- Alors Tomura, on joue au héros ?
- La ferme Toga. J'ai simplement pensé que c'était dommage de perdre un tel alter.
Tomura se leva, prêt à quitter la pièce sous le regard taquin de la blonde. Crematorium le dévisagea un moment avant de prendre la parole.
- Elle n'a aucune expérience. Tu comptes l'entraîner ?
- Il faut que je sois sûr qu'elle soit à la hauteur de mes attentes.
Sur ces mots, il quitta la pièce pour retrouver celle dont ils parlaient. Une jeune adulte au L/C cheveux C/C en bataille, dormant paisiblement sur un lit.
Son visage témoignait de la violence dont elle eut été victime. Ses plaies commençaient à cicatriser et son œil à enfler.
Elle finit par se réveiller. D'abord paniquée, elle se redressa vivement, mais regretta lorsqu'elle fut prise de vertige.
L'envie de vomir frayait son chemin alors qu'elle reprenait ses esprits.
Elle leva les yeux vers Tomura qui la fixait, caché derrière sa main. À cette vue, la peur qu'elle ressentait redescendue. C'était lui qui l'avait sauvé.
Elle s'installa plus confortablement contre l'oreiller en repensant à ce qui lui était arrivé.
Ses parents étant mort, elle vivait chez son oncle.
Au début, tout se passait bien ; il était accueillant, lui achetait ce qu'elle voulait, l'emmenait dans des parcs d'attractions, lui préparait de bons plats. Ce qu'elle qualifiait autrefois de vie de rêve.
Néanmoins, cela ne dura pas... Il commença à être plus distant, à diminuer les sorties jusqu'à ne plus en faire, ne lui laisser que des plats congeler pendant que lui dînait dehors pour des soi-disant rendez-vous professionnels.
Cela ne dérangeait pas la C/C. Elle se disait que l'euphorie du début était seulement passée et qu'il s'agissait simplement d'une vie normale. Et pour son comportement, qu'il avait des problèmes dans son travail.
Cependant, son avis changeant de fil en aiguille. Cela commença lorsqu'elle lui demanda de l'argent pour sortir manger avec des amis.
Il lui hurla qu'elle était trop jeune pour sortir sans adulte. Chose qu'elle ne comprit pas du haut de ses 15 ans. D'autant plus qu'elle allait au lycée et rentrait chez elle seule.
Mais cela ne s'arrêta pas là. Un jour, son professeur de dernière heure la retint pour lui parler. Elle rentra donc avec cinq minutes de retard. Chose que son oncle désapprouva.
À peine la porte refermée, il se précipita vers elle et la gifla si fort qu'elle tomba à même le sol. Elle garda une trace jusqu'au lendemain et elle dut la cacher avec du fond de teint.
Puis, les prochains jours, même la plus minime des raisons était suffisante pour lui crier dessus et la frapper.
À cause des marques, elle devait porter des vêtements trop grands pour elle afin de pas ne laisser la moindre parcelle de sa peau nue. Elle devait aussi vider ses économies dans du maquillage.
Et cela s'empira avec le temps. Le jour de ses 17 ans, elle voulait faire la fête. Elle se leva tôt, décora la maison de guirlandes et de toutes les décorations qu'elle pouvait trouver dans le grenier. Elle pensait que cela mettrait une bonne ambiance et apaiserait son oncle.
Mais sa réaction fut toute autre. Il lui hurla de s'expliquer, enragé.
- Je te laisse vivre sous mon toit parce que mon con de frère a buté ta mère et lui-même dans un accident de voiture ! J'ai été gentil avec toi et c'est comme ça que tu me remercies ? Dépêche-toi de me débarrasser de tout ça ! J'ai des invités important aujourd'hui !
- Mais tonton, c'est mon anniversaire ! Je voulais juste...
Elle n'eut pas le temps de dire davantage qu'il lui assena une gifle qui la fit chuter. Elle resta paralysée au sol, les larmes roulant sur ses joues.
- Je vais te faire comprendre petite insolente !
Il la saisit par les cheveux et la souleva alors qu'elle criait sous la surprise et la douleur. Il la traîna dans sa chambre et la jeta sur son lit.
Elle commençait à comprendre ce qui allait se passer. Elle devint livide, essayant de s'enfuir.
Son oncle s'empara d'un fouet et la frappa.
- Tonton arrête ! Ça fait mal !
- On ne répond pas aux adultes !
