ENTRE DOMINATION ET DÉSIRE
img img ENTRE DOMINATION ET DÉSIRE img Chapitre 5 Tentation grandissante
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Chapitre 6 Les ombres du désir img
Chapitre 7 L'effet img
Chapitre 8 Le contrat img
Chapitre 9 J'accepte img
Chapitre 10 Présentation img
Chapitre 11 Les premières img
Chapitre 12 Intimité img
Chapitre 13 Tension croissante img
Chapitre 14 Les Premiers Signes de img
Chapitre 15 L'Exploration des Limites img
Chapitre 16 La peur du sentiment img
Chapitre 17 La confusion img
Chapitre 18 Première séance img
Chapitre 19 La tranquillité img
Chapitre 20 Une timidité img
Chapitre 21 Peut-on img
Chapitre 22 Dans le donjon img
Chapitre 23 L'inimitié img
Chapitre 24 Distance et dissonance img
Chapitre 25 Évasion nocturne img
Chapitre 26 Confrontation img
Chapitre 27 Confrontation img
Chapitre 28 La fracture img
Chapitre 29 Pouvoir img
Chapitre 30 Torride img
Chapitre 31 Les Courbatures img
Chapitre 32 Un bon souvenir img
Chapitre 33 Je refuse img
Chapitre 34 C'est img
Chapitre 35 Entre la rage et l'ivresse img
Chapitre 36 L'abîme et la fièvre img
Chapitre 37 À bout de souffle img
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Chapitre 5 Tentation grandissante

Charnelle

Le matin suivant, je me réveillai avec un poids sur la poitrine, comme si la conversation de la veille avait laissé une empreinte indélébile sur moi. J'avais essayé de me convaincre que tout cela n'était qu'une illusion, un moment d'égarement. Mais je savais, au fond de moi, que c'était bien plus que cela. Adrien avait fait tomber une porte que je n'avais même pas réalisé avoir laissée entreouverte. Et désormais, je ne savais plus comment la refermer.

Je me levai lentement, le visage encore marqué par une nuit sans véritable repos. Les images de notre conversation se répétaient en boucle dans mon esprit, et je me demandais pourquoi je m'étais laissée emporter. Pourquoi avais-je accepté d'entrer dans ce jeu, même si je ne savais pas vraiment quelles en étaient les règles ?

Le trajet jusqu'au travail se fit dans une sorte de torpeur. Je n'étais pas vraiment présente, mes pensées vagabondant sans cesse entre les limites que j'avais toujours cherché à poser et la réalité qui se faisait de plus en plus floue. Chaque coup d'œil furtif vers mon téléphone me rappelait son message. Et, d'une manière ou d'une autre, je me retrouvais à me demander ce que cela signifiait pour moi.

Arrivée au bureau, l'atmosphère semblait normale, presque paisible. Les collègues allaient et venaient, échangeant des sourires, des regards amicaux, des paroles banales. Mais pour moi, chaque bruit, chaque mouvement dans l'open space semblait amplifier la distance entre moi et eux. Parce qu'il y avait ce secret que je portais en moi, ce poids invisible qui n'était partagé avec personne.

Je me rendis dans mon bureau sans trop y penser, mais dès que je franchis la porte, je le vis. Adrien était là, comme si son apparition était prévue, inévitable. Il était debout, face à mon bureau, un léger sourire en coin. Il n'avait pas besoin de parler pour que je ressente la tension. Elle était là, dans l'air, dans le silence de la pièce.

"Bonjour, Charnelle," dit-il calmement, ses yeux se posant sur moi, scrutant chaque mouvement, chaque expression sur mon visage.

Je me figeai un instant, puis me forçai à sourire. "Bonjour, Monsieur Moreau." C'était un sourire poli, mais il devait bien se rendre compte qu'il n'était pas sincère. Mes lèvres étaient figées, mais à l'intérieur, c'était tout autre chose. Mon cœur battait plus vite, et je sentais une chaleur inexplicable envahir ma peau. Je voulais détourner les yeux, m'échapper de cette situation, mais j'étais paralysée par cette attraction qu'il éveillait en moi.

"Je voulais te parler un instant," continua-t-il, se rapprochant légèrement de mon bureau. Il s'arrêta juste à la limite, comme s'il attendait une permission silencieuse. Son regard ne quittait pas le mien, intensément, comme pour sonder chaque pensée qui traversait mon esprit.

Je baissai les yeux sur mon bureau, tentant de me concentrer sur autre chose, mais il n'y avait rien d'autre que lui. "De quoi s'agit-il ?" réussis-je à demander, ma voix plus faible que je ne l'aurais voulu.

