Chapitre 2 Chapitre 2

L'Alpha était assis dans son bureau, l'air sombre, observant le détective qui se tenait devant lui avec un dossier sous le bras. Une aura de tension flottait dans l'air tandis que le détective hésitait, pesant visiblement ses mots.

« Alors, tu as trouvé quelque chose ? » demanda l'Alpha d'une voix tranchante, bien qu'un éclair de curiosité impatiente brillât dans ses yeux.

Le détective déglutit avant de répondre, conscient que chaque mot qu'il prononcerait serait passé au crible par l'homme redoutable en face de lui.

« Oui, Alpha. J'ai des informations... cruciales. » Il ouvrit lentement le dossier, révélant plusieurs photos et documents. « Elle s'appelle Sofia Zelinski. Elle vit à Rome depuis quelques années et... il y a un détail que vous devez connaître. » Le détective hésita, et l'Alpha fronça les sourcils, impassible mais agacé par cette lenteur.

« Quoi ? » gronda-t-il, impatient.

« Elle est enceinte de trois mois. »

L'information tomba comme un couperet, et l'Alpha resta silencieux, immobile, digérant la nouvelle. Une fille, enceinte ? Il n'avait pas envisagé ce scénario. Sofia Zelinski, le dernier lien avec Max, portait un enfant. Il se redressa, les sourcils froncés, l'esprit agité par mille questions. Qui était le père ? Était-il au courant ? Et surtout, cela changeait-il ses plans ?

« Continue, » ordonna-t-il d'une voix plus basse, plus mesurée, bien que ses yeux noirs étincelassent d'une lueur calculatrice.

Le détective hocha la tête, visiblement soulagé de pouvoir reprendre. « Elle travaille dans une petite galerie d'art, semble vivre une vie simple. Les informations que nous avons recueillies indiquent qu'elle est seule, sans famille proche. Son père... Max ne lui a jamais laissé grand-chose, ni contact avec son réseau. Elle est... éloignée de tout ça, si je puis dire. »

« Vraiment ? » murmura l'Alpha, une ombre de scepticisme dans la voix. Il connaissait trop bien Max pour croire que cet homme aurait volontairement épargné sa fille de son monde sordide. S'il l'avait laissée en dehors, il devait y avoir une raison, une motivation obscure.

Il se leva soudainement, se dirigeant vers la fenêtre. La vue panoramique de la ville semblait l'absorber, même si son esprit était bien ailleurs. Sa décision se formait progressivement dans son esprit, comme une trame complexe de fils entrecroisés.

« Très bien. Tu vas organiser une rencontre, mais... je ne veux pas qu'elle sache qui je suis. Pas encore. »

Le détective acquiesça d'un signe de tête, puis demanda : « Comment voulez-vous procéder ? »

Un sourire calculé étira les lèvres de l'Alpha. « Je vais me rendre à Rome. Trouve-moi un endroit discret, quelque part où je pourrais la croiser »par hasard ». Je veux la voir, l'observer... comprendre qui elle est. »

Deux jours plus tard, l'Alpha se trouvait dans un café chic à Rome, un lieu où la clientèle fortunée et les amateurs d'art se croisaient souvent. Sa couverture était minutieusement préparée : un homme d'affaires discret, un simple curieux de passage. Il portait un costume sobre, les cheveux tirés en arrière, et patientait, le regard concentré sur l'entrée.

Sofia ne tarda pas à apparaître. Elle portait une robe légère, élégante mais simple, qui laissait deviner un ventre arrondi, encore discret. Son visage semblait absorbé par ses pensées, les sourcils légèrement froncés, comme si elle portait un poids invisible, bien au-delà de celui de sa grossesse. Elle s'installa à une table à quelques mètres de lui, seule, et commanda un thé sans lever les yeux.

L'Alpha l'observa sans un mot, dissimulant son intérêt derrière un livre ouvert devant lui. Sofia Zelinski... la dernière héritière de Max. Elle ne semblait rien avoir de commun avec son père. Pas d'ostentation, pas d'aura arrogante. Juste une jeune femme... vulnérable, même fragile.

À cet instant, un homme entra dans le café, visiblement nerveux. L'Alpha reconnut immédiatement ce genre de nervosité, celle d'un homme qui sait que sa présence n'est pas la bienvenue. L'homme, de taille moyenne, avec des cheveux en bataille et une expression inquiète, se dirigea droit vers Sofia. Elle releva les yeux, et la lueur de reconnaissance fut instantanée dans son regard, mais elle ne semblait pas heureuse de le voir. Elle croisa les bras, en signe de défense.

« Sofia... je suis désolé. Je voulais juste... te parler, » commença l'homme d'une voix tremblante, jetant des regards autour de lui comme s'il craignait d'être surpris.

Sofia le fixa d'un regard froid, et l'Alpha ressentit un certain respect pour elle à cet instant. Elle semblait vouloir se protéger, ne pas céder aux excuses de cet homme qui manifestement l'avait blessée.

« C'est trop tard, Marco, » répondit-elle d'une voix douce mais ferme. « Tu ne peux pas revenir maintenant. Tu as pris ta décision. »

Marco se passa une main dans les cheveux, frustré. « Je sais, Sofia, mais... regarde-toi. Tu... tu es enceinte. On pourrait essayer de... »

Elle secoua la tête, impassible. « J'ai essayé, Marco. J'ai essayé de toutes mes forces. Mais tu m'as laissée seule dès que tu as su. Alors non, je n'ai pas besoin de toi. Je n'ai plus besoin de personne. »

Elle baissa les yeux, les mâchoires serrées, et l'Alpha sentit une onde d'empathie l'envahir malgré lui. Il s'était attendu à une scène de réconciliation, un moment de faiblesse peut-être. Mais elle était restée droite, gardant son calme, même dans un moment aussi vulnérable.

Marco sembla désespéré. « Sofia, je suis désolé, vraiment. J'ai eu peur... je pensais que je ne pourrais pas être à la hauteur... mais je suis prêt maintenant. »

Elle soupira, visiblement à bout de patience. « Prêt ? Maintenant que je n'ai plus besoin de toi ? Maintenant que j'ai trouvé la force de continuer sans toi ? » Sa voix se brisa légèrement, un éclat de douleur transparaissant malgré elle. Elle prit une profonde inspiration, essayant de retrouver son calme. « Pars, Marco. C'est fini. »

L'homme la regarda, bouche ouverte, cherchant ses mots, mais elle détourna le regard, comme si elle voulait effacer sa présence de son esprit. Finalement, Marco lâcha un dernier soupir résigné et sortit du café sans un mot de plus.

L'Alpha observa Sofia, qui se redressait lentement, visiblement affectée par la scène. Elle serra les mains autour de sa tasse, le regard perdu, tentant visiblement de masquer ses émotions. Un mélange de tristesse et de détermination émanait d'elle.

Sans s'en rendre compte, l'Alpha sentit un poids étrange dans sa poitrine, quelque chose qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps. De la compassion, peut-être... ou une curiosité plus profonde pour cette femme qui se battait seule, sans soutien.

Il ne pouvait s'empêcher de se demander comment elle avait pu conserver cette douceur, cette résilience, malgré son ascendance. Sofia Zelinski n'était définitivement pas son père, et c'était ce contraste qui l'intriguait. Il comprit alors qu'il ne pourrait pas se contenter de l'observer de loin. Il devait la rencontrer, lui parler, percer ce mystère. Mais comment l'approcher sans éveiller ses soupçons ?

            
            

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