Chapitre 4 No.4

Chapitre 2

Un matin mouvementé

J'ouvre les yeux après m'être tournée sur moi-même à cause du mince filet de lumière qui est assez désagréable. Après un coup d'œil autour de moi, je les referme en me cachant le bas du visage avec la lourde couverture.

Je me relève d'un coup. La chambre est grande, spacieuse, extrêmement bien rangée, mais ce n'est pas la mienne.

Je suis dans une chambre que je n'ai jamais visitée de ma vie. Enfin, à part cette nuit.

Un courant d'air venu de je ne sais où me fait remarquer qu'en plus d'être dans une chambre que je ne connais pas, je suis nue.

- Mais qu'est-ce ...

- Ah tu es réveillée !

Je lève la tête vers la voix qui vient de se faire entendre dans la chambre et mon regard croise celui d'un homme, que je reconnais immédiatement comme étant Pat, rencontré la veille au soir. Et c'est tout ce dont je me souviens. Il est pieds nus, porte un simple jogging gris qui lui tombait sur les hanches. Ses abdos marquent son t-shirt blanc. Il a les cheveux tirés en arrière, laissant juste sa petite mèche lui tomber devant les yeux. Il porte un plateau rempli de viennoiseries et de deux verres remplis de jus d'orange. Je réalise que, comme la veille, je le fixe, avant de me rendre compte que j'ai les seins à l'air. J'attrape rapidement la couverture et me cache la poitrine, rouge de honte, ce qui le fait rire.

- Tu sais que ce n'est pas vraiment la peine de te cacher, me dit-il en posant le plateau sur une tablette à roulettes au bout du lit, qu'il fait rouler jusqu'à moi. Je t'ai déjà vue toute la nuit.

J'essaye de dire quelque chose mais je n'y parviens pas. Je bégaye quelques mots en essayant de me souvenir de la soirée d'hier, ce qui le fait rire de plus belle.

Il est magnifique quand il rit. Enfin, plus encore que lorsqu'il ne le fait pas. Il passe son t-shirt par-dessus sa tête et me le tend.

- Tiens, tu seras plus à l'aise.

- Je... Merci...

J'enfile son t-shirt, m'enivrant au passage de son odeur, qui comme je m'en doutais, est beaucoup trop grand pour moi. Il s'installe à côté de moi et je jette un œil sur le plateau du petit déjeuner qu'il a préparé. Dans une assiette trônent des croissants, pains au chocolat et pains au raisin, et de l'autre côté, il y a des verres de jus d'orange, ainsi que la bouteille juste à côté.

- Je ne savais pas quelles viennoiseries tu préférais, alors j'en ai pris plusieurs, et comme je ne savais pas si tu aimais le café, je t'ai pris du jus d'orange.

- C'est vraiment gentil merci, mais il ne fallait pas faire tout ça pour moi.

- Et pourquoi pas ?

Je plonge mon regard dans le sien et il me sourit en croquant dans un croissant.

Une sensation étrange prend mon cœur en otage et se répand dans chacun de mes membres. Qu'est-ce que ce gars est en train de me faire ?

- Je ne sais pas comment me comporter avec toi, je lâche soudainement, regrettant presque mes paroles immédiatement.

- Pourquoi ça ?

- C'est la première fois que je me retrouve dans cette situation, je lui explique. Je n'ai jamais couché avec un homme le soir même où je l'ai rencontré.

Il me regarde avec douceur avant de croquer une nouvelle fois dans son croissant.

- Tant mieux alors, je me réjouis d'être le premier !

Son aisance avec moi me permet de me détendre avec lui, et je tends la main pour attraper une viennoiserie. Les pains au chocolat étaient encore tous chauds.

- Tu es allé les acheter ? je lui demande.

- Oui, à la boulangerie en bas de la rue.

- Merci.

Puis je continue, en pensant tout haut :

- On dirait un vieux couple !

Je réalise la connerie que je viens de dire à l'instant même où elle sort de ma bouche. Après tout, même Aaron n'a jamais fait ça pour moi. Je m'empresse de poser ma main sur ma bouche.

- Désolée, ce n'est pas le genre de chose à dire dans cette situation.

Je me risque à lui jeter un coup d'œil. Il me regarde, un sourire en coin, avant de rire silencieusement.

- Ce n'est pas grave !

Nous terminons notre déjeuner en silence puis je lui demande si je peux emprunter sa salle de bain pour me doucher. Il accepte et se lève pour me montrer le chemin, mais je reste sur le lit, consciente de ne pas porter de sous-vêtement et que son t-shirt risque d'être trop petit pour cacher mes parties intimes.

- Tu viens ? me demande-t-il lorsqu'il s'aperçoit que je ne le suis pas.

- Je... Je n'ai pas de culotte...

Le rouge lui monte aux joues et je comprends que des souvenirs de la nuit dernière lui remontent à la tête Ce qui a pour effet de me faire rougir à mon tour.

- Oh je... Pardon j'arrive.

Il se précipite sur le coin du lit où il fouille dans un tas de vêtements, de nos vêtements, et me tend ma culotte en souriant, ce qui est encore plus gênant que si je m'étais levée sans celle-ci.

- Charlotte aux fraises, hein ?

J'attrape mon sous-vêtement en évitant son regard, rouge de honte.

- Je n'avais pas prévu de me retrouver ici...

- C'est tout à ton honneur ! Allez, viens te laver.

Il s'éloigne dans le couloir et je me lève, enfile ma culotte en manquant de trébucher et le rejoint.

Sa salle de bain est comme je m'y attendais en ayant vu sa chambre : spacieuse. Elle est couleur bleu ciel, mais cela rend plutôt bien. Il me donne une serviette et de quoi me changer par la suite. J'entre dans la douche après m'être déshabillée. L'air frais de la cabine me fait frissonner. J'ouvre l'eau et le liquide se répand sur mon corps. Le liquide qui, évidemment, est froid. Je laisse échapper un petit cri et me colle au mur en essayant d'éviter l'eau, mais le carrelage n'a pas l'effet recherché et je m'écarte rapidement du mur en manquant de tomber.

J'entends Pat se précipiter dans la salle de bain et toquer à la vitre qui heureusement pour moi, était opaque.

- Ça va ?

- Oui, c'est juste que l'eau est froide...

- Pardon, j'aurais dû te prévenir qu'il fallait la laisser chauffer, excuse-moi.

- Ce n'est pas grave, dis-je alors que l'eau commence à se réchauffer. Mais du coup...

- Du coup ?

- Non, rien, ce n'est pas important.

« Mais qu'est-ce que j'allais dire moi... »

- Allez vas-y, dis-moi avant que je m'en aille.

- Pour te faire pardonner... Tu ne voudrais pas me rejoindre ?

Certaines images de la nuit dernière se bousculaient dans ma tête. Je commence à me sentir mal quand je n'entends aucune réponse de la part de Pat.

- Non, je lâche rapidement comme pour oublier la phrase que je viens de dire. Ce n'est pas grave laisse tomber je...