Je venais de rentrer épuisée d'une journée de travail, et la première chose que j'ai vue fut Hugo, le visage déformé par la colère, fixant les débris de porcelaine de ma grand-mère.
Autour de moi, des « commentaires » transparents flottaient dans l'air, m'ordonnant de m'excuser et de me soumettre, comme d'habitude.
Mais cette nuit-là, la fatigue a submergé ma culpabilité et j'ai refusé d'aller chercher sa tarte au citron à une heure du matin.
Son sourire cruel, et plus tard, le message qu'il a posté sur tous les réseaux sociaux, me dépeignant comme une « muse cruelle » qui « étouffait son art », ont mis le feu aux poudres.
En quelques heures, j'ai tout perdu : mon emploi, mes amis.
Puis, la voix douce et persuasive de Léo Zola, un mystérieux « conseiller en relations », a résonné, me dictant mon destin de « femme forte et dévouée » au service de la gloire d'Hugo.
Quand mes propres parents, étrangement manipulés, l'ont réinstallé chez moi, exigeant que je l'épouse, je me suis sentie sombrer dans l'abîme.
C'est alors que la vérité m'a frappée : Léo Zola n'était pas un conseiller, mais « L'Auteur » de ma vie, me forçant à être la « liane », dépendante du « grand chêne » qu'était Hugo.
Mes proches, mes malheurs, n'étaient que des « outils narratifs » pour me ramener à mon rôle prédéfini de femme-trophée.
Cette trahison ultime de ma propre famille, devenue ses marionnettes, a été la goutte d'eau.
Mais au lieu de me briser, cette révélation a allumé en moi une colère pure et ardente.
Non, je ne serais pas une liane.
Je serais un cactus : piquante, indépendante, capable de survivre seule, sans personne pour me dicter mon chemin.
Et mon premier acte de rébellion fut de faire expulser cet homme de mon appartement, jurant de réécrire ma propre histoire, mot après mot.