Mon Alpha m'a trahie
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Chapitre 2 Chapitre 2

Elle tira brutalement sur les lacets de sa robe. La douleur sur son omoplate la brûlait comme une morsure. Dans le miroir fendu, son reflet trahissait une tension qu'elle n'arrivait plus à dissimuler. Les battements de son cœur s'emballaient, une sueur froide perlait dans son dos.

Elle la vit.

Une marque. Là, sous l'omoplate gauche. Pas une cicatrice, pas une égratignure. Un symbole. Incurvé, ancien. Trois croissants entrelacés, gravés dans sa chair comme un sceau oublié. Elle n'avait jamais remarqué cette chose avant. Et pourtant...

- « Lira ! » appela-t-elle, la voix sèche.

Sa sœur de cœur accourut aussitôt, entrouvrant la porte sans frapper.

- « Qu'est-ce que- Aelwen, ton visage ! On dirait que tu as vu la Mort elle-même ! »

Aelwen se détourna du miroir, le souffle court. Elle écarta la robe pour lui montrer la marque.

- « Regarde. Dis-moi que tu vois ça. »

Lira s'approcha, plissa les yeux. Son teint perdit instantanément toute couleur.

- « Déesse... Ce n'est pas... pas une simple marque. »

- « Tu l'as déjà vue quelque part ? » insista Aelwen, la voix vibrante.

Lira hésita. Elle recula, croisant les bras.

- « Chez les anciens. Sur un parchemin interdit... dans la salle des rites. Je... je pensais que c'était juste un symbole de conte, Ael. Ce truc, c'est lié à l'Ordre Perdu. »

- « L'Ordre quoi ? »

- « Velorash. Les descendants du Pacte Brisé. Des sangs mélangés. On raconte qu'ils pouvaient rompre les liens des Alphas... »

- « Rompre ? »

- « Annuler une union. Rompre un serment de meute. D'après les récits, ce symbole apparaissait sur les élus du sang ancien, ceux capables de... trahir ou libérer les pactes. »

Aelwen recula, l'estomac en vrac.

- « Kael... il savait ? »

Lira ne répondit pas.

- « Tu crois qu'il m'a choisie... parce que je suis l'une d'eux ? »

- « Je ne veux pas y croire. Mais... tu dois voir la guérisseuse. S'il y a quelqu'un ici qui sait ce que c'est, c'est elle. »

*

La hutte de la guérisseuse était étrangement silencieuse. Aelwen entra sans frapper. Les herbes suspendues au plafond vibraient doucement, mais la pièce était vide. Ou presque.

- « Je savais que tu viendrais. »

La voix venait de l'arrière, de l'obscurité. Serya, la plus ancienne du clan, émergea lentement, ses yeux ternes voilés par l'âge, mais toujours perçants.

- « Tu as vu la marque, n'est-ce pas ? »

Aelwen déglutit.

- « Comment savez-vous... »

- « Ton aura a changé. L'air autour de toi frémit depuis la purification. J'ai ressenti le frisson dès que tu as franchi le seuil. » Elle tendit la main. « Montre-la-moi. »

Aelwen hésita, puis tourna le dos, abaissant le tissu. Serya posa deux doigts osseux sur la peau nue. Elle resta immobile. Longtemps.

- « Ce n'est pas un bon présage, » souffla-t-elle enfin.

- « Dites-moi. Toute la vérité. Je veux comprendre. »

Serya fit le tour, s'assit lentement devant elle.

- « Ta mère n'était pas des nôtres. Elle est arrivée blessée, enceinte, poursuivie par les Ombres. Ton père l'a protégée, en secret. Tu es née sous la lune noire, et avec elle, cette marque. Nous l'avons dissimulée par magie... pour ton bien. »

Aelwen sentit le sol vaciller sous ses pieds.

- « Ma mère ? Vous m'avez dit qu'elle était morte en couches... »

- « Elle l'est. Mais pas avant d'avoir supplié qu'on t'éloigne des meutes. Nous avons échoué. Kael a découvert ta lignée. Et maintenant, il veut l'utiliser. »

- « Pourquoi ? »

Serya baissa les yeux.

