« Allô ? »
Sa voix était tendue. Il a écouté, son visage passant de l'inquiétude à la panique pure.
« Quoi ?! Où ça ? J'arrive tout de suite ! »
Il a raccroché brutalement, se levant d'un bond.
« C'est Camille. Elle a fait une overdose. Elle est dans un squat à Belleville. Il faut que j'y aille. »
Il était déjà à moitié parti, oubliant complètement notre mariage annulé, oubliant tout sauf elle.
« Attends ! » j'ai crié.
Il s'est retourné, impatient.
« Je sais où est l'hôpital le plus proche. Lariboisière. On ira plus vite si je conduis. »
Il a hésité une seconde, puis a hoché la tête.
Dans la voiture, le silence était lourd. Il tapait nerveusement du pied, regardant son téléphone toutes les cinq secondes.
Je me concentrais sur la route, mon cœur battant à tout rompre. L'histoire se répétait.
Dans la chronologie originale, il était parti seul. Il était arrivé trop tard. Camille était morte avant d'arriver à l'hôpital, d'une hémorragie interne compliquée par son addiction.
Mais cette fois, j'étais là.
Et je savais quelque chose qu'il ignorait. Quelque chose que j'avais découvert en fouillant dans de vieux dossiers médicaux après sa mort.
Camille avait un groupe sanguin extrêmement rare.
Le même que le mien.
C'était le troisième et dernier regret. "Ne pas avoir pu sauver Camille."
J'allais l'effacer.
Nous sommes arrivés à l'hôpital en crissant des pneus. Étienne a sauté de la voiture avant même qu'elle ne soit complètement arrêtée et a couru vers les urgences.
Je l'ai suivi, le cœur au bord des lèvres.