La Revanche du Sommelier
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Chapitre 4

J'ai fait un virement instantané de 30 000 euros sur un compte temporaire lié à une carte que j'ai posée sur la table.

« On peut continuer. »

Bernard a souri, certain de sa victoire. Le croupier improvisé, un cousin mal à l'aise, a redistribué les cartes.

Et là, tout a changé.

Mon visage est devenu une pierre. Mes gestes, lents et délibérés au début, sont devenus vifs et précis. Fini le joueur hésitant.

Première main. Bernard a relancé fort avant le flop. Je l'ai suivi. Le flop est sorti. Il a misé encore. Je l'ai suivi. La turn. Il a misé. Je l'ai suivi. La river. Il a misé une dernière fois, une somme importante.

Il avait une bonne main, je le voyais à sa façon de poser ses jetons. Mais je savais que la mienne était meilleure.

J'ai dit un seul mot.

« Tapis. »

Il a été surpris. Il a hésité. Il ne pouvait pas croire que j'ose faire ça. Il a fini par payer, en grommelant que j'étais un idiot chanceux.

Il a abattu une double paire, Rois et Dames.

J'ai abattu un brelan de sept.

J'ai ramassé le pot. Un pot énorme. J'avais déjà récupéré plus de la moitié de ma mise initiale.

Bernard a froncé les sourcils. « Chance de débutant. »

Deuxième main. Scénario similaire. Il était agressif, essayant de me faire peur. Mais je ne bluffais plus. Je ne jouais que des mains solides. Et quand je sentais son bluff, je le sur-relançais sans pitié.

Je lisais en lui comme dans un livre ouvert. La façon dont il touchait ses jetons quand il était nerveux. Le léger tremblement de sa lèvre quand il bluffait. La veine sur son front qui palpitait quand il avait une main monstrueuse.

Pot après pot, ses piles de jetons diminuaient et les miennes augmentaient.

J'ai d'abord récupéré mes 5 000 euros. Puis mes 30 000 euros.

Puis j'ai commencé à entamer son argent.

Son sourire avait disparu. Son visage était crispé. Il transpirait.

« Tu triches ! » a-t-il lancé après avoir perdu un autre pot de 10 000 euros. « C'est pas possible ! »

Je n'ai pas répondu. J'ai juste empilé mes jetons, calmement. Le bruit sec du plastique qui s'entrechoque était la seule réponse.

En une heure de plus, tout son argent liquide était de mon côté de la table. Environ 50 000 euros.

Il n'avait plus rien devant lui.

Le silence dans la pièce était total. Mon père me regardait, abasourdi. Les autres membres de la famille me fixaient, un mélange de peur et d'admiration dans les yeux.

Bernard était rouge de fureur. Perdre de l'argent était une chose. Perdre la face, devant toute la famille qu'il méprisait, était insupportable.

Il n'allait pas s'arrêter là. Je le savais. C'était exactement ce que j'attendais.

                         

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