Dans la grande salle d'audience, décorée avec une magnificence austère qui contrastait avec la tourmente intérieure du souverain, Dante prit la parole d'une voix basse et autoritaire. « Nyx, » déclara-t-il, les yeux d'un gris perçant fixés sur elle, « jusqu'à la prochaine lune de sang, tu resteras ici, au palais, sous ma garde. »
Ses mots, aussi tranchants que le glaive d'un guerrier, retentirent dans le silence de l'assemblée. Les murmures se turent instantanément, tandis que les regards se tournaient vers la jeune femme qui, malgré l'apparence de calme, vibrait d'un feu intérieur incontrôlable.
Nyx, se tenant droit malgré l'ombre de la contrainte, sentit une colère sourde bouillonner en elle. Son regard, enflammé par la révolte, se posa sur Dante avec une intensité qui défiait la fatalité des lois anciennes. « Vous ne m'enchaînerez pas, Dante, » lança-t-elle d'une voix ferme et tremblante à la fois, trahissant à la fois sa fureur et sa douleur. « Je suis libre, et même si vous insistez pour me retenir, sachez que je briserai toutes ces chaînes, de quelque manière que ce soit. »
Mais les mots de Nyx se perdirent dans l'écho de l'autorité du roi, et il était décidé. Dante, implacable, fit signe à ses gardes, qui, sans un mot, se mirent en mouvement dans un ballet silencieux. Des guerriers royaux en armure sombre surgirent des ombres, leurs pas résonnant sur les dalles froides du sol. Leurs yeux, durs et sans pitié, se posaient sur Nyx comme s'ils étaient les gardiens d'un ordre immuable, destinés à exécuter la volonté du roi.
Refusant de se laisser faire, Nyx sentit une impulsion irrésistible la pousser vers la liberté. Profitant d'un moment d'inattention dans le mouvement des gardes, elle se précipita vers une porte latérale qui menait aux jardins du palais. Dans un souffle de rébellion, elle s'élança dans le couloir obscur, espérant disparaître dans la nuit naissante, là où l'ombre et la lumière se mêlaient en une danse incertaine.
« Arrêtez-la ! » cria l'un des guerriers, sa voix coupant l'air lourd de la nuit.
Le bruit des bottes se fit entendre, se rapprochant à grande vitesse. Nyx, le cœur battant la chamade, s'engouffra dans un passage étroit, les murs de pierre froids semblant vouloir l'engloutir dans leur silence. Elle sentait son esprit divaguant entre le désir de liberté et la crainte d'être à jamais captive d'un destin imposé. Ses pensées se bousculaient : chaque pas la rapprochait d'une évasion, chaque instant était un pari contre l'ordre établi.
Mais le destin, cruel et implacable, semblait avoir d'autres desseins. Alors qu'elle se faufilait à travers une série de corridors secrets, une main ferme se posa sur son épaule. Elle se retourna brusquement, prête à se défendre, mais se retrouva face à un groupe de guerriers aux visages impassibles, leurs armes déjà dégainées et leurs regards résolus.
« Tu ne vas nulle part, » gronda l'un d'eux d'une voix rauque. « Le roi l'a décrété, et nous ne transgressons pas ses ordres. »
Nyx tenta de se dégager, ses yeux lançant des éclairs de défi dans l'obscurité. « Laissez-moi partir ! » implora-t-elle, la voix vibrante d'une détermination qui refusait de plier. Mais les chaînes invisibles de l'autorité se refermèrent sur elle. En un éclair, des hommes armés la saisirent fermement, l'empêchant de poursuivre sa fuite.
Acculée dans un passage étroit, Nyx sentit le poids de la défaite s'abattre sur ses épaules. La rage et le désespoir se mêlaient à la douleur physique de chaque prise ferme sur ses bras. Malgré tout, dans l'ombre de cette capture, une étincelle d'espoir brûlait encore en elle. Elle ne voulait pas se laisser enfermer sans se battre.
« Lâchez-moi, vous ne comprenez pas... » lança-t-elle d'une voix vibrante d'émotion, mais ses paroles furent étouffées par le cliquetis métallique des armes. Les gardes, implacables, l'emmenèrent vers la grande cour où Dante attendait, impassible et distant.
