La Louve solitaire
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La Louve solitaire

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Chapitre 1 Prologue

Je me retourne une dernière fois pour regarder cette maison. Je ne reviendrais pas, qu'importe la raison, je ne remettrais plus les pieds sur ce territoire.

En voyant la lumière à l'étage, je ne peux m'empêcher de penser à ma mère. Ça me brise le cœur de savoir que je ne la reverrai pas mais je n'ai plus le choix. Je ne peux plus supporter la folie de mon père et son obsession pour moi.

Je suis la fille de l'Alpha, sa seule enfant. Il sait que je ne pourrais jamais régner sur la meute, aucune femme n'a ce pouvoir mais ça lui importe peu, car depuis que je suis toute petite, tout ce qu'il attend de moi, c'est que je me mari avec l'Alpha qu'il aura choisit. Qu'importe qu'il ne soit pas mon compagnon, tout ce qui compte pour lui c'est qu'il place la personne qu'il choisira à la tête de la meute.

Pour être sûr que je ne rencontre pas mon compagnon, il m'empêche de sortir, de côtoyer d'autres jeunes de mon âge. Il m'empêche de vivre tout simplement.

Dans un mois, j'aurai seize ans, ma louve se montrera enfin et il est hors de question qu'elle et moi, vivions ça, enfermée dans une chambre avant d'être livrée à un pervers.

Je soupire en réajustant mon sac à dos et me tourne pour commencer à m'éloigner. Je n'aurai pas de deuxième chance. J'ai tout misé sur ce cou là. Si j'échoue, mon père n'attendra pas pour me marier de force.

Je profite du changement de gardes, avance en silence dans la nuit en priant pour que personne ne me voit. Après plus d'une heure d'effort, je fini par sortir de la forêt.

Légèrement surprise de la facilité avec laquelle j'ai réussis, je ne m'arrête pas et pour la première fois depuis une éternité, mes pieds foulent une route en goudron.

Le hurlement d'un loup me fait accélérer. Puis, un autre le suit et encore un autre. Ils sont au courant. Ils savent que je me suis enfuie. C'est une question de minutes avant qu'ils ne me retrouvent. Je pousse sur mes jambes dans un espoir fou de semer des Loups.

Le bruit de leurs courses se rapprochent alors que j'attaque un virage. Des phares m'éblouissent et me force à ralentir ma course. La voiture s'arrête, un jeune passe la tête par la vitre baissée et me demande si je vais bien.

- Je peux monter s'il vous plaît ?

Il hésite un instant mais en me voyant me retourner alors que les bruits se rapprochent, il accepte.

Au moment ou il reprend la route, je vois la tête du bêta de mon père sortir des arbres. J'ai gagné, je peux pas m'empêcher de penser ça en souriant. Jamais il ne prendra le risque de venir me poursuivre alors que je suis avec un humain.

Je respire un grand cou et me tourne vers mon sauveur. Il doit avoir 18 ans, tout au plus. Blond, plutôt mignon.

- Merci, dis je sincèrement. Merci beaucoup.

- Y a pas de quoi. Moi c'est Donovan.

- Et moi Emma.

- Alors, ou veux tu que je te dépose Emma ?

- Loin, le plus loin possible.

- Je rentre chez mes parents. C'est les vacances scolaire. Ils habitent à environ 50 kilomètres d'ici. Je peux te déposer là bas si tu veux.

- Ça sera parfait dis je.

- Tu sais qu'il fera encore nuit quand on arrivera.

- Je sais.

- Et tu comptes dormir où ?

- J'aviserai.

- Tu as des problèmes, me demande t il soucieux ? Je peux te déposer à la gendarmerie si tu veux ? Ils pourront sûrement t'aider.

- C'est gentil, mais ça va aller. Je vais me débrouiller.

Il hésite à poursuivre et après un court instant, reprend.

- Je sais pas ce que tu cherches à fuir mais, je m'en voudrais de te laisser seule dehors en pleine nuit. Tu as quoi, seize ans ? Dix sept ans ? La maison de mes parents est de plein pied, ma chambre est à l'arrière. Tu vas passer par la fenêtre et au moins tu passeras le reste de la nuit en sécurité.

- Tu en as largement assez fait. Je ne peux pas accepter.

- Et moi je pourrais pas dormir en sachant que j'ai laissé une jeune fille dehors à la merci des dégénérés de notre société.

Je le regarde intriguée. Mon instinct me dit qu'il ne représente aucun danger pour moi. Ces intentions n'ont rien de mauvaises, je peux le sentir. C'est juste que je n'ai pas vraiment l'habitude qu'on soit gentil avec moi.

- D'accord, je veux bien rester chez toi cette nuit, mais je partirai à l'aube. Il est hors de question que je te cause plus de problème.

- Très bien.

Le ronronnement du moteur me berce et je m'endors rapidement pour ne me réveiller que lorsqu'il se gare.

