Le Second Choix, Ma Révolution
img img Le Second Choix, Ma Révolution img Chapitre 1
2
Chapitre 5 img
Chapitre 6 img
Chapitre 7 img
Chapitre 8 img
Chapitre 9 img
Chapitre 10 img
img
  /  1
img

Chapitre 1

Paris était paralysé. Une grève générale des transports avait transformé la ville en un chaos immobile. J'étais bloquée à l'autre bout de la ville, loin de notre appartement. La nuit tombait, la foule devenait nerveuse, et la panique commençait à me gagner.

Mon premier réflexe a été d'appeler Julien. Mon petit ami depuis trois ans.

Il a répondu vite, sa voix était calme, trop calme.

« Allô, Chloé ? »

« Julien, je suis coincée près de la Défense. Il n'y a plus de métros, pas de bus, les VTC sont inaccessibles. Je ne sais pas comment rentrer. J'ai un peu peur. »

Un silence. Puis il a dit : « Écoute, je ne peux pas venir te chercher maintenant. »

Mon cœur s'est serré. « Pourquoi ? Il y a un problème ? »

« Camille vient de m'appeler. Elle est en pleine crise de panique à cause de tout ce monde. Elle est agoraphobe, tu le sais. Je dois aller la chercher, elle est prioritaire. »

Camille. Son amie d'enfance. La fille fragile qu'il fallait toujours protéger.

« Et moi, Julien ? Je suis ta petite amie. Je suis seule, dans le noir, au milieu de nulle part. »

« Tu es forte, Chloé. Tu trouveras bien une solution. Prends un taxi, essaie de marcher un peu. On se parle plus tard. »

Il a raccroché.

Je suis restée figée, le téléphone collé à l'oreille, écoutant la tonalité. Il avait choisi. Encore une fois. Il avait choisi Camille.

La colère a remplacé la peur. Une colère froide et lucide. J'ai commencé à marcher. J'ai marché des heures dans le froid parisien. Chaque pas martelait la même pensée dans ma tête : c'est fini. Cette fois, c'est vraiment fini.

Quand je suis enfin arrivée à notre appartement, épuisée, les pieds en sang, il n'était pas là. Il était probablement encore en train de réconforter Camille.

J'ai regardé notre appartement, rempli de ses règles, de ses silences, de son ordre impeccable. J'ai pris un sac et j'ai commencé à y jeter mes affaires. Je ne pleurais pas. J'étais vide.

Trois ans de compromis, trois ans à essayer de déchiffrer ses humeurs, trois ans à me sentir comme une invitée dans ma propre vie. Tout ça pour être abandonnée sur un trottoir un soir de grève.

C'était la goutte d'eau.

            
            

COPYRIGHT(©) 2022