Devant le trône royal, dans une atmosphère tendue où chaque regard semblait peser comme un jugement, Dante observa Nyx, désormais captive mais toujours fière. Les murmures de la foule se transformaient en un grondement sourd, et l'air était chargé d'un suspense presque palpable. Les prêtresses du Destin avaient prédit leur union, mais le destin ne s'inclinait pas devant les désirs du cœur, et Dante, en tyran désabusé, ne voulait rien entendre de cette prophétie.
« Ta tentative de fuite prouve ta nature indomptable, » déclara Dante, sa voix résonnant dans la vaste salle avec une autorité glaciale. « Mais sache que ton sort est désormais lié à celui du royaume. Tu resteras ici, jusqu'à la prochaine lune de sang. »
Ses mots étaient des chaînes, des serments de retenue que même la plus ardente des révoltes ne pouvait briser. Les regards se portèrent sur Nyx, dont les yeux brillaient de colère contenue et de défi silencieux. Elle se tenait droite, refusant de se laisser abattre, même si son corps était désormais prisonnier des hommes du roi.
L'assemblée, partagée entre l'admiration pour son courage et le respect de l'ordre établi, retint son souffle. Un silence lourd s'installa, ponctué seulement par le martèlement de son cœur qui semblait vouloir se libérer de cette captivité imposée. Dans ce moment suspendu, une voix s'éleva de l'ombre, une voix qui portait le défi de la liberté et l'écho de la justice : « Si tu veux prouver ta valeur, montre-nous ta force, Nyx. »
Ces mots, portés par l'un des généraux de Dante, résonnèrent dans la salle. Ce général, un homme à la stature imposante, aux yeux d'un bleu perçant, s'avança, le visage empreint d'un sérieux martial. « Si tu penses être plus qu'une simple captive, défie-moi en duel. Prouve que ta rébellion n'est pas vaine, et que ta force dépasse celle de toute simple contrainte royale. »
Un frisson parcourut l'assemblée. Nyx, malgré la douleur de sa capture et l'amertume de son emprisonnement, sentit une rage nouvelle se lever en elle. « Très bien, » déclara-t-elle d'une voix déterminée, se redressant malgré les chaînes qui semblaient vouloir la retenir. « Je défie ton autorité, et je défie ton bras. Je ne suis pas ici pour m'incliner, mais pour prouver que je suis digne de ma propre liberté. »
Les yeux du général se plissèrent sous l'effet d'un mélange d'amusement et de défi. « Alors, prépare-toi, » répliqua-t-il, le ton empreint d'une assurance de guerrier aguerri. « Que ce duel soit le témoin de ta force et de ta détermination. »
Les mots se mêlèrent aux battements de cœur, et en un instant, la grande cour fut transformée en une arène improvisée, où le destin de Nyx se jouerait en un affrontement de force et de volonté. Les murmures se turent, remplacés par un silence tendu, comme si l'univers lui-même retenait son souffle.
Le sol de marbre fut dégagé pour créer un espace où la poussière et la sueur allaient se mêler dans une danse de violence et de beauté tragique. Nyx, malgré sa captivité, se dégagea de toute la retenue possible et se mit en position. Ses muscles, forgés par des années de combats clandestins, se tendirent avec une grâce féroce, et son regard, affûté par la rébellion, se fixa sur son adversaire. Le général, vêtu d'une armure qui témoignait de ses nombreuses batailles, se présenta avec un calme presque cérémonial, son épée scintillant dans la lumière tamisée.
« Sois prête, » murmura-t-il, « car ce duel ne sera pas seulement un test de force, mais une épreuve de ton âme. »
Nyx hocha la tête, ses lèvres se dessinant un sourire à la fois fier et douloureux. « Je ne reculerai devant rien, » répondit-elle d'une voix vibrante, « car chaque coup que je porterai sera le reflet de mon désir de liberté. »
Les deux adversaires se jaugèrent du regard, et dans un silence chargé de promesses et de défis, le duel débuta. Les premières touches furent rapides, presque chorégraphiées, mêlant habileté et détermination. Chaque coup de lames se faisait écho dans la salle, créant une symphonie de cliquetis métalliques et de cris étouffés. Nyx se déplaçait avec une agilité déconcertante, esquivant et parant avec une grâce féroce, tandis que le général, expérimenté et méthodique, ne ménageait aucun effort pour la pousser dans ses retranchements.
