendu la lettre de divorce.

« Si tu acceptes ce divorce, je suis prête à devenir ta concubine. Je renoncerai officiellement à mon statut d'épouse. En échange, laisse ma famille tranquille. »

Le mot "concubine" a fait sourire Élise. C'était l'humiliation suprême.

Kyle a pris la lettre, l'a lue d'un air méprisant, puis l'a déchirée en mille morceaux.

            
            

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