Chapitre 2 Chapitre : 02

La chaleur sicilienne, écrasante la journée, persistait. Dans une villa surplombant la ville, des lumières tamisées et des murmures discrets trahissaient une réunion en cours.

Marco, le Parrain, un homme d'une cinquantaine d'années au visage buriné et au regard perçant, trônait à la tête d'une table en marbre. Son costume italien sur-mesure ne cachait pas son aura de puissance et de dangerosité. Autour de lui, ses lieutenants, piliers de son empire criminel, étaient assis.

Marc, le trafiquant de drogue,un homme au teint blafard et aux mains fermes, fixait attentivement Marco. Son regard vif ne manquait aucun détail. Il était connu pour sa gestion impitoyable de ses territoires et sa cruauté envers ses ennemis. Sa voix, lorsqu'il parlait, était un murmure rauque qui glaçait le sang.

Brian, le tueur à gage. Le chef de tous les gangs, un colosse au visage impassible et aux muscles saillants, l'observait en silence. Son regard froid et calculateur ne laissait aucun doute sur ses talents meurtriers. Un homme taiseux, dont la simple présence inspirait la crainte. Sa précision avec les armes était légendaire, et son efficacité redoutable.

Jacques, l'amateur de jeux, un homme jovial au sourire charmeur et aux yeux pétillants, jouait avec un cure-dent. Sa passion pour les jeux de hasard cachait une nature impitoyable et un appétit insatiable pour le risque. Il gérait les casinos clandestins de l'organisation, et sa ruse lui permettait de toujours devancer ses adversaires.

Firmine, la femme fatale, une beauté brune au regard envoûtant et à la voix suave, caressait distraitement un chat siamois. Sa silhouette voluptueuse contrastait avec la dureté de son métier : la vente de trafic sexuel. Manipulatrice et sans pitié, elle était une pièce maîtresse du réseau de Marco. Son intelligence et sa séduction étaient ses armes les plus redoutables.

Autour de la table, les discussions allaient bon train. Chuchotements et regards complices ponctuaient les échanges. Le sujet du jour était un fond d'investissement qui aurait été détourné par un membre de l'organisation. La tension était palpable, et la colère de Marco grondait sourdement.

Soudain, le silence se fit. Marco, d'un geste impérieux, fixa Marc du regard.

– Qui est responsable de ce détournement ? demanda-t-il d'une voix grave et autoritaire.

Le silence s'éternisa. Les regards se fuyaient, personne n'osant répondre.

– Je veux des noms, reprit Marco en frappant la table du poing. Et je les veux maintenant.

La tension monta d'un cran. Brian se leva et se posta derrière Marco, sa silhouette massive et menaçante. Firmine jouait avec son chat, ses yeux brillants d'une lueur cruelle. Jacques, son sourire charmeur disparu, observait la scène avec attention.

Marc, le visage blême, se leva à son tour.

– Je... je ne sais pas, balbutia-t-il, d'ailleurs où est Geovani ? Il devrait nous renseigner sur l'argent qui aurait été détourné.

Un silence assourdissant pesait sur la villa. Les accusations portées contre chaque personne avaient figé les lieutenants de l'organisation, statues de pierre dans une salle soudain glaciale.

Soudain, le crissement des pneus d'une voiture s'arracha à la cour. Tous les regards se tournèrent vers l'entrée. Les gardes, se précipitant vers la porte , l'ouvrirent à la hâte.

Un homme vêtu d'un costume sombre en sortit. Sa silhouette longiligne se découpait dans la lumière, dégageant une aura de mystère et de danger. C'était la pièce manquante.

Le nouveau venu s'avança d'un pas décidé vers la villa, ses yeux bleus perçants balayant la scène avec une froideur calculatrice.

Marco le fixa, un éclair d'espoir dans son regard.

– Enfin tu arrives, gronda-t-il. Tu tombes à piques.

L'homme ne répondit pas. Il s'approcha de la table et s'assit, son regard glacial ne quittant jamais le Parrain. Un silence pesant s'installa.

