J'inspire avant de repousser la porte pour entrer dans le ring. Les cliquetis des caméras de photo figent de partout, je ne fais pas attention, déjà habituée à ce genre de choses qui me dérange toujours, je dois l'admettre. Je me dirige tout droit à côté d'Alima et de Khadim, mon avocat.
Moi : bonsoir tout le monde.
Ils n'hésitent à me répondre avant qu'Alima ne leur rappelle les consignes tout en mettant des feuilles de texte devant moi.
Alima (chuchotant) : bon courage.
Moi : merci.
Le premier qui entame avec sa question est celui de Buzzfou Tv
Journaliste : pourquoi cette conférence de presse Madame Syma ?
Moi (le fixant dans les yeux) : je vous ai fait appeler pour une raison et vous comme moi savons pourquoi nous sommes ici.
Je vois quelques uns secouer la tête avec un air malicieux.
Journaliste : bien nous nous sommes tous réveillés avec cette photo assez inattendue à travers laquelle on peut vous apercevoir en train de vous embrasser avec une femme.
Moi : déjà cette photo est floue pour commencer et vous pensez m'y voir en train d'embrasser une femme mais pas que ça soit vrai.
Journaliste (soutenant mon regard) : donc la photo est truquée ?
Moi (rectifiant) : je ne dis pas qu'elle est truquée, mais ce que je peux vous révéler, c'est que tout ce qui se raconte dans cette histoire est fausse.
Journaliste : que voulez-vous dire par là ?
Moi (les regardant à tour de rôle) : c'était juste un moment de folie entre amies, la personne que vous apercevez là avait bu et n'était pas dans son état normal. Au moment où cette photo a été prise, elle voulait me faire la bise pour rentrer et voilà.
Un bruit sourd s'élève, les gens se regardent entre eui, l'air de dire que mon explication ne les a pas du tout convaincus. Bon l'histoire ne s'est pas réellement passée ainsi, mais ils n'ont pas besoin de savoir l'histoire vraie puisque ça ne les concerne pas.
Journaliste : permettez nous d'en douter.
Moi (soupirant) : si vous voulez.
Journaliste : donc vous confrmez avoir été en compagnie d'une amie qui, sous vos dires, était en état d'ébriété, signife t-elle que vous buvez de l'alcool en tant que fille d'un imam ?
Moi (dépassé) : je n'ai jamais bu de ma vie une goutte d'alcool.
Journaliste : difficile à croire quand on vous voit entrer dans un bar vers minuit et y sortir que vers les trois heures en train de tituber.
Moi (avec un ton strict) : je vous le répète, je n'ai pas bu d'alcool et si je titubais ce soir-là, c'est parce qu'un de mes talons s'était cassé.
Journaliste : ce n'est pas ce qu'on voit dans la vidéo qui circule.
Moi : vous interprétez les choses comme il vous convient vous les journalistes, tout le monde sait ça.
Une série de questions réponses s'en suivent jusqu'à la fameuse question.
Journaliste : et pourquoi ne vous a t-on jamais vu en compagnie d'un homme ?
Moi (rire nerveui) : haha pourtant si, vous m'avez aperçue plusieurs fois en compagnie d'un homme.
Journaliste : on ne fait pas allusion à votre entourage, mais pas une fois on ne vous a vu ou entendu en couple.
Moi : c'est parce que je suis discrète.
Journaliste : les gens pensent plutôt le contraire avec ces nouveaux rebondissements.
Moi (pouffant) : que je serais lesbienne ?
Journaliste : c'est vous qui le dites.
Je suis furieuse, leurs questions sont de plus en plus d'ordre personnel. Je me demande s'ils cherchent à me pousser jusqu'à mes dernières retranchements.
Alima : on va faire une pause.
Je secoue la tête.
Moi : que voulez vous savoir ?
Journaliste : êtes vous en couple ?
Moi : oui.
Han ?
Journaliste : intéressant ! C'est un homme du milieu ou quelqu'un de pas connu ?
Alima me fait signe de ne pas tomber dans le piège en répondant à cette question, mais si je dois y répondre.
Moi (hésitante) : peut-être.
Journaliste : ne nous laissez pas sur notre faim, qui est cet homme qui a gagné le cœur d'une aussi belle femme ?
Moi : je tiens à le tenir secret.
Ils éclatent tous de rire comme si je venais de leur raconter une bêtise.
Journaliste : donc on peut dire qu'il n'eixste pas ?
Moi (touché) : si ! Il éxiste.
Journaliste : alors c'est qui ?
Vite vite, vite réféchis !
Moi : Seydina Omar Laye Traoré.
Un cri d'exclamation se soulève dans toute la salle, moi-même j'ai besoin de boire de l'eau pour me rendre compte de ce que je viens de dire.
Journaliste : le fils du milliardaire malien Hamadou Traoré ?
Je secoue positivement la tête avant de me lever pour repousser ma chaise.
Eui (criant) : mais attendez vous ne pouvez pas partir.
Alima : la conférence de presse est terminée.