Aya claque violemment la pile de dossiers sur son bureau, les yeux flamboyants.
- Tu ne sais rien, Fatou ! Et c'est précisément pour ça que tu as du mal à comprendre. J'aime Herick, je l'aime vraiment, tu m'entends ?
Fatou secoue la tête, dégoûtée.
- Aya, ce que tu fais là va te détruire. Si tu ne penses pas à toi, pense au moins à ta fille. Tu as de la chance qu'elle existe, sinon ta belle-famille t'aurait mise à la rue le jour de la mort de Charles. Mais toi, tu continues avec tes absurdités. Tu penses vraiment qu'il y a un avenir entre toi et ce Herick qui te fait perdre la tête ?
Aya esquisse un sourire amusé, croisant les bras avec une attitude de défi.
- Oui, pourquoi pas ?
Fatou secoue la tête, exaspérée.
- Tu te trompes lourdement, Aya. Ce type ne voit en toi qu'un moyen de distraction. Il va te manipuler, te profiter, et te ruiner à la fin. Et si tu ne fais pas attention, il prendra même plaisir à s'en prendre à ta propre fille avant de disparaître comme un voleur.
Le sourire d'Aya se fane légèrement, mais elle ne se laisse pas démonter.
- Je vois que tu ne connais pas Herick comme je le connais, réplique-t-elle, son ton saturé de certitude. Tu parles sans rien savoir.
Fatou lui lance un regard perçant, ses traits durcis par la colère.
- Ce n'est pas moi qui ne sais rien, Aya. C'est toi qui refuses de voir la vérité en face. Tu sais quoi, je ne veux plus rien avoir avec toi, Aya. Je ne veux pas qu'après qu'on me lie à toutes ces choses que tu fais.
Aya croise les bras et hausse un sourcil, visiblement peu affectée.
- Très bien. Si c'est ce que tu veux, la porte est juste là. Ferme-la derrière toi en sortant.
Fatou se lève d'un bond, pointant un doigt accusateur vers Aya.
- Tu vas regretter tout ça, Aya. Que Charles protège juste sa fille de là-haut.
- J'ai compris, répond Aya avec un sourire glacé.
Sans un mot de plus, Fatou quitte le bureau, ses talons claquant avec colère sur le sol. Aya, elle, reste immobile, un sourire de défi étirant ses lèvres.
- Regretter ? murmure-t-elle pour elle-même. On verra bien. Je sais que Herick ne peut rien me faire mal, il m'aime trop pour me briser le cœur.
Dans le bureau de Herick...
Herick est assis dans son luxueux fauteuil, concentré sur l'écran de son ordinateur. Les chiffres défilent, mais son esprit est ailleurs, vagabondant sur des pensées qui n'ont rien à voir avec son travail. Un léger coup frappé à la porte le ramène à la réalité.
- Entrez, dit-il d'une voix grave sans détourner les yeux de l'écran.
La porte s'ouvre doucement, laissant apparaître Yasmine, la secrétaire personnelle de Aya. Un sourire malicieux éclaire son visage tandis qu'elle referme la porte derrière elle.
- Ah, Yasmine... murmure Herick en levant enfin les yeux vers elle. Il se cale dans son siège, un sourire narquois étirant ses lèvres. « Viens ici, mon bébé. Donne-moi un peu de chaleur. Je veux sentir tes lèvres.
Yasmine s'approche lentement, d'un pas calculé, le sourire toujours accroché à ses lèvres. Une fois près de lui, elle s'assoit délicatement sur ses genoux. Herick, sans attendre, capture ses lèvres dans un baiser vorace. Leurs souffles se mêlent tandis que leurs mains explorent mutuellement leurs corps.
Ils sont perdus dans cette étreinte passionnée, ignorant le temps, jusqu'à ce qu'un bruit sec à la porte les arrache brutalement à leur bulle.
- Merde ! murmure Herick en repoussant doucement Yasmine.
Elle se redresse précipitamment, lissant sa jupe d'un geste nerveux, et ajuste ses cheveux avant de se diriger vers la porte. Mais avant qu'elle ne l'atteigne, la porte s'ouvre brusquement, révélant Aya, la patronne.
Aya entre, une pile de documents à la main, ses yeux se posant immédiatement sur Yasmine.
- Je venais juste déposer ces dossiers pour M. Herick, dit Yasmine avec une fausse assurance, son visage rouge de honte.
Aya la fixe un instant, les yeux plissés, puis hoche la tête sans un mot. Yasmine s'éclipse rapidement, refermant la porte derrière elle.
Herick, essayant de garder son calme, s'essuie discrètement les traces de rouge à lèvres laissées par Yasmine. Mais Aya, désormais seule avec lui, ne semble pas remarquer son agitation.
- Alors, Aya, que puis-je faire pour vous ? demande-t-il, un sourire charmeur sur le visage, bien qu'un peu nerveux.
Aya pose ses dossiers sur le bureau, mais ses yeux ne quittent pas ceux de Herick.
- Ce que tu peux faire pour moi ? murmure-t-elle d'une voix douce mais suggestive.
Elle s'approche lentement de lui, ses talons résonnant sur le parquet. Herick, comprenant où elle veut en venir, se lève à son tour. Ils se fixent un instant, puis sans plus attendre, leurs lèvres se trouvent dans une étreinte ardente.
Deux jours après...
« L@R@ »
J'ai tout raconté à ma mère : ce que son soi-disant "homme de sa vie" a tenté de me faire. Mais, comme toujours, elle ne m'a pas crue. Pire encore, excédée par mes accusations répétées, elle voulait lever la main sur moi. Pourtant, à la dernière seconde, elle s'est retenue. Pourquoi ? Je l'ignore, mais quelque chose en elle semble s'effriter, comme si une part d'elle hésitait.
Je commence à comprendre, jour après jour, que ma mère est sous l'emprise de cet homme. Envoûtée, peut-être ensorcelée, elle est devenue une autre personne, complètement obsédée par lui. Ce Herick, bien plus jeune qu'elle, est un prédateur, et moi, je suis sa nouvelle cible. Il ne cesse de me harceler, et ma maison, autrefois un refuge, est devenue un véritable cauchemar.
Ce jour-là, je suis seule chez moi. Ma mère et Herick sont partis, comme à leur habitude. Je décide de profiter de leur absence pour prendre une douche et relâcher un peu la tension. L'eau chaude ruisselle sur mon corps, la mousse couvre mon visage. Je me perds un instant dans le calme apparent, les pensées flottant dans mon esprit.
C'est alors que je sens une main. Une main étrangère caresse mon épaule nue.
Subitement, mon cœur s'emballe. Je rince mon visage à toute vitesse pour voir ce qui se passe. Et là, devant moi, l'impensable : Herick.
Il est à moitié nu, un sourire effrayant accroché à ses lèvres. Avant que je n'aie le temps de crier ou de m'enfuir, il referme la porte de la douche d'un geste brusque.
- Mais qu'est-ce que tu fais ici ? hurle-je, terrifiée.
Il ne répond pas, mais son regard parle pour lui. Il me pousse contre le mur de la douche, ses mains attrapant les miennes avec une force qui me paralyse.
- Tu peux crier, dit-il d'un ton calme mais glacial. Personne ne t'entendra.
Mon esprit se débat, cherchant une issue, une solution, mais mon corps est figé par la peur. Je me rends compte à cet instant qu'il ne reculera devant rien.