La Robe de l'Autre Femme
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Chapitre 2

La soirée s'est transformée en une longue nuit blanche. Je n'ai pas pleuré. J'ai juste attendu, le cœur vide.

Vers trois heures du matin, mon téléphone s'est allumé. Une notification Instagram. C'était Chloé.

La photo était un coup de poing.

Elle portait la robe bleu nuit. Elle se tenait sur la pointe des pieds, ses bras fins autour du cou de Julien, et elle l'embrassait sur la joue. Julien, de profil, avait les yeux fermés, un léger sourire aux lèvres. En arrière-plan, on devinait le salon somptueux de la maison de ses parents, rempli d'invités.

La légende sous la photo disait :

« Certains liens ne se brisent jamais. Merci, J. »

Les commentaires affluaient déjà. Des cœurs, des messages de soutien pour la pauvre Chloé, des compliments sur sa force. Personne ne semblait remarquer que l'homme sur la photo était marié. Ou peut-être que tout le monde le savait et s'en fichait.

Mes doigts tremblaient, mais mon esprit était d'une clarté glaciale.

J'ai tapé un commentaire.

« Ce lâche, je te le laisse. »

Ma phrase est restée en ligne moins de dix secondes avant d'être supprimée. Chloé ou Julien, peu importe. Ils étaient ensemble, surveillant, protégeant leur image parfaite.

Mais j'avais été plus rapide. J'avais fait une capture d'écran.

J'ai ouvert mon propre compte Instagram. J'ai posté la capture d'écran de sa photo, avec mon commentaire bien visible. Et j'ai ajouté ma propre légende.

« Je vous souhaite d'être heureux. Pour nous, c'est terminé. »

J'ai identifié Julien. J'ai identifié Chloé. J'ai identifié le domaine viticole de sa famille.

Puis j'ai éteint mon téléphone.

Je n'ai pas eu à attendre longtemps. Le téléphone de la maison a sonné, strident dans le silence. Je n'ai pas répondu. Il a sonné encore et encore. Puis il s'est tu.

Quelques minutes plus tard, j'ai entendu la voiture de Julien arriver en trombe dans l'allée. La porte d'entrée s'est ouverte avec fracas.

« Amélie ! »

Sa voix était pleine de fureur. Il est monté à l'étage quatre à quatre. Il m'a trouvée dans la chambre, assise sur le lit, une valise ouverte à mes pieds.

« Tu es folle ? Qu'est-ce que tu as fait ? Efface ça tout de suite ! »

Je l'ai regardé. Il n'y avait aucune trace de remords dans ses yeux. Juste de la panique et de la colère.

« Tu as ruiné ma réputation. Tu as humilié Chloé. »

« Et toi, Julien ? Qu'est-ce que tu m'as fait, à moi ? »

Ma voix était calme, presque un murmure.

« C'est juste une photo ! Tu fais un drame pour rien ! Chloé est fragile, elle a besoin de moi ! »

« Je sais. »

J'ai fermé ma valise. Le clic de la serrure a résonné comme un verdict.

« C'est pour ça que je te la laisse. »

            
            

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