Dès qu'il m'ouvre, il me sourit et la minute suivante, il me plaque contre le mur en retirant mes vêtements. C'est tout ce dont j'avais besoin. Un moment de détente complète, de plaisir, un instant, ou seul son sexe qui bouge en moi compte.
Après un orgasme bien mérité, surtout avec une soirée comme ça, il m'offre une cigarette et me propose une bière que j'accepte.
- ça c'est bien passé ce soir ? T'as pas été trop emmerdé par les supporters ?
- Pas plus que pendant les autres matchs. Vivement que cette coupe du monde soit fini et que ça se calme un peu.
On discute un peu, juste quelques minutes, le temps que je finisse ma bière. Je me rhabille et commence à me lever pour partir.
- Tu peux rester un peu si tu veux ?
- Je suis crevée, je vais aller me coucher. On se rappelle, lui dis je en déposant un baiser sur sa joue.
- On se rappelle, dit il en me souriant.
La nuit est encore douce, j'allume une autre cigarette et mets mes écouteurs avant de marcher lentement pour rentrer chez moi.
Il n'est pas partit. Son odeur est dans l'aire. Il me suit. À deux cent mètres de chez moi, je m'arrête, retire mes écouteurs et dis tout haut.
- Tu souffriras plus qu'autre choses, si tu restes là. Pars, ta meute doit t'attendre.
Je n'attends pas de réponse, je n'attends rien de lui. Je me dépêche de rentrer et m'enferme chez moi. Je file sous la douche et me couche à bout de forces.
POV Dean
J'envoie un message aux miens pour les prévenir de ne pas m'attendre. Je me fous de ce qu'elle a dit, je ne peux pas partir comme ça, pas sans comprendre. Je repère rapidement son appartement et patiente.
Une fois qu'elle sera endormie, j'espère pouvoir communiquer avec sa louve. Au bout d'une heure à attendre dehors, je profite de mon agilité pour grimper sur son balcon au deuxième étage. La fenêtre est fermée, mais je trouve rapidement sa chambre.
Elle dort paisiblement, inconsciente de l'incendie qu'elle attise en moi. Son visage, ainsi détendu est encore plus beau que tout à l'heure. Ces traits son fins, presque délicat et sa chevelure brune est à l'exact opposé de la mienne. Elle est vraiment magnifique, c'est indéniablement la plus belle femme qu'il m'ait été donné de voir.
J'essaye de me concentrer alors que mon corps me hurle de débouler chez elle pour la prendre et après quelques minutes, je parviens à contacter sa louve.
- Si elle s'aperçoit que tu es là, elle ne va pas apprécier, dit elle froidement.
- Pourquoi ? Pourquoi elle me fuit comme ça ?
- Et toi, pourquoi tu ne pars pas comme elle te l'a demandé ?
- Je ne peux pas. Pas comme ça. Je peux pas partir et faire comme si je ne l'avais jamais croisé.
- Tu devrais. Elle ne te suivra pas et moi non plus.
- Pourquoi ?
Elle semble hésiter un court instant et finit par me répondre.
- Elle nous a sauvé, avant même qu'elle me rencontre. Elle nous a sauvé. Qu'importe qui tu es. Elle ne prendra jamais le risque de s'exposer. Elle a fuit les Loups et ne compte pas en côtoyer d'autres. Tu devrais partir Alpha. Ta meute doit t'attendre.
- Je peux comprendre qu'elle puisse avoir des réserves, elle ne me connaît pas, mais toi. Tu n'as pas envie d'être avec nous ? Tu n'as pas envie de nous laisser t'approcher ?
- Sans elle, je ne serais plus là. Je ne suivrai pas un Alpha, c'est elle que je suis.
- Mais, je ne vous veux pas de mal. Jamais je ne pourrais lui faire de mal. Je veux juste m'occuper d'elle.
- Si tu avais été un Loup classique, j'aurai peut être put faire quelque chose, mais le fait que tu sois un Alpha met un terme à tout tes espoirs. Ton rôle est de tout faire pour les tiens, quitte à nous sacrifier au passage. On a pas besoin de toi. On a pas besoin d'un mâle à nos côtés.
Je reste sous le choc en entendant ces paroles. Les sacrifier ? Qui pourrait faire ça à sa compagne ? Je suis prêt à lui répondre, mais elle me devance.
- On t'a déjà prévenu Alpha. Oublies nous. Ne nous force pas à fuir encore plus loin.
J'essaye de lui répondre, mais je sens que la discussion est close et que je n'obtiendrai plus rien d'elle. La douleur qui m'envahit est telle que j'en ai le souffle coupé. Mon Loup souffre, il ne comprends pas ce rejet, cette indifférence. Je ne repars que quelques minutes plus tard, après l'avoir regardé encore un peu.
POV Emma.
Quand j'ouvre les yeux, il est plus de midi. Mon portable vibre sur la table de chevet. En voyant le nom de Julien, je peste en réalisant que je vais encore faire un double service ce soir.
- Salut Boss.
- Bonjour Emma. Je te réveille ?
- T'inquiète pas, c'est pas grave. Laisses moi deviner. Alice est encore malade et elle ne sera pas là ce soir.
- Et notre gagnante est Emma, dit il enjoué.
- Elle abuse sérieux.
- Je sais, j'ai déjà passé une annonce pour la remplacer.
- T'as raison.
- En attendant, j'ai une livraison à 17h et c'est elle qui devait s'en charger. J'ai rendez vous avec le comptable à 16h30, j'arriverai jamais à l'heure.
