La Louve solitaire
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Chapitre 2 Chapitre 1

4 Ans plus tard

Je sors de la salle de sport en regardant l'heure. C'est bon, je suis à vingt minutes de mon travaille et je ne commence que dans quarante minutes. J'attache mes cheveux en une haute queue de cheval avant de mettre mes écouteurs sur les oreilles en lançant ma playlist de mon portable puis, je commence à marcher doucement dans les rues de ma ville.

On est en plein mois de juin et la chaleur est étouffante. Les terrasses sont prises d'assaut surtout qu'en plus on est en pleine coupe du monde de foot. J'ai aucune idée de qui joue, mais je sais que la soirée va être longue et épuisante.

Ça fait un an que je travaille dans un bar. Le patron, Julien a bien voulut m'engager même si je n'avais aucune expérience. Je crois qu'il voit en moi la fille qu'il n'a jamais eu. Il me loue un petit appartement pour pas trop cher et quand les clients un peu trop bourrés me tournent autour, il s'en débarrasse à chaque fois. La cinquantaine, toujours de bonne humeur avec son éternel torchon sur l'épaule.

Bien sûr et pour la deuxième fois de la semaine, ma collègue nous lâche pour la soirée. Autant dire qu'un soir de match c'est pas ce qu'il y a de mieux mais au moins, j'aurai plus de pourboires. J'achète un grand café à un vendeur ambulant que je fini en poussant la porte du bar.

- Emma. T'es en avance, me dit le Julien tout sourire.

- Je sors du sport, alors autant venir directement.

- Ha si toutes mes serveuses pouvaient être comme toi Emma. Si tu savais comme ça me changerait la vie.

- T'en fais pas Boss, je te lâcherai pas.

Je file derrière le bar et y dépose mes affaires avant de mettre mon tablier. Les premiers clients arrivent et entre les cris, le maquillage et les drapeaux, je sens déjà arriver la migraine à grand pas.

Le grand écran est allumé, les présentateurs vantent les mérite des joueurs, quelques minutes plus tard, alors que j'en suis déjà à plus d'une vingtaine de bières servies, le cou de sifflet lance le début du match.

Au bout de vingt minutes, le bar est plein à craquer, Julien a le sourire. Ce soir, la caisse sera pleine. Je n'ai aucune idée du score mais la tension est palpable entre les supporters. En récupérant une autre tournée, je me dirige vers une table de jeunes pour les servir.

Comme toujours, je me contente de sourire en posant les verres avant de leur donner l'addition. Celui qui la prend me fait un clin d'œil que j'ignore alors qu'un deuxième essaye d'entamer la conversation.

- Tu veux pas venir un boire un verre avec nous ?

- Désolé Messieurs mais je travaille.

- Allez, rien qu'un verre, insiste t il en tentant un sourire charmeur.

- Merci, mais non merci.

Je tend la main pour couper court à la conversation, il griffonne son numéro sur un papier pour me le donner en même temps que l'argent. Dès que je retourne au comptoir, je jette le numéro à la poubelle et soupire en pensant que ça n'est sûrement que le premier d'une longue série.

Le match est déjà bien avancé, une bonne partie de la salle est alcoolisée et certains clients se font un peu plus lourd. C'est à ce moment là que Julien prend ma place, je remplis les verres à la chaîne quand une sensation étrange me fait frissonner.

Quelque chose de chaud se diffuse au creux de mon ventre alors qu'une odeur de pin et de mousse m'enivre.

- Me dis pas que tu te sens pas bien, me demande Julien inquiet ?

- Je vais bien Boss, t'inquiète pas pour moi.

- T'es sûr ?

- Je suis sûr.

Je lui fais mon plus beau sourire pour le rassurer mais je me sens trembler. Ma louve s'agite, elle aimerait que je cherche la source de cette odeur, bien qu'elle sache que se soit impossible.

La porte du bar s'ouvre sur un groupe de cinq hommes. Je réalise tout de suite que se sont des Loups. Mon corps se tend automatiquement, ça fait deux ans que je n'en n'ai pas croisé. Deux ans que je me croyais enfin à l'abri.

Ils se dirigent vers moi. Je n'arrive pas à les voir, un but vient d'être inscrit et des clients sautent, cris, se prennent dans les bras en chantant. Cette odeur se fait plus forte, presque trop forte. Je ferme les yeux un court instant en secouant la tête et quand je me reprends, ils sont devant moi.

Je reste figer sur place, l'un d'eux s'approche et je suis incapable de détourner mon regard de ce Loup. Il est juste magnifique. Si blond que ces cheveux en sont presque blanc avec des yeux d'un vert intense et un corps à se damner.

Il me sourit en voyant que je le détaille. Ma louve n'a pas besoin de me le dire, je le sais déjà. Je soupire et me tourne vers les autres.

- Je vous sers quelque choses ?

Ils ne répondent pas et se tournent vers celui que j'aimerai ignorer. Un Alpha, c'est la seule raison qui les pousse à attendre sa réponse. Je soupire de plus belle avant de reprendre.

- Comme vous le voyez, il y a beaucoup de monde alors vous commandez, où vous partez.

Malgré le bruit assourdissant, j'entends son grognement, il n'aime sûrement pas ma façon de lui parler. Je réponds sur le même ton avant de lui dire.

- On est dans un bar ici, pas sur ton territoire et moi j'ai du boulot.

Je fais un signe à Julien pour qu'il vienne me remplacer. Je préfère encore me mêler à la clientèle quitte à devoir en recaler plus d'un, plutôt que de rester face à lui.