Marc, le trafiquant de drogue, rompit le silence d'une voix tremblante.

– Si le parrain a décidé de nous réunir c'est parce que un montant a été dérobé. Tu es le maître des finances, celui qui s'occupe le plus des blanchissements, peux-tu nous dire où est passé l'argent ?

– L'argent ? répliqua Geovani, mais de quel argent parlez vous ? Je n'ai aucune idée.

– Tu ne sais pas ? répéta-Brian d'une voix menaçante. Tu es le responsable des finances, et tu ne sais pas ?

– Écoutez-moi chacun, le but de cette réunion n'a jamais été d'accusé qui que ce soit, le but c'est de trouver le derobeur. Il y a un traître parmi nous.

– Ne cherchons pas loin si nous connaissons déjà la réponse, fit Firmine.

– Je ne vais plus vous demander de vous calmer, si je dois vous le redire, c'est l'arme qui le dira à ma place. Mais écoutez-moi, vous avez jusqu'à la fin de cette semaine pour trouver le responsable, n'oubliez pas que quelqu'un qui me vole est considéré comme un traite.

– Sans vouloir vous vexer, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur comment s'est arrivé ? demanda Geovani.

– Après la collection des sous hier, l'argent devrait être transféré dans le compte des entreprises que vous gérez monsieur Geovani mais en cour de route, ils ont été attaqué. Et vous êtes les seuls à avoir une idée de comment ça se passe.

– Monsieur Brian est le maître des rues, fit Firmine, il devrait en savoir plus, si l'argent n'est pas arrivé à l'entreprise et qu'il a été dérobé alors tournons vers Brian.

– C'est vrai, tu as raison. Brian il te faudrait combien du temps pour trouver l'argent ?

– Juste une nuit.

– Très bien, tu connais ce que tu as à faire ?

– Oui, mettre à l'état de nuire ceux qui ont osé.

– Pour cette fois-ci, informe nous d'abord. Vous pouvez disposer.

Un silence pesant s'abattit sur la pièce tandis que les gardes de chacun se levaient un à un, quittant la salle dans un ballet silencieux. Chacun d'eux fut escorté jusqu'à la sortie par leur garde du corps qui ouvrait la porte avec une précision militaire.

Lorsque le dernier homme eut disparu, Brian se tourna vers ses gardes, la voix grave et autoritaire.

– Emmenez-moi voir X, ordonna-t-il.

Le silence qui suivit était assourdissant. X était un personnage mystérieux, connu de tous dans le monde des gangs mais que personne n'osait défié. Il était la source de toutes les informations, l'oreille invisible de Marc qui entendait tout et voyait tout. Marc ne l'avait jamais contacté directement, préférant toujours le rencontrer en personne, face à face.

La voiture roula pendant plusieurs minutes, traversant les rues sombres et délabrées de la ville. L'atmosphère était tendue, électrique. Marc sentait la tension monter en lui, un mélange d'excitation et d'appréhension.

Enfin, la voiture s'arrêta dans un quartier sombre, connu pour être le fief d'un gang rival. Marc sortit de la voiture, suivi de ses gardes. Il fit un signe de tête à l'un d'eux, qui s'empressa de disparaître dans l'obscurité.

Quelques minutes plus tard, le garde revint, accompagné d'un homme mince et voûté, dont le visage était caché par l'ombre d'un chapeau.

– Patron, que me vaut l'honneur de cette visite ? demanda l'homme d'une voix rauque.

Marc le fixa droit dans les yeux, son regard perçant ne laissant aucune place au doute.

– Une forte somme d'argent a été détournée hier soir, dit-il d'une voix grave. Je veux savoir qui est derrière ce détournement.

L'homme resta silencieux pendant un moment, comme s'il pesait ses mots.

– Je viens patron.

L'homme X sortit son téléphone portable, composa un numéro. Après avoir parlé quelques minutes avec son interlocuteur, il raccrocha et regarda son maître.

– Je crois connaître qui c'est.

– C'est qui ? demanda Marc.

            
            

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