ENTRE DOMINATION ET DÉSIRE
img img ENTRE DOMINATION ET DÉSIRE img Chapitre 4 Les premières doutes
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Chapitre 6 Les ombres du désir img
Chapitre 7 L'effet img
Chapitre 8 Le contrat img
Chapitre 9 J'accepte img
Chapitre 10 Présentation img
Chapitre 11 Les premières img
Chapitre 12 Intimité img
Chapitre 13 Tension croissante img
Chapitre 14 Les Premiers Signes de img
Chapitre 15 L'Exploration des Limites img
Chapitre 16 La peur du sentiment img
Chapitre 17 La confusion img
Chapitre 18 Première séance img
Chapitre 19 La tranquillité img
Chapitre 20 Une timidité img
Chapitre 21 Peut-on img
Chapitre 22 Dans le donjon img
Chapitre 23 L'inimitié img
Chapitre 24 Distance et dissonance img
Chapitre 25 Évasion nocturne img
Chapitre 26 Confrontation img
Chapitre 27 Confrontation img
Chapitre 28 La fracture img
Chapitre 29 Pouvoir img
Chapitre 30 Torride img
Chapitre 31 Les Courbatures img
Chapitre 32 Un bon souvenir img
Chapitre 33 Je refuse img
Chapitre 34 C'est img
Chapitre 35 Entre la rage et l'ivresse img
Chapitre 36 L'abîme et la fièvre img
Chapitre 37 À bout de souffle img
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Chapitre 4 Les premières doutes

Charnelle

Je rentrai chez moi ce soir-là épuisée, mais pas de la manière habituelle. Ce n'était pas la fatigue de la journée de travail qui m'accablait, c'était plutôt ce tourbillon de pensées qui ne cessait de m'envahir. Chaque geste, chaque parole échangée avec Adrien m'avait laissée perplexe, comme si j'étais plongée dans une sorte de rêve éveillé que je ne parvenais pas à contrôler. Le simple fait de repenser à nos échanges, à ses regards, à la tension palpable, me faisait frémir.

Je m'assis dans mon canapé, un soupir échappant de mes lèvres. Je n'arrivais pas à échapper à la question qui me hantait : pourquoi est-ce que je me sentais ainsi ? Pourquoi était-ce lui, de tous les hommes, qui avait ce pouvoir sur moi ? D'habitude, j'étais bien plus rationnelle, capable de maintenir mes émotions sous contrôle. Mais avec Adrien, tout était différent. Il me perturbait de manière que je n'avais jamais imaginée, et chaque fois que je pensais avoir trouvé une réponse, il me la faisait oublier par une simple phrase, un regard.

Je n'avais aucune idée de ce que j'étais en train de faire. Était-ce moi qui compliquais tout, qui rendais cette situation bien plus complexe qu'elle ne l'était réellement ? Ou était-ce lui qui avait véritablement franchi une ligne, en me poussant à remettre en question mes propres limites ?

Je pris mon téléphone, hésitante. Camille... Elle m'avait laissée avec de nombreuses interrogations. Pourquoi m'avait-elle parlé d'Adrien de cette manière ? Pourquoi m'avait-elle avertie ? Avait-elle un intérêt particulier à me mettre en garde, ou était-ce simplement de la bienveillance ? Je n'arrivais pas à déterminer si ses paroles étaient un conseil amical ou une tentative de manipulation.

Je scrolai sur l'écran, hésitant à lui répondre. Mais avant même que je ne puisse prendre une décision, une notification apparut. C'était un message d'Adrien. Il n'avait pas l'air d'être du genre à envoyer des messages en dehors des horaires de travail, alors cela me surprit. L'objet était simple, presque anodin : "Rien de trop compliqué, n'est-ce pas ?"

Je relus le message plusieurs fois. Ce n'était pas une question anodine. Il savait parfaitement à quoi il faisait allusion. C'était ce "dossier" de la dernière fois. Mais maintenant, quelque chose en moi me faisait hésiter. Le ton de ce message, son contenu... il y avait un double sens que je n'arrivais pas à ignorer.

