Chapitre 5 No.5

La porte s'ouvre soudain et le visage de Pat, tout sourire, apparaît à travers la buée causée par la chaleur. Je rougis et détourne le regard, cachant malgré moi mes parties intimes. Il referme la porte et je commence à suffoquer. Entre la buée et lui, la chaleur ne cesse d'augmenter à l'intérieur de la cabine de douche.

- Ta demande m'a étonnée quand même, me confie-t-il lorsqu'il commence à se savonner les cheveux.

- Je m'étonne un peu moi-même je t'avoue.

- Quand je t'ai vu hier, je pensais que tu étais la fille un peu chasseuse, qui savait ce qu'elle faisait et qui était sûre d'elle.

- Et moi quand je t'ai vu hier, je pensais que j'étais cette fille qui savait ce qu'elle faisait et qui était sûre d'elle. Mais après cette nuit, je me suis rendu compte que j'étais tout le contraire.

Il ne me répond pas, mais je le sens se rapprocher de moi.

- Pat ?

Je lui fais face et ne peux m'empêcher de rire : la mousse sur ses cheveux forme un bonnet.

- Ah tu te moques ?

Il m'attrape alors par les hanches et me tire contre lui, la tête penchée en avant de façon à me tartiner le visage de mousse.

- Ah !

J'essaye de me débattre désespérément tandis qu'il parvient sans mal à m'étaler de la mousse partout. J'attrape une poignée de shampoing et je me mis à frotter ma main contre sa joue et sa nuque. Je réussis même à lui en mettre dans la bouche, qu'il réussit à cracher en faisant une bulle. J'éclate de rire et il me plaque contre le mur devenu chaud de la douche, nous plongeant sous le jet et nous débarrassant de la mousse qui s'écrase maintenant sur le bac de douche. Il pose ses mains de chaque côté de mes hanches et plonge son regard dans le mien tandis que je passe mes bras derrière sa nuque. Et étonnement, je me sens parfaitement bien dans cette position, alors que quelques minutes auparavant, j'étais mal à l'aise face à sa présence.

- Je ne sais pas ce que tu en penses, me glisse-t-il, mais j'ai l'impression qu'il se passe un truc entre toi et moi.

- C'est dingue, mais moi aussi, je réponds tandis que mon cœur s'emballe à nouveau.

Je rapproche mon corps du sien et plonge ma tête dans son cou. À cet instant, je crois que je n'ai jamais été aussi bien dans les bras d'un homme que dans les siens. Je relève la tête, et après m'être perdue dans ses magnifiques yeux verts, je ne peux m'empêcher de me glisser sur la pointe des pieds et de poser mes lèvres sur les siennes.

- Où est-ce que je la mets ?

- Pose-la sur le radiateur.

Une fois la serviette posée à l'endroit indiqué par Pat, je le rejoins dans la cuisine après avoir récupéré toutes mes affaires de la veille.

- Bon, et bien, je vais y aller.

- Déjà ? s'écrie-t-il visiblement étonné.

- Oui, je dois récupérer ma voiture, rentrer chez moi pour me changer et aller faire des courses.

- Bon, eh bien dans ce cas, je te raccompagne à ta voiture.

Je me laisse raccompagner. Tout le long du trajet, ni lui ni moi ne prononçons un mot, sûrement à cause de l'appréhension des aurevoirs qui arrivent beaucoup trop vite lorsqu'il me dépose devant ma voiture.

- Bon, eh bien... Merci pour tout, je lâche en fuyant son regard.

- Non je... Ça m'a fait plaisir.

Il semble aussi gêné que moi, ce qui fait ressortir chez lui un côté enfantin drôlement mignon.

- Bon, et bien... Au revoir.

- Au revoir...

Je commence à ouvrir ma voiture, lorsqu'il m'interpelle.

- Aby ?

Je me retourne, pleine d'espoir.

- Oui ?

Il me tend un petit bout de papier avec dessus des nombres. Un numéro de téléphone. Son numéro de téléphone.

- Prend ça, au cas où.

- Merci.

Je me rapproche de la voiture et me penche sur lui pour lui embrasser la joue. Il m'attrape par le bras et m'attire sur sa bouche, que j'embrasse avec plaisir.

- À bientôt dans ce cas, Pat Merens.

Je lui fais un clin d'œil et rejoins ma voiture, grimpe dedans et démarre sans attendre. Je passe la première et m'éloigne de lui, qui ne bougeait pas, comme s'il me regardait partir en se demandant, tout comme moi, quelle sera la tournure de notre relation.