ENTRE DOMINATION ET DÉSIRE
img img ENTRE DOMINATION ET DÉSIRE img Chapitre 3 Les limites flous
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Chapitre 6 Les ombres du désir img
Chapitre 7 L'effet img
Chapitre 8 Le contrat img
Chapitre 9 J'accepte img
Chapitre 10 Présentation img
Chapitre 11 Les premières img
Chapitre 12 Intimité img
Chapitre 13 Tension croissante img
Chapitre 14 Les Premiers Signes de img
Chapitre 15 L'Exploration des Limites img
Chapitre 16 La peur du sentiment img
Chapitre 17 La confusion img
Chapitre 18 Première séance img
Chapitre 19 La tranquillité img
Chapitre 20 Une timidité img
Chapitre 21 Peut-on img
Chapitre 22 Dans le donjon img
Chapitre 23 L'inimitié img
Chapitre 24 Distance et dissonance img
Chapitre 25 Évasion nocturne img
Chapitre 26 Confrontation img
Chapitre 27 Confrontation img
Chapitre 28 La fracture img
Chapitre 29 Pouvoir img
Chapitre 30 Torride img
Chapitre 31 Les Courbatures img
Chapitre 32 Un bon souvenir img
Chapitre 33 Je refuse img
Chapitre 34 C'est img
Chapitre 35 Entre la rage et l'ivresse img
Chapitre 36 L'abîme et la fièvre img
Chapitre 37 À bout de souffle img
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Chapitre 3 Les limites flous

Charnelle

Je restai là, assise dans mon bureau, le cœur battant à tout rompre. Le silence s'était installé, lourd et oppressant, comme un manteau invisible qui m'écrasait. Ses mots tournaient dans ma tête, se bousculaient, se superposaient. Chaque phrase, chaque inflexion de sa voix, semblait résonner en moi, me laissant dans un état de confusion totale. Que voulait-il dire par "explorer cette situation" ? Et pourquoi ce silence après ? Pourquoi ne pas avoir été plus clair, plus précis ? Était-ce un jeu ? Une manière de me tester ? Ou avait-il réellement l'intention de faire quelque chose ?

Je me levai brusquement de mon bureau, incapable de rester assise plus longtemps. Mon esprit était en ébullition. Je marchai d'un pas agité, tentant de trouver une quelconque logique dans ce qui venait de se passer. Mais plus je réfléchissais, plus je me sentais perdue. Il y avait cette tension entre nous, cette attraction indéniable, et pourtant je n'avais jamais eu l'intention de laisser quoi que ce soit se développer. Je n'étais pas là pour ça. Je n'étais qu'une simple secrétaire, lui le patron. Ce n'était pas le genre de situation dans laquelle je devais me retrouver.

Je m'agrippai à l'idée de la frontière professionnelle. C'était simple, n'est-ce pas ? Une relation de travail. Rien de plus. Mais à chaque pensée, chaque question, chaque doute qui m'effleurait, je me sentais de plus en plus en équilibre précaire, sur le point de basculer. Comment pouvais-je être aussi influencée par la présence de cet homme ? Ce n'était pas normal. Je m'étais toujours tenue à distance. Toujours. Pourquoi aujourd'hui cela semblait-il différent ?

Je savais que je devais retrouver mon calme, retourner à mes tâches. Mais ce n'était pas aussi simple. Mes mains tremblaient légèrement, ma respiration était plus rapide. J'avais l'impression de ne plus avoir de prise sur ce qui se passait autour de moi. Comme si tout était en train de m'échapper. Chaque moment passé à penser à lui me déstabilisait encore plus. J'étais perdue dans un tourbillon de sentiments contradictoires.

Puis, comme un miroir de mon agitation intérieure, je reçus un message sur mon téléphone. C'était Adrien.

« As-tu réfléchi à ce dont nous avons parlé ? »

Ces quelques mots me frappèrent en plein cœur. Comment pouvait-il être aussi direct ? Aussi... déterminé ? Était-ce un test ? Une simple invitation à approfondir ce que nous venions de commencer à effleurer ? Ou était-ce juste un message innocent, sans sous-entendu ? Je n'avais aucune idée de comment répondre, aucune idée de ce qu'il attendait de moi.

Je posai le téléphone sur le bureau, fixant l'écran sans vraiment le voir. Mes doigts se crispèrent autour de l'objet. Cette pression. Cette constante tentation. Je n'arrivais plus à être objective. À quel moment cette relation, qui n'était au départ qu'une simple relation professionnelle, s'était-elle transformée en quelque chose d'autre ?