- T'es sûr que tu veux aller en salle Emma ? me demande Julien surprit.

- T'inquiète pas pour moi Boss. Depuis le temps, tu devrais savoir que je sais me débrouiller.

Je lui souris et lui laisse ma place. Je sais qu'il me regarde, mais je ne lui ferai pas le plaisir de me retourner.

Après deux longues heures de service intense, le bar se vide enfin. J'en profite pour nettoyer les tables et constate qu'ils sont toujours là. Une demie heure plus tard, ils sont les derniers clients.

- On va fermer, merci de régler votre note et de partir, dis je sur le ton le plus neutre possible.

- On doit parler.

Cette voix me procure une longue décharge de plaisir qui se propage dans tout mon corps mais je ne laisse rien paraître.

- On ne doit pas parler et on ne va pas parler. Pars, fais comme si tu n'étais jamais rentré ici. Oublies tout ça.

Les autres me regardent étrangement. Ils n'ont certainement pas l'habitude qu'on dise non à leur Alpha.

- Tu sais bien que c'est impossible, grogne t il.

- Je te l'ai dis, on est dans un bar ici, pas sur ton territoire. Maintenant, payez et partez. Dans cinq minutes, si vous êtes encore là, j'appelle les flics.

- Tu sais très bien qu'ils ne feront pas le poids.

- Je sais surtout qu'aucun Alpha n'est assez stupide pour mettre sa meute en danger en dévoilant son existence aux humains.

Je tourne les talons et repart vers le comptoir ou je fini d'essuyer les verres. Mon portable me rappelle à ma vie simple et normale. En voyant le destinataire, je ne peux m'empêcher de sourire. Il tombe vraiment au bon moment celui là. Mon patron me taquine comme il le fait à chaque fois.

- Hé bien, qu'est ce qui te fait sourire comme ça ?

- Le plaisir de travailler avec toi Boss.

- Mais bien sûr. Tu vas finir par me le présenter ?

- Aucune chance. Tout ces trucs de couples c'est clairement pas pour moi.

- Tu dis ça parce que t'es jeune. Un jour, tu comprendras que ça change tout d'avoir une personne à aimer.

- Au pire j'adopterai un chien ou un chat. Allez, soyons fou, je prendrai les deux, dis je en riant.

Je me retourne et constate qu'ils sont partis. Je répond à son texto et dix minutes plus tard. On se sépare sur le pas de la porte.

- Amuses toi bien Emma, me dit il avec un clin d'œil.

- C'est exactement ce que je compte faire.

Il s'éloigne alors que je me tourne vers la forêt. Ma louve a besoin de courir, ni elle ni moi ne nous attendions à cette rencontre. Il n'y a jamais de Loups ici.

Elle a bien le droit à un peu de plaisir. Je me déshabille à l'abri des arbres et la laisse prendre le dessus. Elle s'élance aussitôt, court, parcours cette forêt comme si elle était la sienne. L'odeur d'un lièvre l'attire et elle se lance à sa poursuite avant de tuer sa proie et de la dévorer. Elle nettoie sa fourrure quand cette odeur revient.

POV Dean

Je l'ai suivis. Je dois comprendre pourquoi elle me fuit, pourquoi elle refuse de parler avec moi. Normalement, elle devrait en avoir autant envie que moi. Ces vêtements sont posés à l'entrée de la forêt, son odeur est partout sur cette terre, une odeur de rose mouillée avec quelques notes de menthe. Elle doit avoir l'habitude de courir ici.

À mon tour, je laisse mon Loup prendre le dessus, il aura peut être plus de chance de capter son attention. Je ne mets pas longtemps à la trouver et je suis stupéfait par ce que je vois.

Une magnifique louve blanche, d'une taille impressionnante, bien plus grande que toutes les autres louves que j'ai déjà vu. Elle se tourne vers moi, ces yeux bleu sont encore plus beau sous l'éclat de la lune.

Je m'approche lentement, mais elle se met à grogner férocement. Mon Loup est blessé par ce comportement, il ne comprend pas sa réaction. Si elle a des réserves, sa louve devrait la raisonner, lui dire que je ne lui veux pas de mal.

Je la regarde s'éloigner à regret. Je retourne sur mes pas pour reprendre ma forme. Elle finira par revenir, au moins pour récupérer ces vêtements.

Une heure plus tard, elle arrive enfin. Elle reprend sa forme devant moi. Son corps est juste parfait, la forme de ces seins, la finesse de sa taille, la courbe de ces hanches. Elle récupère ces vêtements et s'habille en m'ignorant.

Je grogne pour lui faire comprendre que je veux qu'on parle, mais je l'entends soupirer avant qu'elle ne se tourne vers moi.

- Qu'est ce que tu as pas comprit dans pars ?

- Je peux pas partir sans toi.

- Crois moi, tu le peux et tu vas le faire. Je ne te suivrai pas. Je ne suivrai aucun Alpha, aucun Loup. Personne ne m'enfermera dans une meute. Des tas de louves doivent faire la queue pour avoir tes faveurs. Choisis en une, n'importe laquelle, mais moi, oublies moi.

Elle commence à partir mais je l'arrête en l'attrapant par le bras. Sa réaction me surprend, c'est presque comme si je l'avais brûlé, elle saute en arrière alors que son regard s'assombrit.

- Tu ne me touches pas. Jamais.

Elle a presque craché ces derniers mots. Son portable sonne et déjà elle s'éloigne.

- Je t'ai dis que je passais, je suis en route. Je serai là dans dix minutes.

            
            

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