Chapitre 4

Le jour de la proclamation des résultats était un spectacle.

Chloé, entourée de ses amis et de sa famille, se pavanait comme si la victoire était déjà acquise.

« C'est dommage pour Amélie, elle a craqué sous la pression. C'est triste de finir sa carrière comme ça. Moi, je suis restée concentrée. »

Lucas était à ses côtés, l'air mal à l'aise mais loyal.

Le président du jury, un grand chef étoilé, a pris le micro. Il a d'abord annoncé les notes des autres candidats, créant un suspense insoutenable.

Puis il est arrivé à mon nom.

« Pour sa création \\"Désespoir\\", la note attribuée à Amélie Dubois est de... »

Il a marqué une pause, regardant ses fiches avec une expression grave.

« Zéro sur vingt. »

Un murmure a parcouru la foule. Des rires étouffés. Le visage de mes parents s'est décomposé. Je suis restée droite, le regard fixé sur Chloé.

Maintenant, son tour.

« Pour sa pièce montée, la note attribuée à Chloé de la Fontaine est de... »

Le chef a froncé les sourcils, comme s'il ne croyait pas ce qu'il lisait.

« Deux sur vingt. »

Stupeur.

Le silence était absolu.

Chloé est devenue blême. 2/20 ? C'était impossible. Sa pièce était techniquement correcte, même si elle manquait d'originalité.

Le calcul de la moyenne finale s'est affiché sur le grand écran.

CHLOÉ DE LA FONTAINE : Moyenne finale - 13/20.

Titre de Meilleur Apprenti de France : Non attribué.

Le plan avait fonctionné.

Chloé a poussé un cri de rage. Elle s'est précipitée sur moi et m'a attrapée par le bras, me traînant dans les vestiaires vides.

« Espèce de folle ! Pourquoi ? Pourquoi tu as fait ça ? Tu as tout gâché ! »

Je me suis dégagée violemment.

« J'ai gâché quoi, Chloé ? Ta victoire truquée ? J'ai compris ton petit jeu. »

Elle a paniqué, mais son arrogance a vite repris le dessus.

« Mon jeu ? Tu es juste une pauvre fille jalouse ! Et maintenant, tu n'as plus rien ! Même sans ce titre ridicule, ma famille est riche. J'aurai le meilleur restaurant de Paris si je le veux. Et toi ? Toi et ta famille de ploucs, vous allez finir à la rue ! Votre vignoble est fichu ! »

Elle riait, un rire hystérique et cruel.

« Tu as perdu, Amélie. Tu as tout perdu pour rien. »

J'ai souri. Un vrai sourire, cette fois.

« C'est ce que tu crois. »

                         

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