L'auditorium de l'université résonnait des murmures incessants des étudiants, excités par l'arrivée imminente de leur nouveau professeur. Assise au troisième rang, Élise ajustait nerveusement ses lunettes, jetant des regards discrets autour d'elle. Le début du semestre avait toujours cette saveur particulière : de nouveaux visages, de nouvelles matières, et cette étrange sensation d'aventure à l'idée d'apprendre quelque chose de totalement différent.
Lorsque la porte s'ouvrit enfin, un silence soudain enveloppa la salle. Un homme entra, grand, sûr de lui, ses yeux sombres balayant brièvement les visages des étudiants devant lui. Professeur Alexandre Delaunay. Son nom résonnait déjà dans les couloirs depuis des jours, et Élise n'avait pas échappé aux murmures des étudiantes qui chuchotaient sur son charisme et sa réputation de brillant intellectuel.
« Bonjour à tous », dit-il, sa voix grave et contrôlée captant instantanément l'attention. « Je suis le professeur Delaunay, et pendant ce semestre, nous allons explorer ensemble la complexité des dynamiques sociales. »
Élise sentit son cœur s'accélérer sans qu'elle puisse l'expliquer. Ce n'était pas seulement son allure – des traits sévères, une mâchoire bien dessinée, des yeux profonds – mais une présence, une aura qui emplissait la salle. Elle ne pouvait détacher son regard de lui. Il incarnait tout ce qui l'attirait : la maîtrise, l'intelligence, cette distance mystérieuse qu'elle voulait briser.
Durant tout le cours, elle resta concentrée sur ses paroles, buvant chaque explication qu'il donnait. Sa voix, ses mouvements, la manière dont il écrivait au tableau... tout en lui la fascinait. Lorsqu'il se tourna vers la classe pour poser une question, leurs yeux se croisèrent.
Juste un instant.
Mais c'était suffisant pour qu'un frisson parcoure la colonne vertébrale d'Élise. Le temps sembla suspendu. Il la regardait avec une intensité qu'elle ne comprenait pas. Avait-il remarqué son intérêt ? Ou était-ce simplement son imagination ? Elle détourna rapidement le regard, ses joues légèrement rougies, espérant que personne n'avait remarqué.
Le cours continua, mais pour elle, tout semblait plus flou désormais. Sa concentration vacillait entre ses notes et la silhouette imposante de l'homme qui dominait la scène.
À la fin du cours, alors que les étudiants commençaient à ranger leurs affaires, Élise resta assise un instant de plus, comme paralysée par la sensation qu'une porte venait de s'ouvrir dans sa vie. Une porte dangereuse, interdite, mais terriblement attirante.
Elle secoua la tête, se levant enfin, rangeant ses affaires en vitesse. Alors qu'elle s'apprêtait à quitter la salle, elle entendit la voix grave du professeur Delaunay résonner à nouveau.
« Mademoiselle ? »
Elle se retourna brusquement, surprise qu'il s'adresse à elle.
« J'espère que ce cours a su éveiller votre intérêt. J'ai l'impression que vous avez beaucoup à offrir à cette classe. »
Son cœur battait à tout rompre, mais elle se contenta de hocher la tête, incapable de trouver ses mots. Leurs regards se croisèrent une nouvelle fois, et ce fut à cet instant qu'elle sut. Ce semestre ne serait pas comme les autres.