- « Parce qu'un Alpha ne peut briser son serment de sang. Mais toi... toi, si. Tu es la seule capable de renverser un lien sacré. Si Kael t'unit à lui par le Rituel, et sacrifie ton sang après, il absorbera ta capacité. Il deviendra un Alpha sans entraves, capable de défier les lois les plus anciennes. »

Aelwen se redressa brusquement.

- « Il veut me tuer ? »

Serya ne répondit pas.

- « Vous l'avez laissé faire. Vous saviez. »

- « Nous avons prié pour qu'il ne le découvre jamais. Mais Kael n'est pas stupide. Il a lu les anciens grimoires. Il sait que ton nom vient du Vieux Sang. Et il a attendu le moment propice. »

Aelwen se leva, la respiration saccadée.

- « Je dois partir. »

- « Il est déjà trop tard. La meute t'observe. La moindre fuite, et Kael le saura. Il t'a marquée en secret, la nuit dernière. Il peut sentir chacun de tes mouvements. »

Aelwen trembla.

- « Alors je ne dois pas fuir. Je dois l'affronter. »

Serya secoua la tête.

- « Tu ne survivrais pas à sa colère. Mais... il y a une autre voie. Quelqu'un qui pourrait t'aider. »

- « Qui ? »

- « Il est dans les bois. Un messager. Un loup errant. Il vient d'un clan que Kael hait autant qu'il le craint. Il ne s'est pas montré, mais il t'observe. Attends cette nuit. Et suis les yeux dans l'ombre. »

Aelwen voulait protester, mais au fond d'elle, la certitude revenait. La même que dans ses cauchemars.

Elle devait quitter la meute. Ou elle mourrait.

*

Elle retourna à la tour, dissimulant sa panique, les jambes tremblantes.

Elle savait qu'il la surveillait. Elle sentait son regard derrière chaque mur, chaque recoin. Le soir tombait vite. Et avec lui, les tambours de l'union résonnaient déjà dans la vallée.

Une robe blanche l'attendait sur son lit. De la dentelle ancienne, tissée à la main. Le symbole de leur union brodé au fil d'or sur la poitrine.

Elle la fixa longtemps. Puis la poussa au sol d'un geste sec.

Une ombre glissa devant la fenêtre.

Elle sursauta, s'approcha. Rien. Mais... le silence n'était pas naturel. Elle ouvrit la fenêtre. Rien que les bois. Et un mouvement. Infime. Dans les feuilles.

Deux yeux, brillants comme l'ambre. Fixés sur elle.

Puis ils disparurent.

Elle se retourna, attrapa une cape sombre et des bottes légères. Pas de bruit. Pas de parfum. Elle descendit en silence, évitant les gardes. Dans la grande salle, Kael parlait déjà à voix forte avec le Conseil. Il préparait le discours.

Elle se faufila par les cuisines, le cœur battant. Elle atteignit l'orée de la forêt en quelques minutes, mais chaque pas résonnait comme un coup de tonnerre.

- « Tu fuis déjà ? »

La voix surgit dans son dos. Elle se retourna d'un bond.

Kael. Debout. Derrière elle. Son regard... n'était plus doux. Plus protecteur.

Il était froid. Calculateur.

- « Où allais-tu, Aelwen ? Tu manques le festin. »

- « Je... j'avais besoin de respirer. »

Il s'approcha, lentement.

- « Avant le grand jour ? Quand tout t'est offert ? »

- « Rien n'est offert. »

- « C'est vrai. Tout se prend. »

Il la fixa longuement, puis lui effleura la joue.

- « Tu as peur. »

- « Oui. »

- « De quoi ? »

- « De toi. »

Il s'immobilisa. L'espace d'un souffle, son masque faillit tomber.

- « Tu n'es pas prête. Pas encore. »

- « Je ne serai jamais prête à être sacrifiée. »

Il plissa les yeux. Un silence électrique tomba.

Puis il sourit.

- « Tu sais, alors. »

Elle ne répondit pas. Il fit un pas vers elle.

- « Fuis, si tu veux. Je te retrouverai. Tu m'appartiens déjà. »

Elle recula. Il ne la suivit pas.

Elle courut.

Sans se retourner.

Dans les bois, les yeux d'ambre réapparurent. Et cette fois, ils l'attendaient.

            
            

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