- Maman qu'est ce qui se passe ? J'ai peur !
- Ne t'inquiète pas ma puce, ça va aller. Reste cachée dans le placard. Ils ne savent pas que tu es là, il ne t'arrivera rien.
La petite fille se recroquevilla dans le placard, mais avant que sa mère ne fermât la porte, elle lui demanda :
- Et papa et toi ?
- Ne t'inquiète pas pour nous, T/P. On t'aime fort.
La mère encadra le visage de sa fille avant de déposer un baiser sur son front. Une unique larme roula sur sa joue. Elle se reprit vite et sourit, puis ferma le placard.
La C/C sentit son cœur se serrer sans comprendre pourquoi, alors que les pas de sa mère frappant le sol commençaient à se fondre dans le silence.
Puis soudainement, deux cris lui parvinrent. Elle se boucha aussitôt les oreilles. Les larmes déferlèrent sur ses joues et son cœur se fissura un peu plus.
Après un temps, les cris cessèrent. Il y eut ensuite un rire qui glaça le sang de la petite fille. Elle voulait retrouver ses parents et se jeter dans leurs bras. Mais elle obéit à sa mère et ne bougea pas.
À force de pleurer, elle finit par tomber de fatigue.
Elle sursauta lorsque la porte du placard s'ouvrit. Elle sourit, s'attendant à voir sa mère. Mais elle perdit bien vite ce dernier lorsqu'elle vit à la place deux hommes vêtus de bleu.
Néanmoins, elle n'avait pas peur. Elle était incapable de s'expliquer, mais ils avaient une aura bienveillante, presque paternel.
L'un d'eux s'agenouilla face à elle afin d'être à sa taille.
- Tu es une petite fille très courageuse, tu le sais ça ? Viens, on va t'emmener pour guérir tes blessures.
Il tendit une main vers elle. Les yeux de la C/C firent des allers et retours entre sa main et son visage.
Finalement, elle l'attrapa, s'y agrippant presque.
Il l'aida à sortir du placard, mais elle tomba aussitôt. Elle ne sentait plus ses jambes après les avoir gardé plier pendant des heures.
- L'autre monsieur va s'occuper de toi, d'accord ?
Elle hocha simplement la tête, puis l'homme partit. Son collègue s'agenouilla à son tour et sourit à la petite fille.
- Tu as l'air épuisé. Tu veux monter sur mes épaules ? Allez, viens.
Elle se positionna un peu mieux et il la mit sur ses épaules.
- Où sont ma maman et mon papa ? Ils vont bien ?
- Dors, petite. On t'expliquera tout dès que tu seras plus en forme, ça te va ?
- D'accord...
- Tu veux cacher à la gamine que ses parents sont mort ?
- Chut ! Parle plus doucement, tu vas la réveiller.
- Et qu'est-ce que tu vas lui dire, hein ? Elle comprendra qu'il se passe quelque chose !
L'homme prit sa tête dans ses mains, massant ses tempes.
- J'ai pas envie de trauma la gamine !
- Et tu crois pas qu'elle va se sentir trahis que des policiers lui aient mentis ?
Il soupira et se leva de sa chaise.
- Elle va aller en famille d'accueil. On ne peut pas lui cacher ça.
- Je sais... Tu as raison. Je suis désolé...
La petite fille dont il était question avait tout entendu. Ses parents allaient tout sauf bien.
Elle ne savait pas quoi faire. Elle avait peur. Elle se sentait seule.
Elle laissa échapper un sanglot, ce qui alerta les policiers qui se tournèrent vers elle.
- Maintenant qu'ils sont là-haut... ma maman et mon papa vont aller bien ? Ils auront plus mal ?
Le policier qui était debout vint s'agenouiller près d'elle, un sourire chaleureux aux lèvres. Il hocha simplement la tête.
- Je suis sûr qu'ils sont fiers de toi. Tu as été très courageuse.
Et elle continua d'être courageuse lors de sa rencontre avec sa nouvelle famille. Ce jour-là, ils avaient tous beaucoup pleuré.
Cependant, cette famille, aussi aimante était elle, ne parvenait pas à combler le vide dans le cœur de T/P.
Elle essayait. Elle faisait de son mieux. Elle souriait devant la psychologue qui lui avait été administré pour son traumatisme.
Mais cette dernière n'était pas dupe. Elle comprenait qu'elle n'allait pas bien. Seulement, elle n'eut guère le temps d'en savoir plus, car la famille déménagea au Japon.
Les nouveaux parents de la C/C pensaient que c'était le mieux pour elle ; de changer d'environnement.
Et cela fonctionna ; la petite fille réussissait à oublier son traumatisme, allant jusqu'à croire qu'ils étaient ses parents biologiques.
Elle se sentait bien, alors elle arrêta de voir un psychologue.
Jusqu'à ce que ses parents remarquassent un comportement étrange chez T/P. Ses sourires devenaient forcés, elle avait de plus en plus de mal à se lever le matin alors qu'elle souffrait d'insomnie, elle mangeait peu, ses notes devenaient mauvaise sur des sujets qu'elle maîtrisait, elle perdait du plaisir dans ses activités préférés.
Alors à ses 12 ans, elle eut un nouveau suivi psychologique. Elle avait été diagnostiquée dépressive.
Ce fut difficile pour elle même et ses parents. Ils faisaient au mieux pour elle en la soutenant, se montrant présent, juste assez pour que cela ne lui fût pas insupportable.
Afin que ce soit plus facile pour elle, ses parents lui donnaient des cours à la maison, car elle ne supportait pas la pression du collège.
Cela l'avait énormément aidé et à l'entrée au lycée, elle put retrouver une vie plus ou moins normale, en retournant en établissement.
Malgré ses légers troubles du comportement qui perduraient encore un peu, elle avait tout de même été acceptée dans un lycée héroïque.
