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Brian était impatient de connaître le traître qui se cachait parmi eux. Il voulait le mettre hors d'état de nuire. Monsieur X se pencha vers lui et chuchota à son oreille.
– Quoi ! s'exclama Brian, surpris.
Monsieur X hocha la tête. Brian regarda autour de lui, prit une grande inspiration et ajusta sa cravate, comme s'il venait d'entendre une nouvelle surprenante ou inattendue.
– Quelqu'un est-il au courant ? demanda-t-il.
– Non, patron. Je ne pense pas.
Brian fronça les sourcils et fixa Monsieur X.
– Tu peux sortir, j'ai quelques appels à passer.
– D'accord, patron.
Monsieur X sortit, laissant Brian seul. Ce dernier sortit son téléphone portable de sa poche et composa un numéro. Après quelques sonneries, son interlocuteur décrocha.
– Allô, Brian, dit-il.
– Où es-tu ? demanda Brian avec rage.
– Je suis dans mon casino, pourquoi ?
– Je viens te voir.
– D'accord.
Brian baissa la vitre de sa voiture et fit signe à Monsieur X de monter.
– Tu m'accompagnes quelque part.
– D'accord, monsieur.
Monsieur X s'installa dans la deuxième voiture de Brian et le suivit.
***
Au centre du casino, le tapis vert brillait comme un coffre au trésor ouvert, déversant ses richesses sur les tables de jeu. La lumière des lustres, semblable à une pluie d'or, illuminait les visages des joueurs avides de fortune. Des chuchotements et des rires se mêlaient dans l'atmosphère, formant une symphonie désordonnée ponctuée par le bruit des jetons et le claquement des cartes.
Les croupiers, telles des figures emblématiques de ce microcosme, orchestraient avec habileté les jeux. Leurs mains expertes distribuaient les cartes, lançaient la roulette et ramassaient les jetons perdants avec une précision chirurgicale. Autour d'eux, une foule avide de fortune et d'adrénaline se pressait, formant un ballet incessant de paris et d'espoirs.
Chaque table était un microcosme de la société. Des hommes d'affaires aux costumes impeccables côtoyaient des aristocrates aux regards hautains, des bourgeois endimanchés et des aventuriers au sourire énigmatique. Tous étaient unis par une même passion : le jeu.
Dans l'ombre, les gardes veillaient au bon déroulement des jeux. Leurs regards perçants balayaient la salle, à la recherche de tricheurs ou d'agitateurs. Leur présence silencieuse était un rappel constant de l'enjeu et du danger qui planaient sur le casino.
À l'étage, un havre de paix réservé aux joueurs les plus VIP offrait un contraste saisissant avec le tumulte de la salle de jeux. Des salons luxueux, décorés de velours et de dorures, offraient un cadre raffiné où l'on pouvait se détendre entre deux parties. Des boissons raffinées et des cigares cubains étaient à la disposition des clients, qui profitaient d'une vue imprenable sur l'effervescence en contrebas.
Ce monde de rêves et d'illusions était bien plus qu'un simple lieu de jeu ; c'était une véritable institution d'arnaque.
Dans le coin du VIP se trouvait une porte. Dès l'entrée, l'atmosphère était électrique. Deux gardes aux regards d'acier, équipés d'oreillette et d'un arsenal dissimulé sous leurs costumes sombres, filtraient les entrées avec une vigilance extrême. Seuls les plus importants et les plus fidèles lieutenants de Jacques étaient autorisés à franchir ce seuil.
Le bureau était meublé avec une précision impeccable. Une large table en verre massif, surmontée d'un ordinateur portable dernier cri et d'un téléphone à touches dorées, trônait au centre de la pièce, symbole du pouvoir et du contrôle absolu de Jacques. Un bar élégant, garni de bouteilles de whisky rares et de verres en cristal, occupait un coin de la pièce, invitant aux négociations arrosées et aux discussions nocturnes.
Au cœur du bureau, deux grands divans en cuir noir, disposés autour d'une table basse en verre fumé, constituaient le lieu de négociations cruciales et de décisions impitoyables. C'est là que Jacques recevait ses affidés, concluait des alliances et scellait le destin de nombreux hommes, le tout dans un silence oppressant et une atmosphère chargée de menace.
Les murs du bureau étaient décorés avec des tableaux de maîtres italiens, des sculptures en bronze.
Derrière une bibliothèque discrète, un panneau mural s'ouvrait sur un arsenal secret, digne d'une armée. Fusils d'assaut, pistolets automatiques, grenades et autres armes de poing étaient soigneusement rangés et prêts à être utilisés à la moindre menace.
Le bureau de Jacques était bien plus qu'un simple lieu de travail. C'était un sanctuaire, une forteresse et un symbole de son pouvoir absolu. Un endroit où se tramaient les intrigues les plus sombres, où se négociaient les alliances les plus dangereuses et où se scellaient les destins dans un ballet incessant de violence et de corruption.
Depuis l'appel de Brian, un sentiment d'urgence s'était emparé de Jacques. Il marchait nerveusement de long en large, ses mains crispées trahissant une tension intérieure croissante. Le poids de la trahison pesait lourd sur ses épaules, le torturant comme une vipère venimeuse.