- C'est bon. Je vais venir Boss. Tu sais bien que je te laisserai pas tomber.
- Je te rajoute une prime pour la soirée.
- T'as pas besoin. Bon à toute Boss, faut que j'arrive à sortir de mon lit maintenant.
Je balance mon portable sur le lit pour en profiter encore un peu. J'ai passé ma nuit à rêver de lui. De son corps parfait, de sa voix suave, de son odeur entêtante. Je soupire en me levant et file prendre une douche froide, histoire de me calmer un peu.
En sortant, j'enfile un short en jean et un débardeur avant d'ouvrir toutes les fenêtres et de sortir sur le balcon, une cigarette à la main. La chaleur est écrasante pourtant sur le parking, des enfants jouent, se courent après, à croire que ces petites créatures sont inépuisable. Mon petit voisin me voit et me fait de grands signes de la main auquel je répond.
- Tu viens jouer avec nous Emma, cri t il de toutes ces forces.
- Pas moyen Louis, il fait beaucoup trop chaud pour ça.
Il retourne avec ces copains pendant que je reste encore un peu à les regarder.
J'ai mis du temps à trouver cette ville. Une ville paisible, animée, bienveillante. Les habitants n'hésitent pas à dire bonjour aux inconnus et quand je suis arrivée, j'ai pu constater qu'ils n'avaient pas peur de tendre la main. J'aime cette nouvelle vie, après deux ans à fuir, à regarder constamment au dessus de mon épaule de crainte d'y voir un des hommes de mon père.
Ici, personne ne connaît l'existence des Loups, les forêts ne sont pas assez grandes pour y contenir une meute. Il n'y a pas de rumeurs, rien. Jamais il ne pourra me retrouver ici. Enfin ça, ça reste vrai si il se décide à partir. Sinon, ça sera à moi de quitter cet endroit, de partir encore plus loin, toujours plus loin pour enfin respirer.
En rentrant, je récupère mon portable et me sert un café. Jérémie m'a écrit, ce qui me surprend un peu, on se voit rarement deux soirs de suite.
« Salut, ça va ? Ce soir, avec des potes, on se retrouve à ton bar. J'ai essayé de les faire aller ailleurs, mais y a pas mieux que chez vous. Je voulais juste te le dire avant que tu me vois arriver. T'inquiètes, comme d'hab, je fais comme si je te connaissais pas... »
Je relis le message deux fois. Au pire, ça peut promettre une bonne fin de soirée.
« OK, pas de problème. Et t'es pas obligé de faire comme si tu me connaissais pas. Tout le monde sait qu'on se connaît. À ce soir. »
Décidément ces mecs, tous les même. Incapable d'assumer qu'une femme puisse vouloir autre chose d'eux qu'une relation stable. Je connecte mon enceinte à mon portable et lance ma playlist avant de danser tout en chantant.
Je crois que c'est un des trucs que je préfère faire. Mettre la musique à fond, me défouler, sauter, danser. Après une bonne demie heure, je me sens enfin bien. Je balance mon portable dans mon sac en reprenant mon souffle et sort de chez moi. Comme presque tout les jours, je m'arrête à la boulangerie du coin pour prendre un sandwich. La vendeuse me connaît bien.
- Salut Emma, alors direction la salle de sport ?
- Salut Lola, non, c'est mort, il fait trop chaud. Je veux passer à la librairie avant d'aller bosser. J'ai commandé un super roman et j'espère qu'ils l'ont reçut.
- Alors, qu'est ce que tu prends aujourd'hui ?
- Un crudité s'il te plaît.
- Ça marche.
Dés que je sors de la boulangerie, j'aperçois une ombre qui se glisse entre deux maisons. Ça n'est qu'un détail, mais ça attire mon attention. Je me remets en route tout en mangeant et comme prévu, je récupère mon roman que je commence en terrasse d'un café.
Le moment venu, je file au travail, je m'occupe de la livraison. Je fais l'ouverture et Julien me rejoint un peu plus tard. La soirée est un peu plus calme que la veille, les clients un peu moins alcoolisés. Jérémie reste avec ces amis, il connaît les termes de notre accord. On peut s'amuser, mais il n'y aura jamais plus que ça.
Je suis occupée à servir sa table quand je le sens arriver. Cette odeur, cette chaleur qui vibre au creux de mon ventre. Je peste silencieusement, décidément, il ne me facilite pas les choses. .
- Qu'est ce que je vous sert.
- Cinq bières, dit il en me fixant un peu trop longtemps à mon goût.
- Très bien, je vous apporte ça.
Je retourne au comptoir où je m'occupe de leurs commandes. Julien les a reconnut et me dit doucement.
- C'est les mecs d'hier ?
- M'en parle pas, j'espère qu'ils traîneront pas jusqu'à pas d'heure.
- Un problème avec eux ?
- Rien que je ne puisse gérer seule.
- OK.
Je le rassure avec un sourire et prend la commande pour aller les servir. En posant les verres sur la table, il se rapproche un peu de moi et presque aussitôt je fais trois pas en arrière.
- Tu ne veux toujours pas me parler, dit il.
- Et toi tu ne veux toujours pas partir visiblement.
- Je peux revenir tout les soirs tu sais.
- Jusqu'à ce que tu pousses la porte et que tu t'aperçoives que toi tu es ici alors que moi, je suis déjà à plusieurs centaines de kilomètres.
- Qu'est ce que tu cherches à fuir ?
- Ça dépend des jours, mais depuis hier, ce que je cherche à fuir, c'est toi.