Ses parents avaient peur pour elle. Que la pression des lycées héroïque fût encore pire et qu'elle ne le supportât pas.
Néanmoins, contre toute attente, devenir une super-héroïne l'avait aidé. Sauver les personnes en danger, leur donner le sourire, être un modèle pour les plus jeunes, plutôt que de la faire replonger, cela lui avait au contraire donné une nouvelle raison de vivre.
Et une fois adulte, elle avait réussi à se sortir de sa dépression. Elle continuait tout de même de voir un psychologue dans le doute. Mais rien d'alarmant.
Elle se sentait mieux. Elle se sentait bien. Et cela se sentait. Ses fans voyaient qu'elle avait changé et bien qu'ils ne savaient pas ce qu'elle avait, ils se sentaient heureux pour elle.
Ce fut ainsi que Shota Aizawa tomba sous son charme.
Pour une raison qui lui échappait, il s'était intéressé à elle et avait remarqué son évolution qui l'avait plutôt impressionné.
C'était quelque chose qu'il n'avouerait jamais. Et le jour où il la rencontra par hasard, il fit mine de n'avoir que vaguement entendu parler d'elle.
Cela c'était passé un week end alors qu'il rentrait d'une patrouille. Il avait vu un chat dans une rue et, le trouvant irrésistiblement mignon, s'approcha de lui afin de le caresser. Ce dernier se mit à ronronner et à frotter sa tête contre sa jambe.
Soudainement, le chat s'écarta et une fumée le recouvra. Lorsque cette dernière se dissipa, c'était une humaine qui se trouvait à sa place.
Shota compris alors que c'était son alter et se sentit un peu gêné.
- Désolée de t'avoir surpris. Je rentre de patrouille et je voulais juste aller plus vite. Un échec, je suis épuisée maintenant.
- Ouais, t'es la nouvelle super héroïne ? Il me semble avoir entendu parlé de toi par mes élèves.
- Oh ? C'est un honneur ! Dis ? T'habite loin ? Mon hôtel est à des kilomètres et je suis crevé. En tant que collègue, on devrait s'entraider... QU'est-ce que je raconte... Oublie, ce serait malvenue de m'incruster chez toi alors qu'on ne se connaît pas !
Elle s'apprêtait à repartir mais il l'interpella.
- C'est pas un problème. Tu vas t'écrouler de fatigue à faire le chemin. J'habite juste à un patté de maison, tu peux rester.
- Vraiment ? J'ai cru comprendre que tu était asocial.
- T'as pas l'air d'être le genre de personne qui embête les autres... Donc ça ne me dérange pas.
- Dans ce cas...
Mais avant même de pouvoir répondre, elle s'effondra. Tout compte fait, elle n'avait pas le choix. Il l'a porta et la ramena chez lui.
Il la posa dans son lit et alla dormir sur le canapé après s'être changé.
Le lendemain, quand il se réveilla, elle était déjà partit. Néanmoins, elle avait laissé un mot de remerciement avec son numéro de téléphone.
Il prit donc contact avec elle. Elle mettait pleins d'emojis et de points d'exclamation dans ses messages.
Ce dernier remarqua tout de même en lui parlant, qu'elle restait sensible et avait toujours cette peur de rechuter.
Ils discutèrent ainsi durant de longs mois. Ils se voyaient parfois autour d'un café, sur une terrasse.
Et ce jour-là, Shota décida de l'inviter chez elle. Elle était une héroïne de voyage alors cela m'arrangeait, car avec cela, elle n'avait plus de chez elle et dormait à l'hôtel. Ce qui ne la dérangeait pas, mais elle appréciait cette invitation.
D'autant plus qu'à force de passer autant de temps à lui parler, elle avait commençait à avoir ses sentiments pour lui. Elle sentait bien que c'était réciproque.
Après tout, Shota n'accordait pas autant d'importance aux autres, au point de lui envoyer des messages dès qu'il fut en pause et de proposer de se voir.
Elle ne le connaissait pas de base, cependant, elle savait qu'il était casanier et pas du genre à aller vers les autres et faire la conversation.
Ce jour-là, rien ne se passa comme prévue. Mais c'était une bonne chose. Ils cuisinaient les ensembles, car ce qu'avait préparé Shota n'était que bouillis sur le sol.
Elle était plus douée que lui pour la cuisine alors elle l'aidait dans ses mouvements en se plaçant derrière lui. C'était surtout dans le but de se rapprocher, ce qui était efficace.
Elle pouvait le sentir frissonner quand elle posa ses mains sur les siennes.
Elle lui faisait de l'effet et elle devait avouer qu'elle adorait ça.
De temps en temps, elle faisait en sorte que son souffle effleurât son cou.
Puis sans prévenir, elle posa une main sur son ventre, la descendant lentement alors qu'elle déposait un baiser dans son cou.
Il soupira de bien-être et entrelaça ses doigts avec les siens. Il se retourna avant de l'embrasser, ses mains encadrant son visage.
Leur langue se rencontra, leurs corps se collèrent encore plus, leurs mains se firent baladeuses.
Elle mit son front contre le sien, le souffle rapide, le regard plein d'envie.
Ils s'embrassèrent à nouveau avant de rejoindre sa chambre. Ils passèrent la nuit à découvrir le corps de l'autre et des sensations qui les firent rejoindre les étoiles.
Ils s'endormirent ensuite dans les bras l'un de l'autre après que T/P soit allée aux toilettes.
Lorsqu'elle se réveilla le lendemain, Shota caressait ses cheveux un léger sourire aux lèvres.
- J'ai encore envie de t'embrasser... Murmura-t-elle.
- Moi aussi. Mais on pu de la gueule faut qu'on se brosse les dents avant.