Je laissai mon téléphone sur la table basse et me levai pour me préparer un thé. Je savais que je devais prendre du recul. Il était essentiel que je ne me laisse pas embarquer dans une spirale de doute et d'incertitude. Je devais garder ma distance, garder le contrôle. Mais au fond de moi, je sentais que c'était déjà trop tard.

Lorsque je revins dans le salon, mon téléphone vibra à nouveau. Cette fois, c'était un appel. Adrien. Mon cœur fit un bond. Je n'avais pas prévu de lui parler ce soir. Je n'étais pas prête à gérer cette conversation, pas dans l'état où j'étais.

Je regardai l'écran un moment, ne sachant pas quoi faire. Puis, comme poussée par une force que je n'arrivais pas à comprendre, je pris le téléphone et répondis.

"Charnelle", dit-il d'une voix calme et presque douce. "J'espère que je ne te dérange pas."

Je me figeai. Comment aurait-il pu savoir si je voulais ou non être dérangée ? Pourquoi cette question, pourquoi ce ton ? C'était comme s'il savait que j'étais en train de lutter avec mes propres pensées.

"Non, tu ne déranges pas", répondis-je, d'un ton plus froid que je ne l'aurais souhaité. "Que puis-je faire pour toi ?"

Il laissa un léger silence, comme s'il mesurait ses mots. Puis, il répondit enfin, sa voix toujours aussi posée : "Je voulais juste m'assurer que tout allait bien avec le dossier. Et aussi... savoir comment tu allais, tout simplement."

Je fermai les yeux un instant, tentant de rassembler mes pensées. Comment avais-je pu en arriver là ? À ce point où chaque mot de lui semblait charger l'air d'une tension palpable. Chaque question, chaque attention semblait emporter un peu plus de mon indépendance. Je n'étais plus sûre de rien.

"Le dossier est sous contrôle", répondis-je, essayant de ramener la conversation sur des terrains professionnels. "Tout va bien."

Mais il ne me laissa pas poursuivre. "Tu sais, Charnelle, il est parfois difficile de séparer le professionnel du personnel. Et je me demande si c'est ce que nous faisons réellement. Parfois, il est plus facile de se laisser emporter, de céder à ce que l'on ressent."

Je sentis un frisson me traverser, et mon cœur se serra. Il avait choisi cet instant pour franchir un seuil. Il n'était plus question de travail. Il était en train de s'immiscer dans quelque chose de beaucoup plus personnel, et je me retrouvais, une fois de plus, déstabilisée.

"Je crois que tu te fais des idées", murmurai-je, essayant de reprendre le contrôle de la conversation. Mais je savais que mes mots étaient faibles, qu'ils ne pouvaient masquer ce qui était évident. Il y avait quelque chose entre nous, quelque chose que je ne pouvais plus ignorer.

"Je ne crois pas, Charnelle", répondit-il doucement. "Je te vois lutter avec tout ça, mais tu n'es pas obligée de le faire seule. Tu sais, il y a des moments dans la vie où il est important de savoir quand se laisser aller..."

Je pris une profonde inspiration, sentant la pression de ses mots m'envelopper. Il était clair qu'il savait exactement ce qu'il faisait. Il me poussait, lentement mais sûrement, à franchir une ligne que je n'avais jamais envisagée. Mais est-ce que je voulais vraiment y résister ?

"Je... je vais y réfléchir", répondis-je finalement, d'une voix qui trahissait ma propre confusion. Je n'étais pas sûre de ce que cela signifiait, mais c'était la seule réponse qui me semblait possible. Je n'avais pas la force de le repousser, pas encore. Mais je savais que ce que je ferais dans les heures à venir définirait beaucoup de choses. Et cela me terrifiait autant que cela m'attirait.

"Prends ton temps, Charnelle", dit-il, sa voix étrangement douce. "Je serai là quand tu seras prête."

Avant que je ne puisse répondre, il raccrocha. Et je restai là, seule, mon téléphone dans les mains, le regard fixé sur l'écran. J'avais l'impression de me noyer dans un océan de doutes et de tentations. Chaque mot qu'il prononçait, chaque geste qu'il faisait, me poussait un peu plus vers l'inconnu. Et je n'étais pas sûre d'en revenir indemne.

Je savais maintenant que je ne pourrais plus faire marche arrière.

            
            

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