Chapitre 5 Chapitre 5.

MIKHAIL

Quelqu'un peut me dire ce que cet enfoiré fait ici ?!

Que fout Alessandro De Luca dans cette école ? Il a reçu toute la formation nécessaire à son futur rôle. Je ne le sais que trop bien, mon père voulait que je fasse comme lui, mais j'ai refusé. J'ai préféré venir dans cette école et apprendre ici. Me laissant par la même occasion encore quelques années de répit.

Les De Luca sont nos rivaux directs, même si mon père aimerait un jour établir une alliance entre nous, celui des De Luca est contre. Ce qui fait qu'ils sont pour le moment toujours nos ennemis. Et oui, je dois bien l'avouer, j'ai toujours détesté cet idiot d'Alessandro. Arrogant au possible ! Il est vrai qu'il est doué dans ce qu'il fait ! Je n'ai entendu que des éloges à son sujet. Il réussit tout ce qu'il entreprend, il sera un chef brillant et stratège. Ce qui m'énerve encore plus !

Mais pourquoi est-il venu ici ? Est-ce que son père l'a envoyé ici pour moi ? Pour me surveiller ? Ou pour créer des alliances ?

Je l'observe, son regard est rivé sur la fille en face de lui. Je tourne mon regard vers elle. Plutôt canon, je dirai même qu'elle est magnifique. Est-ce pour cela qu'il est venu ? Pour être avec elle ? Pour protéger sa copine ? hum, intéressant.

- Alors De Luca que fais-tu ici ? Dis-je en reportant mon attention sur lui.

- En quoi ça te concerne Volkoff ? répond-il en me jetant un regard rempli d'ennui.

- Simple curiosité. Pourquoi un membre ayant déjà été formé viendrait dans cette école ?

Je tapote mon doigt sur mon menton faisant semblant de réfléchir quelques secondes, puis claque des doigts.

- À moins que tu sois ici pour protéger quelqu'un ? dis-je en tournant mon regard vers sa copine.

De Luca qui d'habitude reste de marbre, à un petit sursaut de tension dans sa mâchoire à l'instant même où je le regarde de nouveau. Son regard est rivé sur sa copine, son poing serré sur la table. Mais il ne me répond pas. Il ne mord pas à l'hameçon. Pas encore.

Je contourne sa copine, tire la chaise à côté d'elle et m'y assoit. Elle tourne son regard vers moi et m'observe avec curiosité. Je détaille chaque centimètre de son joli visage. Il me semble l'avoir déjà vu quelque part...

Oh, mais oui ! C'est la fille qui était devant l'école quand je suis arrivé !

Je lui tends ma main et abhorre mon plus beau sourire.

- Salut, je m'appelle Mikhail. Et toi ?

Elle jette un regard à ma main, puis à son copain. Il secoue imperceptiblement la tête, pour lui signifier de ne pas me répondre. Chose qu'elle fait. Hum, sexy, docile et obéissante. Une vraie princesse de la mafia. Trop banale pour moi. J'aime quand elles ont du répondant, quand elle ne se laisse pas dicter leur conduite.

Je retire ma main et souris de plus belle à De Luca, tout en mettant mon bras sur le dos de la chaise de sa copine.

- Alors De Luca, tu ne vas pas me présenter ta jolie copine ?

Il ricane en secouant la tête, mais ne répond toujours pas.

- Je ne suis pas sa copine, mais sa soeur... me répond la fille sexy à sa place.

- Giu ! Tais-toi ! siffle Alessandro.

Oh, oh , oh, sa soeur ? Encore mieux.

- Quoi ?! Tu vas le laisser croire que je suis ta copine ? C'est dégueu ! De toute manière, il aurait bien fini par le savoir. On est dans la même école.

- Exactement ! Approuvai-je d'un signe du doigt. Donc tu es sa soeur. Giu...?

- Giulia ! N'espère rien venant de moi. Les ennemis de mon frère sont les miens. Crache t-elle en balançant mon bras de sa chaise.

Hum, finalement, je l'aime bien ! Elle n'est pas si docile et obéissante que je le pensais.

Je plonge mon regard dans ses jolis yeux gris et lui offre mon sourire spéciale fonte de culotte.

- Qui te dit qu'on est ennemi ?

Elle me regarde exaspérer.

- Pas besoin de me le dire. Cela se voit rien qu'en vous observant tous les deux.

Je me penche de sorte que ma bouche soit juste à côté de son oreille et lui chuchote :

- Connais-tu le dicton qui dit : Il vaut mieux être proches de ses amis et encore plus proches de ses ennemis ? Tu devrais le retenir.

- Volkoff, grogne Alessandro.

Je me redresse et garde mes yeux rivés sur Giulia. Elle me sourit pour la première fois. Mais ce sourire n'a rien de gentil.

- Et toi, connais-tu celui qui dit : l'ennemi de mon ami est mon ennemi ? C'est exactement ce que tu représentes. Tu n'es qu'un insecte sur ma route, un mec inexistant. Il vaut mieux que tu restes loin de moi et encore plus loin de mon frère.

- N'essaie pas de me provoquer Lia, il ne t'arrivera rien de bon. Si ton frère est ici, je devine que c'est pour te protéger. Si tu me cherches, il pourrait arriver des problèmes à ton cher frère ou encore mieux à toi. N'oublie pas qu'ici, c'est ma deuxième maison. J'ai beaucoup d'allié ici, contrairement à vous deux, dis-je en jetant un regard à Alessandro.

- Est-ce une menace, crache-t-elle entre ses jolies dents. Et c'est Giulia ! Pas Lia !

- Un avertissement Lia.

- Ne m'appelle pas comme ça !

- Ta réaction me donne envie de faire le contraire Lia. Souris-je.

Elle souffle hors d'elle et m'offre son joli majeur.

- Va te faire mettre, dit-elle.

- Avec toi ? Avec plaisir.

- Volkoff ! Aboi son frère. Laisse ma sœur en dehors de ça ! Cela ne la concerne pas !

Ouah, je crois que c'est la phrase la plus longue que je ne l'ai jamais entendu prononcer avant.

Je me lève, pose mes paumes de main sur la table et me penche vers lui.

- Tu te trompes. Tu viens de me confirmer ce que je pensais déjà.

- Quoi donc ? siffle-t-il.

Tu as enfin mordu à l'hameçon.

- Qu'elle est ton point faible. Depuis le temps que j'attendais ça. Je ne vais vraiment pas rester sans rien faire.

Il me fusille du regard, ses poings tellement serrés que ses jointures blanchissent. Oh oui, j'ai visé juste.

Je sors de la table, met mes mains dans mes poches et fait quelques pas avant de me retourner et de leur dire.

- Que le jeu commence !

Et je pars comme un prince, tête haute et grand sourire.

Je sens que je vais beaucoup m'amuser cette année !

                         

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