Je pris une profonde inspiration. Peut-être était-il temps de répondre. Peut-être était-il temps de mettre un terme à cette spirale, de dire que je ne voulais rien de plus. Mais est-ce que je voulais vraiment ça ? La question me tourmentait. Une part de moi, la part rationnelle, me criait de poser des limites, de remettre de l'ordre dans mes priorités. Mais l'autre, celle que j'essayais de réprimer, semblait aspirer à quelque chose de plus. C'était cette part de moi qui me terrifiait le plus.

Je finis par répondre, mes doigts tapant sur le clavier sans vraiment réfléchir.

« Je ne sais pas ce que tu attends de moi. »

Quelques secondes passèrent avant qu'une réponse ne vienne. C'était rapide, trop rapide. Je me tendis, mon cœur s'accélérant à chaque instant d'attente.

« Je veux juste que tu sois honnête avec toi-même, Charnelle. »

Je fixai le message. Je savais qu'il n'était pas question de simple honnêteté. Ses mots étaient plus que ça. Ils étaient une invitation. Une invitation à franchir une ligne que je n'avais jamais imaginé franchir. Une ligne invisible entre ce qui était acceptable et ce qui ne l'était pas. Mais je n'étais pas prête à le franchir. Pas encore. Pas comme ça.

Alors pourquoi ma main se tendait-elle vers le téléphone à nouveau ? Pourquoi avais-je le sentiment qu'une partie de moi était prête à céder à cette pression, à ce jeu qu'il semblait vouloir initier ?

Je pris le téléphone et supprimai le message, me maudissant intérieurement pour cette faiblesse qui me poussait à répondre à ses provocations silencieuses. J'étais censée être plus forte que ça. J'étais censée savoir où je voulais aller. Mais à chaque regard qu'il me lançait, à chaque mot qu'il prononçait, je perdais un peu plus de cette certitude.

Je décidai de sortir prendre l'air. Peut-être que l'espace et le temps m'aideraient à clarifier mes pensées. Je pris mon sac et me dirigeai vers la sortie du bureau, évitant les regards curieux des autres employés. Dehors, l'air frais me frappa en plein visage, mais je n'avais pas l'impression que cela suffirait à calmer le tumulte intérieur. Je marchais d'un pas rapide, mon esprit tourbillonnant.

C'est là que je la vis. Camille, l'une des collègues d'Adrien. Elle était en train de discuter avec une autre personne près du café, son rire éclatant résonnant dans l'air. Camille, elle, avait toujours été présente dans la vie d'Adrien. Je savais qu'ils se connaissaient bien. Bien plus que moi, en tout cas. Et même si cela n'avait jamais été un sujet de conversation direct, je ne pouvais m'empêcher de ressentir un léger pincement à la vue de sa proximité avec lui.

Elle me remarqua presque aussitôt, et son sourire se fit plus large en me voyant. "Charnelle, ça va ? Tu as l'air préoccupée," dit-elle, d'un ton amical, mais avec une pointe d'insistance que je ne pouvais ignorer.

Je me forçai à sourire, mais c'était un sourire nerveux, forcé. "Oui, ça va, merci," répondis-je, en espérant ne pas paraître trop déstabilisée. Mais Camille me fixa un instant, comme si elle avait remarqué quelque chose d'autre en moi.

"Tu sais, Charnelle," dit-elle lentement, en posant une main amicale sur mon bras, "Adrien... il a toujours l'air un peu distant avec tout le monde. Mais je sais qu'il y a des choses qu'il garde pour lui. Tu es l'une des rares à avoir un peu plus d'espace dans sa vie. Ne te laisse pas berner par ce qu'il montre."

Je la regardai, surprise par ses paroles. Camille parlait d'Adrien de manière... protectrice, presque. Elle semblait savoir des choses que moi je n'avais jamais osé questionner.

"Qu'est-ce que tu veux dire ?" demandai-je, bien que je sentais déjà que je n'étais pas prête à entendre la réponse.

Elle haussait les épaules, son regard se perdant un instant dans la foule. "C'est juste que... parfois, ce que l'on croit être une simple relation professionnelle peut se transformer en autre chose. Mais il faut être prête à ça."

Je me sentis soudainement prise dans un piège, une réalité que je n'avais pas envisagée. Pourquoi me disait-elle cela maintenant ? Pourquoi me parlait-elle d'Adrien avec une telle assurance, une telle complicité ?

Je la remerciai rapidement et m'éloignai, mon esprit en ébullition. Camille avait raison, en quelque sorte. Une part de moi savait que je n'étais plus sur le même chemin. Il n'était plus question de simplement être une secrétaire pour lui. Il y avait autre chose, une attirance, une tension, et il était clair qu'il ne comptait pas la laisser passer inaperçue.

Je savais que je me retrouvais à un carrefour. Et ce que je choisirais de faire à ce moment-là pourrait déterminer tout ce qui viendrait après.

            
            

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