- Tu vois la maison avec les volets bleu, me dit il en me la montrant du doigt. C'est là. Je vais aller me garer devant toi, tu te baisses pour que personne ne te vois. Laisses moi cinq minutes et après tu passeras derrière, je vais t'ouvrir la fenêtre. Tu as compris ?

- J'ai compris.

Je me couche sur la banquette le temps qu'il se gare. Il descend de la voiture et j'entends la voix de ces parents qui semblent vraiment heureux de le revoir. J'attends les cinq minutes, me glisse hors du véhicule pour faire le tour de la maison discrètement. Comme promis, je trouve la fenêtre ouverte. Je n'ai aucun mal à entrer dans la chambre. La pièce est bien plus petite que celle que j'avais chez moi.

Malgré l'obscurité, j'arrive facilement à distinguer ce qui m'entoure. Il y a de larges posters de groupe de musique que je ne connais pas. Un bureau, tellement bien rangé qu'on voit qu'il n'est quasiment jamais utilisé. Un lit une place avec une table de chevet et un petit canapé posé face à une télé.

Je regarde le réveil, presque minuit. La meute entière doit être mobilisée à cette heure là. Je pose mon sac sur le canapé et m'assieds en attendant.

Dix minutes plus tard, il ouvre la porte, me surprenant une fois encore en m'apportant un sandwich et un grand verre de soda.

- La chambre de mes parents de l'autre côté de la maison. On peut parler, bien sûr faut pas hurler, mais on peut parler tranquillement. Je t'ai apporté ça. Je me suis dis que tu avais peut être faim et soif, dit il en posant le tout sur son bureau.

- Merci, tu n'étais vraiment pas obligé de faire ça , vraiment, dis je en prenant le sandwich.

Je mange en silence pendant qu'il range ces affaires. Quand il a finit, il s'installe sur le lit et me regarde.

- Tu veux me parler un peu ?

- De quoi ?

- J'en sais rien, peut être du pourquoi tu te trouvais sur une route perdue au milieu de nul part en pleine nuit. Pourquoi quand je t'ai vu j'ai cru que tu étais pourchassée. Tu vois, ce genre de choses quoi.

- Je suis pas sûr que je doive tout te dire. Demain j'aurai disparut de ta vie. Moins tu en sais et mieux tu te porteras.

- Quel âge as tu ?

- Pourquoi ? Tu veux me persuader de rentrer chez moi, dis je avec un sourire triste.

- J'ai pour habitude de ne pas juger les gens. Tu as ton histoire et si tu es partie de chez toi, c'est qu'il y a une raison. Demain tu seras peut être partie mais rien ne m'empêche d'apprendre un peu à te connaître avant.

- J'aurai seize ans le mois prochain.

- Et qu'est ce que tu comptes faire ? Tu sais où tu vas aller ? Comment tu vas vivre ?

- Je vais partir, loin, aussi loin que je le peux. Je sais que j'en ai pas l'aire, mais tu peux me croire, je suis largement capable de m'occuper de moi même.

- C'est juste que tu es si jeune et qu'il y a tellement d'histoires sur des jeunes filles dans ton âge à qui il arrive malheur.

Je souris en l'entendant parler. Décidément, cet humain est une bonne personne. Il n'a aucune idée que je m'entraîne 8h par jour depuis que je sais marcher. Que mes profs ont toujours été des Loups et que si j'étais un homme, je ferais déjà partie des gardes de ma meute.

- Tu es quelqu'un de bien Donovan. C'est si rare que j'en suis encore surprise. Mais ne t'inquiète pas pour moi. Je peux te garantir qu'on ne retrouvera pas mon corps dans un fossé, je ne ferai pas la une des journaux. J'ai suffisamment d'argent pour tenir quelques temps et j'aurai aucun mal à trouver des petits boulots sur la route. Je dois partir. Tu as peur qu'il m'arrive quelque chose dehors, mais si je ne fuis pas, il m'arrivera bien pire que tout ce que tu peux imaginer. Grâce à toi, j'ai une courte avance, une avance suffisante pour me donner un peu d'espoir. Je vais essayer de dormir un peu si ça ne te gêne pas. J'aimerai repartir le plus tôt possible.

- Bien sûr. Prends le lit, je vais dormir dans le fauteuil.

- Je peux dormir dans le fauteuil, ça ne me dérange pas.

- J'insiste.

- Merci.

Je m'allonge sur son lit toute habillée, je sers mon sac contre moi, m'endormant rapidement. Je dois reprendre des forces, l'aventure ne fait que commencer.

Lorsque j'ouvre les yeux quelques heures plus tard, je constate qu'il a déposé un sac à côté de moi avec des provisions. Je sors un papier et un crayon et griffonne un petit mot de remerciement que je dépose sur le lit. Je me glisse par la fenêtre sans difficulté.

Alors que le soleil se lève, je respire à pleins poumons. Même si je dois fuir aussi loin que possible, je ne peux que sourire en savourant ce sentiment de liberté.

            
            

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