Chapitre 2 Scène 2 °Kaïs°

À peine sommes-nous sorties de la maison que je regrette de n'avoir pas pris de quoi me déguiser en voyant la horde de paparazzis qui fond sur nous. Toutes les trois, nous nous engouffrons rapidement dans la voiture qui nous attend.

Kelly grommele quelques insultes entre ses dents. Elle hait les journalistes, qui ne font qu'attirer des problèmes aux gens.

Nous commençons par faire du shopping, puis, nous rentrons pour nous reposer - nous sommes vraiment crevées -, avant d'aller dîner dans un super restaurant du coin.

Il est plus de minuit, nous nous décidons donc à quitter le restaurant où nous étions. Les rues sont bondées. Les musiques des discothèques sont trop fortes. Nous nous arrêtons dans un bar pour boire un coup puis nous nous rendons dans une discothèque vraiment très animée et où se trouvent des femmes aussi belles les unes que les autres. Installées à une table, nous regardons ces demoiselles en jeans moulant, en toute petite robe, en chemisier plus que transparent. Kelly est aux anges.

{ On aurait dit un enfant à qui l'on remet une montagne de cadeaux. }

Effectivement. Quant à Laurel et moi, nous restons assises, prenant plaisir à regarder notre amie se trémousser sur la piste de danse.

Peu après, nous allons sur la piste aussi. Nous ne sommes pas encore saoules; rassurez-vous. Kelly danse avec une bonne dizaine de filles avant de jeter son dévolu sur une fille vraiment très très jeune.

{ La fille de la nuit dernière ? }

Sûrement.

Sa façon de danser avec Kelly me fait comprendre que cette jeune fille sait vraiment ce qu'elle veut.

{C'est-à-dire notre chère Kelly quoi.}

Il sera bientôt trois heures du matin. Laurel et moi décidons de rentrer à la maison nous reposer. Kelly préfère rester encore un peu. Avant de m'en aller, je lui lance un regard et cette dernière me sourit.

"- Qu'est ce qu'on va faire une fois réveillées ? demande Laurel tandis que je regagne la voiture."

Des flots de musiques sortent des boîtes de nuit, les rues sont bruyantes. Heureusement que une fois à l'intérieur de la voiture et les vitres remontées, on ne peut plus rien entendre.

"- Je n'en sais trop rien. Dormons d'abord, on verra le programme plus tard."

Une fois à la maison, Laurel et moi, nous nous installons au bord de la piscine pour fumer un peu et discuter aussi.

Une fois nos cigarettes terminées, nous allons nous coucher. Je suis tellement crevée que Morphée m'emporte immédiatement.

•••

Laurel et moi sommes installées à table, en train de petit-déjeuner. Nous discutons de tout et de rien quand Kelly et sa conquête daignent enfin se montrer. La demoiselle n'a aucunement l'air gêné, au contraire.

"- Je n'arrive pas à y croire. J'ai devant moi Kaïs, la Kaïs; c'est trop génial, dit-elle toute excitée.

- Bonjour, dis-je tout simplement en souriant.

- Oh désolée, bonjour, reprend la demoiselle. On peut faire une photo ?"

J'acquiesce. Elle donne son téléphone à son coup de deux soirs pour qu'elle prenne la photo. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Au début, ça me dérangeait mais bon, plus maintenant. J'ai fini par m'y habituer.

"- Tu prends le petit déjeuner avec nous ? lui proposai-je, une fois la séance photo terminée.

- Oui, je meurs de faim. Votre amie m'a achevé; on aurait dit une pile électrique, dit-elle en riant."

À la lumière du jour, on aurait dit une adolescente. Elle est vraiment jolie et a un corps magnifique. Elle porte une petite robe bleue électrique. Ses cheveux aussi blonds que ceux de Laurel sont attrapés en une queue de cheval.

Kelly s'est assise à ses côtés après avoir fait un bisou à Laurel et m'avoir fait un check. Livni - c'est son nom - se sert un café et prend des pancakes tandis que notre chère Kelly qui semble d'ailleurs de très bonne humeur prend des oeufs, du bacon, des pancakes et des toasts. Face à cela, Lau et moi, nous nous regardons d'un air entendu.

Toutes les quatre bavardons agréablement et, une fois son petit-déjeuner terminé, Livni demande à son amante de lui appeler un taxi.

"- Le chauffeur peut te déposer, dis-je.

- Ça ne te dérange pas?

- Pas le moins du monde Livni, je répond en souriant.

- Merci ! Au passage, j'ai été à deux de tes concerts et j'ai vraiment adoré. Hâte de te revoir sur la scène avec de nouvelles compositions.

- Bientôt, dis-je simplement en souriant.

- Je l'accompagne jusqu'à la voiture, dit Kelly."

Une dernière accolade et la voilà partie. Mon amie semble être vraiment satisfaite et heureuse de la nuit qu'elles ont passé toutes les deux. Par contre, Laurel et moi savons que ça sera la même chose avec Livni aussi; une fois que celle-ci sera partie, elle l'oubliera et oubliera même son prénom. De toutes les façons, il ne faut pas se faire vraiment d'illusions à partir du moment où l'on accepte de coucher avec une personne qui nous est inconnue, rencontrée un soir dans une boîte de nuit, à moitié ivre. Mon amie s'arrange toujours pour que ses conquêtes et elle recherchent les mêmes choses à chaque fois.

Elles passent une nuit fantastique, et une fois le soleil levé, elles deviennent de parfaites étrangères l'une pour l'autre.

{Les règles du jeu sont claires.}

"- Tu vas où ? me questionne Laure.

- Préparer ma valise et prévenir le pilote car il me semble qu'on aura des soucis dans peu de temps, dis-je en laissant échapper un petit rire."

Je pars dans ma chambre, prends ma guitare et retourne m'asseoir à ma place sur la terrasse. Je joue un peu de mon instrument et m'arrête quand je vois mon amie revenir, le sourire aux lèvres.

"- Eh bien ma chère amie, ça a été une bien belle petite surprise, dis-je en riant. Tu n'imagines pas à quel point j'adore recevoir des fans aussi charmantes au petit-déjeuner. Mais pour ton information, Lau et moi avons déjà préparé nos valises. Tu devrais faire de même avant que son père ne débarque avec une kalachnikov.

- Je n'ose même pas imaginer, dit la concernée en riant. Elle a vingt-quatre ans et vient de sortir de l'université; elle a étudié elle aussi le droit. Pis, ce n'est pas la première fois qu'elle couche avec des inconnues."

À l'entente de son âge, Laurel manque de s'étouffer avec son jus de fruit. Parce que oui, elle fait beaucoup plus jeune que ça.

"- Je suis vraiment déçue; vraiment déçue, dis-je en allumant une cigarette."

Je fume un peu. Je sais que ce n'est vraiment pas bon pour la santé. C'est l'un des avantages d'être célibataire. Même si je dois reconnaître que souvent, ça me manque de me réveiller aux côtés de quelqu'un, de déverser tout cet amour que j'ai en moi, je suis libre de faire ce que bon me semble sans me justifier auprès de qui que ce soit.