"Je me demande si tu as réfléchi à notre conversation d'hier," dit-il, sa voix douce mais persiste, insistant sans être pressant. "Tu sembles être dans un tourbillon, Charnelle. Et je pense qu'il est peut-être temps d'arrêter de lutter contre ça."

Je sentis mon estomac se nouer. Ce qu'il disait, ces mots... c'était comme s'il savait exactement ce qui se passait dans ma tête. Et, plus inquiétant encore, il savait qu'il n'était qu'à un pas de faire basculer la situation.

"Je..." Je m'arrêtai, ne sachant pas vraiment ce que je voulais dire. Je voulais lui dire que je n'étais pas prête, que je voulais remettre de l'ordre dans mes pensées avant de faire quoi que ce soit, mais quelque chose en moi m'empêchait de dire ces mots. Et, à cet instant précis, je n'étais plus sûre de vouloir le faire. Pourquoi était-ce si difficile de le repousser ? Pourquoi avais-je l'impression que chaque minute qui passait, je m'enfonçais un peu plus dans cet engrenage ?

"Tu sais," poursuivit-il en se penchant légèrement, "nous avons toujours cette frontière entre le professionnel et le personnel, mais... parfois, cette frontière devient floue. Et, je crois, nous sommes arrivés à un point où il est difficile de faire semblant que rien ne se passe."

Sa proximité me perturba davantage. Le parfum qu'il portait, subtile mais présent, emplit l'air et se mêla à l'atmosphère déjà chargée. Je pouvais sentir la chaleur de son corps, presque tangible, et je me demandai si cela faisait partie de son plan, ou si c'était simplement la manière dont il était. J'étais fascinée et terrifiée à la fois. Mon esprit me criait de le repousser, mais mes jambes semblaient figées, comme si je n'étais plus capable de prendre une décision.

"Tu veux que je sois honnête avec toi ?" dis-je finalement, la voix légèrement tremblante. "Je ne sais plus où je me trouve, Adrien. J'ai l'impression de perdre pied à chaque fois que je te vois. Et ce n'est pas comme ça que ça devrait être. Ce n'est pas..."

Je me tus, sentant les mots me trahir. Ce n'était pas ce que j'avais voulu dire. Ce n'était pas ce que j'avais prévu. Mais c'était la vérité, une vérité que je ne pouvais plus ignorer.

Il se pencha un peu plus près, réduisant encore la distance entre nous. "C'est exactement ce que je voulais entendre, Charnelle. Tu te bats contre quelque chose que tu désires aussi. Et c'est normal de se sentir perdue dans cette situation. Ce n'est pas facile, je le sais. Mais parfois, accepter ce qu'on ressent est la seule manière d'avancer."

Je n'avais plus de réponse. Il avait raison sur un point : je me battais contre quelque chose. Et je savais, au fond de moi, que cette lutte allait finir par me briser. Mais en même temps, il y avait cette part de moi qui se sentait irrésistiblement attirée par lui, par ses paroles, par cette tension qui s'intensifiait chaque jour. Pourquoi est-ce que je n'arrivais pas à m'échapper ? Pourquoi étais-je incapable de refuser ce qu'il me proposait ?

Le silence entre nous s'installa, lourd et palpable. Je ne savais pas comment réagir, ni comment sortir de cet enchevêtrement de désirs et de peurs. Je sentais qu'il était à l'affût de ma réponse, qu'il attendait que je franchisse le pas, que je laisse cette barrière invisible céder.

Je pris une profonde inspiration et murmurai : "Je ne sais pas ce que je veux. Je ne suis pas prête à tout ça."

Mais je le savais, même en prononçant ces mots. Je n'étais pas prête à tout, mais quelque part, j'étais déjà prête à y aller, à franchir cette frontière. Peut-être pas aujourd'hui, mais le moment viendrait, je le savais. Il me l'avait montré. Et je savais que tout ce que je faisais aujourd'hui n'était qu'un retardement inévitable.

Adrien sourit légèrement, comme si ma réponse ne faisait que confirmer ce qu'il savait déjà. "C'est tout ce que je voulais savoir, Charnelle. Tu trouveras ta réponse. Et quand ce moment arrivera, je serai là."

Je restai là, figée, les mots de plus en plus flous dans ma tête. Il s'éloigna, laissant derrière lui une chaleur persistante qui se mêlait au froid du bureau. Je ne savais pas quoi faire de cette tension qui venait de s'intensifier encore plus, mais je savais qu'il n'y avait pas de retour possible.

Le jeu venait de commencer.

                         

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