Chapitre 3 Chapitre 3.

GIULIA

Je rejoins ma famille en marmonnant de colère contre ce mec et nous suivons la collègue du videur. Elle nous conduit à travers des dédales de couloirs, puis nous prenons un ascenseur afin de rejoindre un appartement pour les élèves et leurs parents. Bien évidemment, c'est un appartement par famille, manquerait plus que nos parents s'entretuent au sein de l'école. Tout est tellement chic dans cette école. Tout du sol au plafond respire le luxe et la technologie. Après tout, nous sommes tous riches ici et vu la somme que dépensent nos parents pour qu'on soit ici, cela ne m'étonne pas qu'ils puissent faire un établissement comme celui-ci.

Nous dînons dans notre appartement, des employés de l'école se chargent de nous servir. Une fois rassasiés, nous filons tous dans nos chambres pour la soirée et nous couchons épuisé par cette journée de voyage. Je suis dans mon lit, mon regard rivé au plafond. Je repense au mec de tout à l'heure, au culot qu'il a eu. Ce mec ne se prend vraiment pas pour de la merde. C'est vrai que je le matais, on ne peut pas dire qu'il a un physique désagréable à regarder. Mais sérieusement ? En quelques secondes à peine me proposer de lui tailler une pipe ?! Ce mec ne manque pas d'air !

Est-ce que j'ai l'air d'une nana facile ? Clairement non ! Je n'ai même jamais embrassé de garçons ! Alors sucer un mec, encore moins ! Si mon frère ou mon père l'avait entendu, il lui aurait refait le portrait. Cette espèce de goujat !

Argh !! Il m'agace !! Alors pourquoi je pense encore à lui ? À ses yeux vert d'eau ? À son sourire magnifique, avec ses jolies fossettes sur chaque joue ? Pfff, je suis vraiment pathétique !

La nuit a été courte, j'ai fait pour la première fois un rêve érotique avec... Je vous le mets dans le mille... Le goujat !

Je me suis réveillée trempée de partout. DE PARTOUT ! Si vous voyez ce que je veux dire !

Après une bonne douche froide afin de me remettre les idées en place, nous rejoignions les salles de réunions, que la dame nous à montrer hier. Une salle réservée aux élèves et une salle réservait aux parents. Ils ne nous mélangent pas, je ne comprends pas vraiment pourquoi. Peut-être qu'il est plus facile de reconnaître de quelle famille, nous venons, si nous sommes à côtés de nos parents ? Aucune foutue idée.

Je suis mon frère en direction de notre salle de réunions, nous entrons et prenons place au fond de l'amphi. La salle est déjà pleine à craquer. Je m'assois sur un siège libre entouré de mon frère sur ma gauche et d'une fille sur ma droite. J'observe les élèves, essayant de reconnaître un visage familier parmi cette foule. Aucun, ne me dis rien. Si ce n'est peut-être un. Le goujat ! Il se tient debout contre le mur de droite, bras croisés sur son torse. Aujourd'hui, il porte un bas de jogging noir Nike avec un tee-shirt assorti de la même marque, des baskets blanches Tommy Hilfiger. Il a la tête adossée au mur et le regard porté sur le plafond. J'observe sa pomme d'adam monté et descendre à chaque déglutition et j'en viens à me demander quel goût il aurait si je lui léchais la gorge ? Je secoue la tête pour chasser cette pensée et reporte mon attention sur le devant de l'amphi.

Toute cette salle pue le luxe, du marbre, du parquet, des lustres, des moulures, de l'or incrustait. Sérieusement ?! Comme si c'était nécessaire pour apprendre correctement. Il suffit d'avoir des bons professeurs pour cela, des professeurs qui vous entraînent dans leur récit, qui vous donne envie d'écouter et d'apprendre. Je ne sais pas ce que me réserve cette année, niveau cours et enseignement. Je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai besoin d'être ici, mais je l'accepte. Et à la vue de tous ces beaux garçons, je me dis que peut-être, j'aurai la chance de rencontrer l'homme de ma vie. Il sera forcément issu d'une famille mafieuse, mais cela n'empêche pas qu'il puisse être un mec bien. Comme mon père l'est avec ma mère. Jamais, au grand jamais, il n'a été violent avec elle, il n'a même jamais haussé le ton sur elle.

Un homme d'une quarantaine d'années entre dans la salle et se place sur l'estrade devant un pupitre muni d'un micro. Tous les bavardages cessent immédiatement, il faut dire que le mec en impose. Grand brun, cheveux court, musclé de partout, regard froid et meurtrier. Ouais, il fait flipper à mort.

- Bonjour à tous.

Une horde de bonjour fuse en retour.

- Je me présente pour ceux que ne me connaisse pas, je suis Calvin Semaq, directeur adjoint et professeur de combat rapproché, ceux qui ont choisi cette option auront le plaisir de me côtoyer 6 heures par semaine.

Oh la vache ! Sérieusement ? Père pourquoi avoir choisi cette matière ? Grrr.

- Notre directeur étant en train de présenter l'école à vos parents, c'est donc moi qui ai l'honneur de vous faire un rapide débriefe avant la visite pour les nouveaux. D'abord les règles de cette école, même si la plupart d'entre vous sont déjà adepte de cette école, cela ne vous fait pas de mal de les réentendre. Comme vous le savez, nous sommes une école pas comme les autres. Ici, vous allez apprendre les vices et les faces cachés de notre monde. Nous sommes tous ici issues de famille mafieuse, qu'elle soit Italienne, Russe, Espagnol et j'en passe, nous sommes tous unis par le même destin. Si vous êtes ici, c'est que vos parents estiment que vous êtes à la hauteur pour suivre ces formations. Suivant vos options choisies, vous allez apprendre à vous défendre, à torturer, à blanchir de l'argent, à interroger à obtenir ce que vous voulez de votre ou vos adversaires, à tirer avec des armes à feu, à poignarder au bon endroit avec des armes blanches et encore plein d'autres. Cependant, et j'insiste sur cette première règle, aucun meurtre au sein de cet établissement ne sera toléré.

Meurtre ? Il a bien dit meurtre ?! On risque notre vie ici ??!

- Je me doute bien que vous ne pourrez pas tous être amis, que ce soit à cause des tensions qui règne entre vos familles, entre vos clans ou entre vous tout simplement. Mais sachez, que cet acte ne sera, en aucun cas, toléré ici. Vous pouvez vous battre, avoir des coups bas, même blessé vos rivales, mais en aucun cas cela ne doit aller jusqu'à la mort. Sous peine bien évidemment de perdre votre vie. Vos parents en acceptant de vous laisser ici, vont devoir signer une décharge qui nous autorise à prendre toutes les mesures nécessaires à votre éducation criminelle. Si par malheur l'un d'entre vous venez à abattre un de ces camarades, il est stipulé dans le règlement que Monsieur Lenach ou moi-même sommes autorisé à abattre le criminel en question. Est-ce bien compris ?

Un "oui" groupé lui répond, moi, je suis trop abasourdie pour sortir le moindre son.

- Bien. Des questions sur cette règle ?

Je regarde autour de moi pour voir si quelqu'un en a une. Mon regard se pose sur une petite blonde assise vers l'avant qui lève la main. Monsieur Semaq lui donne la parole.

- Avez-vous déjà eu à supprimer un élève pour cet acte Monsieur ? demande-t-elle.

Monsieur Semaq sourit, s'attendant vraisemblablement à cette question.

- Oh oui, plus que tu ne le crois, sourit-il.

Bordel, mais où ai-je atterri ?!

            
            

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