« Tu as du talent, » lança le général, alors qu'ils échangeaient une série de coups rapides, leurs épées se frôlant dans un ballet mortel.
« Et toi, » rétorqua Nyx, ses yeux flamboyants de défi, « tu devrais apprendre à ne pas sous-estimer la force d'un esprit libre. »
Les spectateurs, captivés par cet affrontement inattendu, ne pouvaient détacher leurs regards de ce duel. Les émotions se mêlaient à l'excitation dans l'air, créant une atmosphère où le temps semblait suspendu entre chaque mouvement, chaque parole prononcée. Le combat devint le symbole même de la lutte de Nyx contre l'emprisonnement, un cri de rébellion face à un destin imposé.
Chaque échange était un défi lancé aux lois du palais, un refus de se soumettre aux diktats d'un pouvoir qui voulait la briser. Le regard du général, initialement empreint d'un scepticisme mesuré, s'adoucit peu à peu en voyant la détermination inébranlable de la jeune guerrière. Ses gestes, précis et audacieux, évoquaient la force d'un ouragan prêt à balayer tout sur son passage.
« Tu es plus forte que je ne l'avais imaginé, » admit le général, le souffle court après un enchaînement particulièrement intense.
Nyx, haletante mais fière, ne répondit que par un regard qui en disait long sur sa volonté de ne jamais se laisser dominer. Le duel, loin d'être une simple confrontation physique, devenait l'expression même de son refus de vivre selon les diktats d'un destin imposé.
Alors que les minutes s'égrenaient et que le combat atteignait un paroxysme, les chaînes de la captivité semblaient se dissoudre dans l'énergie brute et sauvage qui émanait de Nyx. Chaque coup porté était une déclaration, chaque parade un cri silencieux de révolte contre l'ordre établi. La salle, témoin de cette démonstration de force, vibrait au rythme des impacts et des soupirs de la foule.
Dans un ultime échange, alors que leurs épées se rejoignaient dans une collision étincelante, Nyx parvint à désarmer son adversaire d'un mouvement vif et imprévisible. L'arme tomba au sol avec un bruit sourd, et le général, déséquilibré, se retrouva à genoux, vaincu par la détermination implacable de la rebelle.
Un silence stupéfait s'abattit sur l'assemblée. Nyx, debout au milieu de la scène improvisée, regardait son adversaire avec un mélange de respect et de défi. Sa poitrine se soulevait avec la force d'un cœur battant pour sa liberté, et dans ses yeux se lisait l'éclat d'une victoire obtenue au prix de tant de combats intérieurs et extérieurs.
« Voilà ce que signifie défier le destin, » murmura-t-elle d'une voix douce, presque hypnotique, « ce n'est pas seulement une question de force physique, mais de volonté inébranlable de ne jamais se laisser briser. »
Les applaudissements se mêlèrent aux acclamations timides de ceux qui avaient assisté à cet affrontement, et même Dante, du haut de son trône, ne put qu'observer en silence, partagé entre l'amertume de son refus et l'écho d'un pouvoir qui, malgré tout, s'imposait devant lui.
Dans ce tumulte, Nyx avait prouvé non seulement sa force, mais aussi que son âme ne serait jamais enchaînée par les lois d'un destin imposé. Le duel était terminé, et, pour l'instant, la rebelle avait triomphé de l'ordre qui cherchait à la dompter.
Ainsi, dans la lumière tamisée de la salle et au milieu des regards chargés d'émotion, la lutte pour la liberté se faisait sentir, marquant à jamais le passage d'une jeune femme qui, bien que piégée au cœur du palais, avait su transformer son destin en une démonstration éclatante de force et de courage.