Chapitre 2 Chapitre 2

*SEIZE HEURES*

Si je dis que je ne suis pas nerveuse, c'est que je mens. Mais je me rappelle de mes heures de coaching pour faire face à ce genre de situation, je ne sais pas combien de mois j'ai passé entre leurs mains jusqu'à pouvoir dompter mes émotions et ne laisser rien paraître qui puisse leur donner satisfaction de me nuire. Une porte me sépare des nombreux journalistes venus répondre à mon appel, ils savent que les ragots de ce genre intéressent les internautes, donc pour eux c'est le moyen idéal de booster leurs business.

J'inspire avant de repousser la porte pour entrer dans le ring. Les cliquetis des caméras de photo figent de partout, je ne fais pas attention, déjà habituée à ce genre de choses qui me dérange toujours, je dois l'admettre. Je me dirige tout droit à côté d'Alima et de Khadim, mon avocat.

Moi : bonsoir tout le monde.

Ils n'hésitent à me répondre avant qu'Alima ne leur rappelle les consignes tout en mettant des feuilles de texte devant moi.

Alima (chuchotant) : bon courage.

Moi : merci.

Le premier qui entame avec sa question est celui de Buzzfou Tv

Journaliste : pourquoi cette conférence de presse Madame Syma ?

Moi (le fixant dans les yeux) : je vous ai fait appeler pour une raison et vous comme moi savons pourquoi nous sommes ici.

Je vois quelques uns secouer la tête avec un air malicieux.

Journaliste : bien nous nous sommes tous réveillés avec cette photo assez inattendue à travers laquelle on peut vous apercevoir en train de vous embrasser avec une femme.

Moi : déjà cette photo est floue pour commencer et vous pensez m'y voir en train d'embrasser une femme mais pas que ça soit vrai.

Journaliste (soutenant mon regard) : donc la photo est truquée ?

Moi (rectifiant) : je ne dis pas qu'elle est truquée, mais ce que je peux vous révéler, c'est que tout ce qui se raconte dans cette histoire est fausse.

Journaliste : que voulez-vous dire par là ?

Moi (les regardant à tour de rôle) : c'était juste un moment de folie entre amies, la personne que vous apercevez là avait bu et n'était pas dans son état normal. Au moment où cette photo a été prise, elle voulait me faire la bise pour rentrer et voilà.

Un bruit sourd s'élève, les gens se regardent entre eui, l'air de dire que mon explication ne les a pas du tout convaincus. Bon l'histoire ne s'est pas réellement passée ainsi, mais ils n'ont pas besoin de savoir l'histoire vraie puisque ça ne les concerne pas.

Journaliste : permettez nous d'en douter.

Moi (soupirant) : si vous voulez.

Journaliste : donc vous confrmez avoir été en compagnie d'une amie qui, sous vos dires, était en état d'ébriété, signife t-elle que vous buvez de l'alcool en tant que fille d'un imam ?

Moi (dépassé) : je n'ai jamais bu de ma vie une goutte d'alcool.

Journaliste : difficile à croire quand on vous voit entrer dans un bar vers minuit et y sortir que vers les trois heures en train de tituber.

Moi (avec un ton strict) : je vous le répète, je n'ai pas bu d'alcool et si je titubais ce soir-là, c'est parce qu'un de mes talons s'était cassé.

Journaliste : ce n'est pas ce qu'on voit dans la vidéo qui circule.

Moi : vous interprétez les choses comme il vous convient vous les journalistes, tout le monde sait ça.

Une série de questions réponses s'en suivent jusqu'à la fameuse question.

Journaliste : et pourquoi ne vous a t-on jamais vu en compagnie d'un homme ?

Moi (rire nerveui) : haha pourtant si, vous m'avez aperçue plusieurs fois en compagnie d'un homme.

Journaliste : on ne fait pas allusion à votre entourage, mais pas une fois on ne vous a vu ou entendu en couple.

Moi : c'est parce que je suis discrète.

Journaliste : les gens pensent plutôt le contraire avec ces nouveaux rebondissements.

Moi (pouffant) : que je serais lesbienne ?

Journaliste : c'est vous qui le dites.

Je suis furieuse, leurs questions sont de plus en plus d'ordre personnel. Je me demande s'ils cherchent à me pousser jusqu'à mes dernières retranchements.

Alima : on va faire une pause.

Je secoue la tête.

Moi : que voulez vous savoir ?

Journaliste : êtes vous en couple ?

Moi : oui.

Han ?

Journaliste : intéressant ! C'est un homme du milieu ou quelqu'un de pas connu ?

Alima me fait signe de ne pas tomber dans le piège en répondant à cette question, mais si je dois y répondre.

Moi (hésitante) : peut-être.

Journaliste : ne nous laissez pas sur notre faim, qui est cet homme qui a gagné le cœur d'une aussi belle femme ?

Moi : je tiens à le tenir secret.

Ils éclatent tous de rire comme si je venais de leur raconter une bêtise.

Journaliste : donc on peut dire qu'il n'eixste pas ?

Moi (touché) : si ! Il éxiste.

Journaliste : alors c'est qui ?

Vite vite, vite réféchis !

Moi : Seydina Omar Laye Traoré.

Un cri d'exclamation se soulève dans toute la salle, moi-même j'ai besoin de boire de l'eau pour me rendre compte de ce que je viens de dire.

Journaliste : le fils du milliardaire malien Hamadou Traoré ?

Je secoue positivement la tête avant de me lever pour repousser ma chaise.

Eui (criant) : mais attendez vous ne pouvez pas partir.

Alima : la conférence de presse est terminée.

            
            

COPYRIGHT(©) 2022