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Arrivé devant le bureau du directeur général, il toqua respectueusement à la porte et reçut la permission d'entrer. À l'intérieur, le bureau du DG était remarquablement équipé. Sur le bureau, des documents soigneusement rangés témoignaient de son travail et de son implication. De l'autre côté de la pièce, une petite bibliothèque regroupait une multitude de documents, reflétant la richesse des connaissances et des ressources accessibles au DG.
Au-dessus, trônaient fièrement les trophées remportés par le DG, témoignant de sa reconnaissance en tant que meilleur animateur ou meilleur informateur de l'année. Ces distinctions illustraient son engagement et son excellence dans son domaine d'expertise.
– Je suis la monsieur, fit-il.
– Ah ! exclama le DG, te voilà. J'aimerais que tu ailles sur ce lieu, tu enquêteras sur ce truc, tu es meilleur pour ça.
– Vous pouvez compter sur moi.
Le Directeur Général extirpa d'un document un petit bout de papier jauni. Luca s'en empara prestement et se dirigea vers la porte, impatiente de commencer sa mission. Mais la voix du DG la rattrapa juste avant qu'elle ne franchisse le seuil.
– Luca !
Il se retourna, un sourcil interrogateur levé.
– Je compte sur toi pour prendre soin de Brigitte, dit-il d'un ton grave.
– Oui monsieur, répondit-il, la voix empreinte de solennité.
Un léger sourire illumina le visage du DG. Il ouvrit la porte et sortit. Arrivé dans le bureau des personnels, Luca ferma son poste et le mit dans le sac, surprit, Brigitte l'interpella.
– Est-ce la fin ?
– Non, répondit-il, nous sortons.
– Nous ?
– Oui tous les deux. Vas-y suis-moi.
– Votre cheminée, vous l'avez changé ?
– Oui, un vrai journaliste doit toujours s'apprêter à tout éventualité sur le terrain.
– Vous avez raison.
– Tu peux me tutoyer. Allons-y.
Les deux quittèrent le bureau et se dirigèrent vers l'extérieur. Une fois dans la cour, Luca s'approcha du gardien, échangea quelques mots avec lui avant de rejoindre Brigitte.
– Allons-y, déclara-t-il.
– Nous marchons ? demanda Brigitte.
– Non, ma voiture est juste là, répondit Luca.
– D'accord.
Luca prit sa voiture et tous les deux se rendirent sur le terrain pour s'occuper de leur travail. Ils passèrent toute la journée à interroger la population, à effectuer des petites recherches pour leurs prochains articles avant de rentrer très tard au bureau. À leur arrivée, tout le personnel était déjà parti sauf le patron qui, assis dans sa voiture, attendait les deux.
– Bonsoir monsieur, salua Brigitte.
– Vous êtes là ? Brigitte, comment s'est passée la journée aux côtés de Luca ?, demanda le patron.
– Très bien monsieur, j'ai appris beaucoup de choses pour un début, répondit Brigitte.
– J'en suis ravi. Demain, nous allons analyser tout cela. Apprêtez-moi vos rapports.
– D'accord monsieur, répondirent les deux.
Le directeur général prit sa voiture et partit.
– À demain, fit Brigitte en se dirigeant vers la route pour héler un taxi.
– Je peux te déposer si tu veux, proposa Luca.
– Non, je vais prendre un taxi, ma maison est à seulement vingt minutes d'ici, répondit Brigitte.
– J'insiste.
– Je ne dirai plus rien.
Brigitte s'installa et Luca prit la route. Pendant le trajet, aucun des deux n'osa aborder l'autre jusqu'à destination de Brigitte.
– Merci de m'avoir déposée, dit Brigitte en sortant de la voiture.
– Je t'en prie Brigitte, à demain.
Après ces mots, Luca reprit la route pour rentrer chez lui.
***
Assis dans son bureau à la maison, Geovani n'arrêtait pas de faire des va-et-vient comme ci quelque chose le tracassait. Il ouvrit son armoire, sortit sa bouteille de whisky et se servit. Soudain, la porte s'ouvrit sur sa femme.
– Chéri ? appela t'elle.
– Oui, tu peux rentrer.
Elle rentra et ferma la porte.
– Luca est déjà de retour ? demanda t'il.
– Non, pas encore. Peux-tu me dire ce qui te tracasse ? Je t'ai pas vu aujourd'hui au bureau, où étais-tu passé ?
– Tout va bien chérie, tout va très bien.
– Je suis ta femme, je te connais mieux que n'importe qui.
– On a été convoqué aujourd'hui.
– Je savais que c'était pas pour une affaire que tu partais. C'était pour quoi ?
– Une forte somme a été dérobé.
– As-tu...
– Non, coupa Geovani.
– Pourquoi tu t'inquiètes ?