Pour apaiser ses tourments, Jacques se réfugia dans le vice. Il se dirigea vers son bar, saisit une bouteille de whisky et remplit un verre d'une main tremblante. Le liquide ambré coula dans sa gorge, brûlant comme un feu purificateur, mais ne parvenant pas à éteindre le brasier qui le consumait.
Une cigarette allumée, Jacques s'assit sur le bord du bureau, ses yeux fixant le vide avec une intensité inquiétante. La fumée s'échappait de ses lèvres en volutes épaisses, créant une atmosphère encore plus oppressante. C'est alors que la porte s'ouvrit, annonçant l'arrivée de Brian.
– Faites le rentrer.
– Vous pouvez rentrer, ordona le garde avec respect.
– Je viens avec vous ? demanda monsieur X.
– Non pas pour l'instant, reste ici. Je t'appellerai quand j'aurai besoin de toi.
Le garde ouvrit la porte à Brian, qui entra avec élégance. Jacques se leva et lui serra la main pour lui souhaiter la bienvenue.
– C'est notre deuxième rencontre aujourd'hui. Tu en veux ? dit Jacques en offrant une cigarette.
– Oui, pourquoi pas, répondit Brian.
Brian prit la cigarette et la plaça entre ses lèvres. Jacques alluma le briquet, et en quelques secondes, une épaisse volute de fumée s'échappa de la bouche de Brian.
– Tu sais pourquoi je suis là, j'imagine ? demanda Brian.
– Non, je l'ignore, répondit Jacques.
– Pourquoi as-tu fait ça, Jacques ? interrogea Brian.
– De quoi parles-tu ?
– Peux-tu arrêter de faire comme si de rien n'était, dit Brian en se levant. As-tu oublié que je suis le chef des rues de New York ? Je sais ce qui se passe.
– Je sais pas de quoi tu parles, répliqua Jacques.
Brian enleva la cigarette et esquissa un sourire diabolique alors qu'une large bouffée de fumée s'échappait de sa bouche.
– Je sais que ce détournement, c'est toi, Jacques.
Jacques détourna son regard, parcourut toute la salle du regard et finalement se leva, s'approcha de son petit bar et reprit la bouteille de whisky avec un verre pour son ami, il le remplit et le lui donna. Ce dernier prit le verre, enleva la cigarette et prit un gorgé.
– Je savais que tu me trouverais, avoua-t-il.
– As-tu oublié qu'on ne touche pas aux parrains ? Ce casino ne te suffit pas, Jacques ? questionna Brian.
– Je le sais. Et je savais que tu vas jamais me livrer.
– De quoi parles-tu ? Penses-tu que j'aurais peur de te livrer ou de te tuer ?
– Je connais tes ambitions Brian, je connais tes ambitions. Tu cherches à avoir plus de place, je sais pas peut-être prendre le contrôle des sous et non un chef de rue uniquement.
– Toute homme a soif du pouvoir mon cher ami, conclut Brian.
– C'est ta chance, tu peux me livrer ou faire autrement. Soit tu m'aides, soit tu me livres.
– Où est l'argent ? Et qui en sont témoins ?
– T'inquiète pas, je connais comment ça se passe. Ils sont en état de nuire à l'heure que je te parle, mes hommes sont entrain de les tuer.
– Et celui qui vient de nous renseigner ?
– C'est le chef de la triade, je le fais confiance c'est juste ses complices qui a été tué.
– Tu pourrais m'informer avant de faire quoi que ce soit.
– Tu n'allais pas accepter.
Jacques se leva d'un pas lourd et s'approcha du coffre-fort dissimulé dans un coin de la pièce. Sa silhouette massive se découpait dans la lumière faible, projetant une ombre menaçante sur le mur. Il saisit le clavier numérique et, après avoir inséré un code secret, tourna la serrure avec une précision mécanique. Le coffre s'ouvrit lentement, révélant un trésor de secrets.
Des centaines de billets de banque, rangés en liasses ordonnées, s'étalaient sur le fond du coffre. Des faux passeports, à différents noms et nationalités, étaient éparpillés à côté, témoignages d'une vie clandestine et d'identités multiples.
Jacques se rabaissa, saisit un sac en cuir noir posé sur le sol et le déposa sur la table. Le sac était lourd, rempli d'un butin dont la nature exacte restait un mystère. Brian déposa son verre de scotch sur le bureau et ouvrit le sac.
– Waouh c'est des millions !
– Ce que le parrain collecte chaque jour sur ce que nous gagnons.
– C'est énorme cet argent. Non seulement il vend ses armes illégaux et aussi il récolte ce sous.
– C'est les pourcentages qu'il gagne sur nous.
– Incroyable ! Je comprends maintenant pourquoi il était fou furieux.
– Dis-moi, veux-tu m'aider ?
– Suis prêt à t'aider mon frère mais il faut que nous trouvions quelqu'un à qui faire porter le chapeau.
– C'est difficile.
– Et ?
– Il faut des sacrifices pour réussir, Brian, s'il faut vexer du sang pour atteindre le niveau, je suis prêt. J'ai pensé à Geovani.
– Quoi ? s'étonna Brian.