Chapitre 2 Chapitre 2

(Eliza)

Je me réveillai en sursaut, le souffle court. La pièce était plongée dans une pénombre lourde, seulement troublée par la lumière tremblotante de quelques bougies. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, comme s'il cherchait à s'arracher de ma cage thoracique. Il me fallut quelques secondes pour me souvenir de l'endroit où je me trouvais... et surtout de la façon dont j'étais arrivée ici.

Le lit sous moi était immense, recouvert de draps de soie noirs qui glissaient contre ma peau nue. Mon regard parcourut la pièce : des murs recouverts de velours, des meubles en bois massif, une grande fenêtre cachée derrière des rideaux épais d'un rouge sombre. L'odeur du cuir et de la fumée froide imprégnait l'air, un parfum subtil de luxe et de danger.

Je me redressai lentement, ressentant la tension dans mes muscles. Mon poignet gauche était encore marqué par la pression des menottes en cuir. Mon corps tout entier portait la trace de l'emprise de Damian.

Damian.

Son nom me laissa un goût métallique dans la bouche. Je me souvenais du poids de son corps contre le mien, de la chaleur brute de son souffle sur ma peau. La brutalité de son baiser, la possessivité dans son regard... et le pire, c'était cette réaction incontrôlable dans mon propre corps. Une chaleur obscure s'était éveillée en moi sous son toucher. Une part de moi détestait ce qu'il éveillait en moi.

Une autre... en redemandait.

Je secouai la tête, tentant de chasser cette pensée impardonnable. Je devais fuir. Je ne pouvais pas rester ici. Mais comment ?

Je me levai du lit, mes pieds nus frôlant le tapis épais. La porte en bois sombre semblait loin, presque irréelle dans la pénombre. Je m'approchai lentement, tendant la main vers la poignée...

- N'essaie même pas.

Mon cœur se figea.

La voix provenait de l'ombre, basse et tranchante.

- Tu ne feras pas un pas hors de cette chambre sans mon autorisation.

Je me retournai brusquement. Damian était adossé au mur, dans un coin sombre de la pièce. Il portait une chemise noire entrouverte, dévoilant une partie de son torse sculpté. Ses cheveux sombres tombaient légèrement sur son front, et son regard perçant me traversait comme une lame glacée.

- Tu étais là... depuis combien de temps ? soufflai-je.

Il sourit légèrement, le coin de ses lèvres s'incurvant avec une arrogance déconcertante.

- Assez longtemps.

Je serrai les poings, sentant une vague de colère et de panique m'envahir.

- Tu crois sérieusement que tu peux me garder enfermée ici ?

Il s'avança lentement vers moi, son regard sombre brûlant de cette intensité dangereuse qui me mettait au bord du précipice.

- Je ne crois pas, Eliza. Je le sais.

Il s'arrêta juste devant moi, son souffle caressant ma joue. Il leva une main et glissa un doigt le long de ma mâchoire. Ma peau frissonna sous son contact, malgré moi.

- Pourquoi moi ? murmurai-je, la voix tremblante.

- Pourquoi pas ? répondit-il en haussant légèrement un sourcil. Tu es belle, fascinante... et maintenant, tu es à moi.

Je lui lançai un regard noir.

- Je ne suis pas un objet.

Il rit doucement, son regard s'obscurcissant.

- Non. Tu es bien plus que ça.

Il se rapprocha encore, jusqu'à ce que nos corps ne soient séparés que par un souffle. Sa main glissa lentement le long de mon bras, jusqu'à ma hanche. Il exerça une pression possessive sur ma taille.

- Je pourrais te briser, Eliza. Te posséder entièrement, jusqu'à ce que tu n'aies plus d'autre choix que de crier mon nom.

Mon souffle s'accéléra. Je voulais le repousser, mais mon corps refusait d'obéir.

- Mais je vais attendre. Il se pencha, effleurant mon oreille du bout des lèvres. Parce que la chasse est bien plus excitante que la capture.

Mon poing siffla dans l'air avant que je n'aie le temps de réfléchir. Ma main s'écrasa contre sa joue dans un claquement sonore.

Il ne bougea pas. Son visage pivota légèrement sous l'impact, mais son sourire s'élargit.

- Voilà ce que j'aime.

Avant que je n'aie le temps de reculer, il saisit brusquement mon poignet et me plaqua contre le mur. Son corps entier se pressa contre le mien, sa force brute me clouant sur place.

- Joue avec moi, Eliza. Continue à te débattre. Continue à me défier. Il glissa une main dans mes cheveux, tirant légèrement ma tête en arrière. Ça ne fera que rendre ta chute plus délicieuse.

- Va te faire voir ! crachai-je.

Il rit doucement, son souffle effleurant ma gorge.

- Je vais t'apprendre ce que ça signifie d'être mienne.

Son genou s'insinua entre mes cuisses, écartant légèrement mes jambes. Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser. Mon corps trahissait mon esprit, répondant malgré moi à cette domination brutale.

Il descendit sa main le long de mon flanc, effleurant ma cuisse nue.

- Je te laisserai croire que tu as le contrôle... juste assez pour te faire oublier que tu n'en as aucun.

Son regard s'assombrit. Ses lèvres frôlèrent ma gorge, son souffle brûlant contre ma peau. Mon souffle s'accéléra, mes mains crispées sur sa chemise.

- Arrête... soufflai-je.

Il leva la tête, son regard planté dans le mien.

- Demande-le moi sincèrement.

Je ne dis rien. Mon corps tremblait entre ses mains. Il approcha son visage du mien, jusqu'à ce que nos lèvres se frôlent.

- Voilà ce que je pensais.

Il me relâcha brusquement. Mes jambes cédèrent sous moi, et je glissai le long du mur, haletante. Il me regarda avec une satisfaction sombre, ses yeux noirs brillants d'une flamme prédatrice.

- Dors bien, Eliza.

Il se retourna et franchit la porte sans un mot de plus, me laissant tremblante, le cœur en ébullition.

Je savais que je devais fuir. Mais une part sombre en moi savait déjà... qu'il m'était impossible de lui échapper.

            
            

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