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GIULIA
- D'autres questions ? Demande le prof.
Personne ne répond ni ne lève la main.
- Bien, je poursuis. Deuxième règle, interdiction de sortir de l'enceinte du domaine. Notre domaine s'étend sur plusieurs hectares de terrain qui sont sous surveillance vidéo et protégé par des gardes. Il est interdit aux élèves de sortir des limites du terrain, vous pouvez, allez-vous promener, courir, ou que sais-je encore dehors. Mais vous ne devez en aucun cas passer les limites du terrain. Sinon Monsieur Stab le professeur de torture se fera un plaisir de vous punir. Le week-end, vous aurez la permission de sortir de l'établissement pour vous rendre à la première ville afin de profiter un peu de votre jeunesse. Ses sorties seront encadrées par des professeurs bien évidemment, et vous devrez vous inscrire sur une liste au préalable qui vous sera distribué chaque mercredi de chaque semaine.
Ok, je ne pensais pas qu'on aurait la permission de sortir s'éclater, c'est cool. Il faudra que je pense à m'inscrire sur cette foutue liste. Hors de question que je quitte cette école sans permission, je n'ai vraiment pas envie de rencontrer ce Monsieur Stab.
Le prof de combat rapproché continue de nous lister les règles de l'école, les trucs un peu plus basiques aux autres écoles. Nous devons être présents à chaque cours, nous devons effectuer le travail demandé sans rechigner, nous devons nous tenir aux cours qui font partie des matières choisies. Les empreintes que nous avons données à notre arrivée, nous servirons pour notre chambre, pour accéder aux salles de sport et aux ascenseurs. Il nous précise que pour la salle où les armes sont rangées, nos empreintes ne fonctionneront pas, qu'elle est protégée par divers trucs technologiques et qu'il nous est impossible d'y accéder. Seuls les profs ont accès à cette salle et peuvent nous distribuer les armes dans le cadre des cours.
Il continue de parler des règles infini de ce bahut pendant au moins une demi-heure. J'ai décroché depuis longtemps. De toute manière, je ne compte pas faire de vague, ennemi présent ici ou pas. Pour moi, nous sommes seulement des gosses, nous ne sommes pas responsables des actes de nos parents, hors de question que je rejette ma haine sur un enfant pour ce que ses parents auraient fait à ma famille.
Nous finissons enfin par aller visiter l'école. Il était moins une, encore un peu et je m'endormais. Nos parents l'ont visité avant nous et nous attendent de nouveau dans l'appartement où nous étions hier soir pour nous dire au revoir. Nous visitons les diverses salles de classe, qui je dois l'avouer, je n'imaginais pas du tout comme cela. Ce sont des salles de classe basique. J'imaginais plutôt des caves lugubres, des cadavres un peu partout. Bref. Pas du tout, des classes comme au lycée classique.
Il y a également une salle de cinéma, une salle de sport, un solarium, un spa et une piscine qui sont mis à notre disposition pour chaque instant de libre. Il y a une cafétéria qui ressemble plus à un restaurant de luxe qu'à une cantine.
Nous visitons ensuite l'extérieur, du moins une partie, car il y a plusieurs hectares de forêts. Monsieur Semaq nous désigne les limites du terrain et nous montre également les différents postes des gardes.
Nous finissons notre visite par nos dortoirs, les filles et les garçons sont bien évidemment séparés, mais seulement un étage nous sépare, autrement dit, il suffit de prendre l'ascenseur ou l'escalier pour rejoindre son mec ou sa meuf. Après, cependant, pour pouvoir rentrer dans la chambre, il faut que l'on scanne notre empreinte du pouce droit. Aucun autre moyen ne nous permet d'y accéder, hormis si on ouvre de l'intérieur. Ce qui soit dit en passant, me rassure. Notre numéro de chambre nous est remis en toute discrétion, chacun notre tour, nous récupérons un papier contenant le numéro de notre chambre. À nous de le donner aux autres si nous le souhaitons.
Pour ma part, je cache bien soigneusement mon numéro lorsque je regarde le papier, je ne sais pas encore si ici des gosses veulent venger leur famille contre les De Luca. Je préfère donc rester discrète. Je suis chambre 216. Alessandro est chambre 116, soit un étage au-dessus de moi. Contrairement à moi, il s'en fout qu'on sache dans quelle chambre il est. Il lit le nombre à voix haute et jette le papier une fois lu.
Monsieur Semaq nous indique que nos chambres bénéficient toutes de salle de bain et de toilette indépendant. Je suis ravie, je n'avais pas forcément envie d'arpenter ses couloirs à moitié nue et sans défense.
Nous pouvons enfin retourner voir nos parents pour leur dire au revoir, cette après-midi les cours commencent. Nous pourrons voir nos chambres seulement à la fin des cours. Nos valises y auront été déposées. Dans une heure, nous devons nous rendre à la cafétéria pour notre premier repas de midi. Les parents quant à eux sont prié de partir avant le début des repas. Alessandro et moi retrouvons nos parents à l'appartement des invités. Nous discutons quelques minutes avant de se dire au revoir. Ils nous enverront une voiture nous chercher pour les vacances de Noël, d'ici là, nous resterons ici H 24. Ça va faire long ! Quatre putain de mois sans retourner chez moi ! Quel enfer !
Nous embrassons nos parents et rejoignons la cafétéria. Nous récupérons un plateau et devons scanner notre main droite pour pouvoir prendre des plats. Je choisis en entrée des œufs mayonnaise, en plat des tomates farcis avec du riz, en dessert un donut au chocolat et en boisson un Coca Cherry. Alessandro, choisis en entrée du saucisson, en plat poulet frite, en dessert un donut également et en boisson un Sprite. Nous nous trouvons une table vide et nous installons face à face.
- Alors t'en penses quoi ? Me demande-t-il.
- Quoi donc ?
- De l'école, bécasse, ricane-t-il.
- Oh, souris-je. Pour le moment, je n'ai pas vraiment d'avis. Et toi ?
Il hausse les épaules, ce qui signifie en langage Alessandro, je ne sais pas encore.
Nous commençons à manger tout en parlant de tout et de rien, lorsqu'une ombre apparaît à côté de nous. Nous regardons qui cela peut être. Je me fige, pendant que mon frère contracte la mâchoire en arborant un regard meurtrier.
Le goujat !
Mais qu'est-ce qu'il nous veut ?
- Tiens, tiens, tiens. Quel déplaisir de te voir là De Luca, dit-il en s'adressant à mon frère avec un regard plein de dégoût.
Ah ! Alors, il nous connaît ? Et apparemment, il ne nous aime pas.