Il la fouetta à nouveau et recommença encore et encore jusqu'à ce que son corps fut presque entièrement rouge.
Le silence régna un instant, brisé par les sanglots de T/P. Elle fut soulagée un instant que cela soi fini, mais perdit vite espoir lorsqu'elle sentit des bras la plaquer plus fermement contre le lit et un métal entourer ses poignets.
Elle ouvrit subitement les yeux, paniquée.
- Chuuuuuut... Tu as été une bonne fille... Tu sais, je sais être très doux quand je veux... Dit-il en caressant sa joue.
Il enchaîna ses chevilles aux pieds du lit avec une douceur qui fit frissonner la C/C de dégoût.
T/P voulait lui supplier de la laisser, de ne pas le faire, mais aucun son ne sortit de sa bouche si ce n'était un sanglot.
Son oncle sourit avec douceur, la félicitant de ne pas s'être agité et de ne pas avoir crié tout en caressant son corps.
Et lorsqu'il commença à ôter se vêtements, ce fut le noir total. Elle avait l'impression que son esprit n'était plus dans son corps.
Le lendemain, elle se réveilla dans son lit. Elle crut qu'il ne s'agissait que d'un cauchemar, mais la douleur qu'elle ressentait lui prouvait l'inverse. Elle se leva péniblement, les jambes tremblantes, prêtes à se dérober sous son poids pourtant léger.
Elle réussit tout de même à atteindre la salle de bain où elle s'enferma à clé.
Elle eut un mouvement de recul en apercevant son reflet dans le miroir. Voir son corps ainsi rendait tout cela encore plus réel que cela n'était.
Elle couvrit sa bouche de ses mains. Elle se sentait sale.
Elle entra dans la baignoire et fit couler l'eau. Elle frotta chaque parcelle de sa peau, comme si cela pouvait nettoyer son corps souillé.
En vain. Elle pensa à enfoncer sa tête sous l'eau et de se laisser partir. Cependant, elle ne le fit pas. Surtout qu'elle se doutait que son instinct de survie la pousserait à remonter à la surface.
Son oncle ne s'était jamais arrêté. Et il arrivait toujours à persuader la C/C que tout était de sa faute.
Elle n'en pouvait plus. Elle devait quitter cette vie misérable.
Alors un soir, elle monta sur le toit de chez elle, prête à en finir. Seulement, ce qu'elle ne savait pas, était que son oncle restait souvent sur le toit pour fumer tranquillement le soir.
Donc quand ce dernier comprit les intentions de T/P, il fut empli de rage.
Il s'approcha d'elle, mais pour la première fois, un courage qu'elle ne connaissait pas s'empara de la C/C.
Elle fit jaillir des piques de son corps, déchirant sa peau, comme un avertissement envers son oncle.
Ce dernier se jeta sur elle, furieux, fouet en main.
- La seule chose à laquelle tu es douée et de subvenir à mes plaisirs ! C'est tout ce que ta pitoyable existence est censé faire ! Mais il faut croire que tu es dépourvu de talent quelconque !
Elle se couvrit le visage et ferma les yeux tandis que la peur refaisait surface.
Aucun coup ne vint. Seul un cri étouffé lui parvint.
Elle ouvrit doucement les paupières, effrayée de ce qu'elle pouvait découvrir.
Devant elle de trouvait un groupe ; un homme fumée, un avec une main sur le visage et un dont une partie de sa peau était cousu.
Ils n'avaient pas du tout l'air d'être des personnes de confiance. Néanmoins, quelque chose au fond d'elle lui disait que le mal était passé.
Elle désactiva son alter avant de se laisser sombrer.
Ainsi, ils l'avaient sauvée. Son oncle était l'homme qu'ils devaient tuer, car il s'était infiltré dans le groupe afin de leur soutirer des informations pour les faire chanter.
Ils savaient qu'il avait une nièce, mais après repérages, il en était ressorti qu'elle ne serait pas un obstacle. Qu'elle dormirait paisiblement dans sa chambre. Sans se douter de rien.
Ils eurent alors dut improviser un plan en l'apercevant. Tout d'abord, la tuer pour n'avoir aucun témoin.
Puis, après avoir observé son alter et la rage présente dans ses yeux, Tomura pensa bon de l'emmener avec eux. D'après lui, elle pourrait être un allié intéressant.
- Tu as de la chance d'être en vie. Ce n'était pas prévu.
