Le soleil de juin tapait fort sur les pavés.
Je portais ma robe de mariée, une création simple que j'avais choisie moi-même.
Étienne se tenait à côté de moi, devant la mairie du 6ème arrondissement. Il était magnifique dans son costume sur mesure, mais son visage était une statue de glace.
Il ne me regardait pas. Ses yeux étaient vides, fixés sur un point invisible.
Je savais ce qu'il pensait. Il pensait à Camille.
Dans la chronologie originale, j'avais ignoré son indifférence, j'avais souri pour les photos, j'avais signé le registre avec une main tremblante d'espoir.
Pas cette fois.
Le maire nous a appelés.
« Mademoiselle Chloé Dubois, Monsieur Étienne Valois, veuillez approcher. »
Nous nous sommes tenus devant le bureau. Le registre était ouvert. Le stylo m'a été tendu.
Je l'ai pris. Ma main était parfaitement stable.
J'ai regardé Étienne. Pour la première fois de la journée, il a tourné la tête vers moi. Il y avait une lueur de surprise dans ses yeux.
Je lui ai souri, un vrai sourire cette fois, plein de tristesse et de détermination.
Sous le regard de nos familles, j'ai penché la tête et j'ai écrit.
Pas mon nom.
J'ai écrit "Camille".
Puis j'ai refermé le livret de famille avant qu'il ne puisse voir, et je l'ai glissé dans mon sac.
« C'est une surprise, » j'ai murmuré. « Tu la verras plus tard. »
Il a froncé les sourcils, confus.
J'ai attrapé sa main. Elle était froide.
« Viens, » j'ai dit. « On a quelque chose à faire avant la fête. »
Je l'ai entraîné dehors, laissant nos parents perplexes derrière nous.
Le premier regret d'Étienne. Effacé.
Il ne m'épouserait pas.