Julien s'est approché de moi, son arrogance naturelle flottant autour de lui comme un parfum cher.
« Alors, prête pour le grand moment ? Ne sois pas nerveuse, tout va bien se passer. »
Il a posé sa main sur mon bras, un geste qu'il voulait tendre, mais qui m'a donné la nausée. Je suis restée de marbre.
Il a froncé les sourcils, un peu surpris par mon manque de réaction. D'habitude, je rougissais, je souriais timidement.
Il a suivi mon regard vers Camille, qui se pavanait dans une robe trop voyante.
« Oh, ne t'inquiète pas pour elle, » a-t-il dit d'un ton léger, comme si de rien n'était. « Camille sait quelle est sa place. Tu seras la Madame de Valois officielle. Elle ne sera que... mon plaisir. »
Son ton était condescendant, comme s'il m'offrait un cadeau magnifique.
Dans ma vie passée, ces mots m'auraient brisé le cœur. Maintenant, ils ne faisaient qu'alimenter ma haine.
Je me suis souvenue de lui, me rendant visite en prison. Il m'avait dit, en riant, que la mort de Camille était une chance. "Elle devenait ennuyeuse. Et puis, te faire accuser était la solution parfaite pour me débarrasser de toi et de ta famille encombrante."
Je l'ai regardé droit dans les yeux.
« Tu es sûr de toi, Julien ? »
Ma voix était calme, vide de toute émotion.
Il a ri. « Bien sûr que je suis sûr. Tu m'aimes plus que tout. Tu ferais n'importe quoi pour moi. Ne joue pas les froides, ça ne te va pas. »
Il s'est penché pour m'embrasser, mais j'ai tourné la tête. Son baiser a atterri dans le vide.
Son visage s'est durci. « Arrête ce petit jeu, Éléonore. Ça ne m'amuse pas. »
« Je ne joue pas, » ai-je répondu.
Je l'ai laissé là, planté au milieu du salon, et je me suis dirigée vers le bar. J'avais besoin de me rincer la bouche, ne serait-ce que symboliquement.