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Le silence qui a suivi ma déclaration était total. Mon grand-père m'a regardée, les sourcils froncés, comme s'il n'était pas sûr d'avoir bien entendu.
« Kyle Larson ? Mais, Juliette... vous vous détestez depuis que vous êtes enfants. Et Robert... »
« J'ai choisi Kyle, » ai-je répété, ma propre fermeté me surprenant.
La voix de ma grand-mère jubilait dans ma tête.
« Bien joué, ma petite ! Regarde-le, il ne s'y attendait pas. C'est comme ça qu'on déjoue les plans de ces vieux stratèges. »
Mon grand-père a soupiré, l'air résigné.
« Très bien. Si c'est ton choix... Je vais faire les arrangements. »
Il est parti, me laissant seule avec mes pensées tumultueuses et la présence invisible de ma grand-mère.
Plus tard dans la journée, Robert est revenu. Cette fois, son masque de froideur s'était fissuré. Il y avait de la colère dans ses yeux.
« Tu as choisi Kyle Larson ? »
Sa voix était un sifflement.
« Qu'est-ce que ça signifie, Juliette ? C'est une sorte de jeu ? »
« Tu as dit que tu étais amnésique, Robert. Que notre relation ne signifiait plus rien pour toi, » ai-je répondu, ma voix plus stable que je ne l'aurais cru.
Il s'est approché du lit, son visage à quelques centimètres du mien.
« L'amnésie ne change rien aux accords entre nos familles. Tu sais très bien que tu es censée m'épouser. »
« L'arrogance de ce type ! » a commenté ma grand-mère. « Il pense que tout lui est dû. Remets-le à sa place ! »
« Les accords peuvent être renégociés, » ai-je dit calmement. « J'ai fait mon choix. »
Robert a ri, un rire sans joie.
« Très bien. Fais ce que tu veux. Épouse ce crétin de Larson. Mais je veux que tu saches une chose. »
Il s'est penché encore plus près, son souffle chaud sur ma peau.
« Mon cœur appartiendra toujours à Cara. Je t'épouserai par devoir si nécessaire, mais c'est elle que j'aime. Toi, tu ne seras jamais qu'un contrat. »
Il s'attendait à me voir m'effondrer, pleurer. C'est ce que l'ancienne Juliette aurait fait.
Mais la nouvelle Juliette, celle avec une voix de résistante dans la tête, l'a simplement regardé droit dans les yeux.
« Alors je te souhaite beaucoup de bonheur avec elle. Maintenant, sors de ma chambre. »
La stupéfaction sur son visage a été ma première petite victoire. Il est parti en claquant la porte, me laissant avec le son triomphant du rire de ma grand-mère dans mon esprit.