– Je ne m'inquiète pas, juste que à chaque fois que nous avons de problème, je pense à nos deux enfants, surtout à Jean.
– Je sais que tu t'inquiètes pour eux mais il va rien leur arriver chéri, rien.
Il vida sa bouteille de whisky et s'approcha de sa femme.
– Je l'espère.
– Oui.
– Laisse-moi seul s'il te plaît.
Au même moment, la porte s'ouvrit à nouveau, c'était Luca.
– Je dérange ?
– Non fiston, comment a été ta journée ?
– Un peu mouvementé, je voulais vous saluer avant de me rendre à l'étage.
– Bonne arrivée fiston.
– Je vous laisse.
Il referma la porte et partit. De loin, on pouvait entendre ses chaussettes rebondirent sur les escaliers.
– Ne penses-tu pas qu'il est temps de parler de ce que tu fais à ton fils ? demanda sa femme.
– Qu'est ce que tu racontes ? Luca n'a pas le droit d'avoir une idée de qui est réellement son père. Il va pas le supporter que je suis pas l'homme que je prétends être mais plutôt un mafieu. Non.
– Il est déjà mature pour encaisser le nécessaire.
– C'est non. Comment veux-tu que je me tienne devant mon fils pour lui raconter que je suis un grand blanchisseur d'argent, un meurtrier et j'en passe.
– Je t'ai connu pourtant nous sommes ensemble.
– C'est différent, je t'ai connu dans ce milieu. Luca a une très belle avenir devant lui, il est un brillant journaliste.
– As-tu pensé à quelque chose au cas où il t'arriverait le pire un jour ou au cas où il nous arriverait le pire ? N'oublie pas que tu en auras des ennemis.
– Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça, c'est la première des choses à faire. Maintenant peux-tu me laisser seul ?
– Oui, mais n'oublie pas de réfléchir à ce que je t'ai dit.
– Tu n'as pas à t'inquiéter. Luca ne craint rien. Ni lui ni Jean.
– Je parle pour mes enfants.
Elle sortit et ferma la porte derrière elle. Geovani remplit à nouveau son verre et en prit à nouveau quelques gouttes.
– Non, Luca ne doit rien savoir pour le moment.
Il vida son verre et sortit.
***
Quelques jours plus tard...
Le soleil matinal, tel un artiste impressionniste, caressait de ses rayons dorés les arbres du jardin, les parant d'une lumière chatoyante. Au cœur de ce tableau paisible, le parrain, tel un roi déchu, trônait sur son divan de luxe, vêtu d'un simple polo Lacoste et d'un blouson Schott usé par le temps. Son regard, à la fois paisible et perçant, se posait sur les fleurs qui s'épanouissaient, comme un observateur attentif de la beauté fugace de la vie.
Soudain, un garde, silhouette noire contrastant avec le décor bucolique, s'approcha du parrain avec une révérence empreinte de respect. Sa voix, chuchotant à l'oreille du vieil homme, brisa le silence matinal :
– Monsieur, Brian est la.
– Dites-lui de venir et apportez-nous deux verres de whisky, ordonna-t-il d'une voix grave.
Le garde s'inclina, tel un automate, et s'éloigna rapidement, laissant le parrain seul avec ses pensées. Le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles reprirent leur ballet sonore, comme une symphonie apaisante accompagnant ce moment de tension palpable.
Quelques minutes plus tard, Brian fit son apparition. Vêtu d'un jean et d'une chemise blanche, il se tenait devant le parrain, l'air déterminé.
– Bonjour parrain !
– Sois le bienvenu Brian, j'espère que tu m'as apporté de très bonnes nouvelles ?
– Oui parrain.
Le garde, tel un majordome discret, servit deux verres de whisky avant de se retirer, laissant les deux hommes seuls face à face. Le silence s'installa de nouveau, pesant et oppressant, comme un nuage noir menaçant de déverser sa foudre.
Le parrain, sirotant son whisky avec une nonchalance calculée, fixa Brian dans les yeux, son regard perçant semblant sonder les profondeurs de son âme.
– Je t'écoute Brian.
– Je vous avais dit de me donner quelques jours pour connaître le responsable.
– Oui.
– Je pense connaître qui c'est.
– Qui ? demanda le parrain en déposant son verre, qui a osé me voler.
– C'est Geovani.
– Quoi ?
– Oui, toutes les preuves m'ont directement amené vers lui, j'ai contrôlé ses relevés bancaires et il y a des choses pas nette.
– Très bien, tu connais ce qui a affaire ?
– Oui, je connais la suite.
– Merci Brian, demain je vais convoquer une réunion mais j'aimerais que tu l'envoies un avertissement.
– Vous pouvez compter sur moi votre honneur.
Brian se leva, salua une dernière fois le parrain d'un geste de la main et sortit de la pièce, le visage illuminé d'un large sourire.