- J'imagine. Vous êtes l'alliance des super vilain dont on entend parler à la télé ?
- Et tu arrives à être sereine ? Tant mieux, ça nous fera gagner du temps. Tu vas rejoindre notre cause, que tu le veuilles ou non. Mais n'oublie pas que si tu es trop chiante, je te désintègre. Je n'ai pas envie de faire du baby-sitting.
- Ça me va. Pour info, je suis majeur, j'ai fêté récemment mes 18 ans.
Tomura aurait presque pu être étonnée qu'elle n'éprouvât aucune résistance. Cependant, au vu de son vécu, il s'attendait à ce qu'elle n'ai plus confiance en l'humanité. Alors la détruire, aucun problème !
Cela faisait un mois que T/P s'entraînait avec Tomura. Elle avait fait d'énormes progrès, alors Tomura décida qu'il était temps pour elle de faire sa première mission.
En temps normal, elle aurait dû y aller seule. Elle revenait si elle survivait, et si elle mourait, tant pis, ce n'était qu'un membre en moins. Mais pour une raison qu'il ignorait, Tomura tenait à l'accompagner.
Je ne veux pas risquer de perdre un tel alter, c'est tout. Tentait-il de se convaincre.
Sa mission était la suivante ; tuer un groupe de vilain avec qui ils avaient coopéré qui à présent, comptait les envoyer en prison.
C'était une mission en solo donc elle devait se charger de la reconnaissance et de la mission en elle même. Car bien que Tomura soit présent, il ne devait pas l'aider, seulement observer afin de voir comment elle se débrouillait.
Seulement, ne connaissant pas le groupe, elle fut surprise par un membre dont elle ignorait l'existence car non présent lors des repérages, et encore plus son alter.
Alter qui était de pouvoir modeler son corps à sa guise.
Elle avait déjà tuer la majorité des membres, mais lorsque l'inconnu arriva, il lui assena un coup sur la tête suffisamment fort pour la rendre inconsciente.
Du sang s'écoulait de son crâne, mais cela ne l'avait pas tué. Le vilain voulait d'abord la torturer. Il la souleva et la porta sur son épaule.
Cependant, la C/C retomba vite par terre ; Tomura venait de transformer le vilain en poussières.
Il acheva le reste du groupe en quelques minutes avant de ramener T/P au QG.
Cela lui valut un regard malicieux de Crematorium qui reçut en échange un regard noir.
Tomura amena la C/C dans sa chambre et la déposa sur son lit. Il soigna sa blessure avant d'enrouler un bandage autour de sa tête.
Cela le fit soupirer, ce n'était pas son genre de jouer les infirmiers. Pourquoi ne la laissait-il pas mourir ? Il commença à se gratter le cou en grognant.
Kurogiri pénétra dans la pièce.
- Tu a l'air de tenir à elle. Plutôt étrange venant de toi.
- Ça m'énerve. Je ne comprends pas.
- Aussi étonnant que ça puisse paraître... Tu es amoureux d'elle.
Shigaraki retira la main sur son visage et ses yeux firent des aller-retour entre Kurogiri et la jeune femme.
Il soupira et remis la main.
- C'est encore plus chiant.
Cela faisait un mois que T/P été endormi. Tomura passait la voir chaque jour. Il avait fini par accepter ses sentiments envers celle-ci.
Évidemment, seul lui et Kurogiri le savait. Et les autres n'étaient pas près de le savoir.
Finalement, alors que le vilain allait sortir de la pièce, un léger bruit de grincement le retint. Il se retourna et vit la C/C qui essayait de se redresser.
- Tu nous as fait attendre tu sais. Un mois entier.
Elle commença à parler mais sa voix enrouée la fit tousser.
- Ouais. Au moins, j'ai le mérite d'avoir été attendu.
Elle rit nerveusement, mais cela la fit repartir dans une toux.
- Shigaraki, je peux te dire un truc ?
Ce dernier pencha la tête sur le côté, intrigué.
- C'est peut-être bizarre ce que je vais te dire, mais après avoir été inconsciente pendant un mois... J'ai plus trop envie d'attendre et de risquer de ne plus me réveiller. En fait, je t'aime.
Elle leva la tête vers lui, l'air impassible. Comme si elle venait simplement de lui dire « j'aime le pain » ou quelque chose du genre.
- Apparemment c'est réciproque. Mais t'as intérêt à la fermer, si un autre membre le sais, je te désintègre.
- Compris.